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Sébastien Milleret : le caviste très nature de la Croix-Rousse a le vin en poupe

Il ne vend que des vins de petits viticulteurs, d’artisans de la vigne, à des prix doux. Des vins, de surcroît naturels, faits avec des raisins bio, mais aussi vinifiés le plus naturellement possible. Sébastien Milleret qui multiplie les animations gourmandes dans sa cave est le caviste qui monte à la Croix-Rousse.

 Perdez l’idée de trouver des premiers grands crus classés de Bordeaux hors de prix si vous vous rendez chez Sébastien Milleret, caviste à la Croix-Rousse à l’enseigne « Ô vins d’Anges ».

 Ce caviste là, dans le circuit depuis deux ans, place Bertone, est doublement, voire même triplement atypique.

 Que des vins de petits producteurs

 Il ne vend d’abord que des vins de petits producteurs, d’artisans amoureux de leurs produits adeptes de la qualité et des petites productions. Avant de les distribuer, il les a rencontrés tous personnellement et a goûté leurs vins : il est capable de vous narrer l’histoire de chacun d’entre eux et de commenter leurs vins avec force détails.

 Vous ne vous ruinerez pas : hormis quelques bouteilles notamment de l’appellation Champagne, et quelques autres… la grande majorité des tarifs pratiqués dans son magasin à la décoration très croix-roussienne oscille entre 5 et 20 euros.

 Mais vous aurez droit à des vins que vous êtes sûrs de ne pas retrouver dans les grandes surfaces qui rappelons-le, distribuent 75 % des flacons de dives bouteilles en France.

 Deux exemples dénichés parmi ses coups de cœur du moment : le rouge, qualifié « vin de table » car ne rentrant pas dans les cases de l’appellation « Languedoc-Roussillon », signé d’une viticultrice, Catherine Bernard , installée sur un domaine situé près de Pic Saint-Loup. C’est une ex-journaliste, ancienne correspondante de Libération à Montpellier qui produit ce beau vin dont le côté floral et terroir est exclusivement issu du cépage carignan (millésime 2013 :13 euros).

 Sébastien Milleret a aussi une prédilection pour les vins italiens. Son deuxième coup de cœur est un vin blanc de Vénétie, cuvée Masieri, issu des cépages garganega et trebbiano, léger, minéral et floral, signé Angiolino Maule (millésime 2013 : 11 euros).

 L’Italie et notamment le Nord de l’Italie est la terre de naissance de la slow-food. Ce n’est donc pas par hasard si Sébastien Milleret arpente les domaines transalpins.

 Des vins vinifiés le plus naturellement possible

 La deuxième caractéristique de la majeure partie des cinq-cents flacons que vend Sébastien Milleret est d’être remplis de vins naturels. Gloups ? « Il s’agit de vins, non seulement issus de raisins bio, mais aussi qui sont vinifiés le plus naturellement possible, avec l’adjonction d’un minimum de produits », explique le caviste croix-roussien. Pas de logo comme le sigle « AB », par exemple : tout est une question de confiance, à la fois avec le viticulteur et le caviste qui doit s’assurer qu’il s’agit bien d’un vin naturel.

 Chose rare, le vin blanc italien cité plus haut ne posséde ainsi pas une once de sulfites. « Il existe différentes techniques pour s’en passer. Le seul inconvénient est que votre vin peut pétiller un petit peu », reconnaît Sébastien Milleret.

 Caviste atypique, Sébastien Milleret l’est aussi par son parcours. Il n’est pas tombé tout petit dans le tonneau. Ce caviste de 38 ans, a été pendant dix ans ingénieur aéronautique, tout en sacrifiant le week-end à sa passion, le vin et la gastronomie.

 Ingénieur aéronautique

 Il y a quatre ans, il a décidé de faire le grand saut et de marier métier et passion. Il a suivi une formation œnologique à Dijon avant de dénicher le local dans lequel il est installé.

 Dernière originalité de son magasin : la multiplication des animations, là aussi, à prix plutôt doux.

 Régulièrement, il fait venir des chefs lyonnais qui concoctent avec lui et en petits groupes des alliances mets et vins (24 couverts). Le 23 mai, il organise une soirée originale : une représentation théâtrale réalisé par la compagnie Aparthéâtre précédée d’un buffet littéraire salé et sucré, avec dégustation de trois vins.

« Nous ne sommes pas un bar à vins, mais plutôt une cave où l’on peut aussi manger », précise Sébastien Milleret. On peut donc boire en accompagnant les nectars dénichés dans la cave, de plats essentiellement italiens en dégustant du vin acheté sur place, agrémenté d’un droit de bouchon de 8 euros.

 Inutile de dire qu’avec une telle démarche, le caviste n’a pas tardé à rencontrer un public d’amateurs . Il a pu même embaucher son premier salarié. Une petite prière, néanmoins : que son succès grandissant ne fasse pas grimper l’addition…

 – « Ô vins d’Anges », 2 place Bertone à la Croix-Rousse à Lyon.