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Selon l’UIC, la chimie rhônalpine aurait déjà retrouvé son niveau d’avant crise

Très diversifié, l’important secteur de la chimie rhônalpine a moins souffert de la crise que l’ensemble de la chimie française. Ceci explique que, malgré les conséquences pour l’approvisionnement des usines, de la grève du port de Marseille (coût : 500 millions d’euros), mais grâce à un premier trimestre 2011 ébouriffant (+ 7 %), elle vient de retrouver son niveau d’avant crise, en termes de chiffre d’affaires, selon l’UIC (Union des industries chimiques). Ses nouveaux challenges désormais, outre celui de la « chimie verte », seront ceux de l’investissement et de l’augmentation des capacités, mais aussi et surtout, celui de la compétitivité.

Faut-il désespérer de l’industrie, après la crise qui l’a durement éprouvée ? Assurément non, si l’on en croit les dernières statistiques en date concernant du moins la croissance du secteur de la chimie. Des indications intéressantes si l’on sait que Rhône-Alpes, avec 600 établissements et 42 000 salariés, est la première région chimique de France.

Or, selon Gérard Guilpain, le président de l’Union des Industries Chimiques (UIC) Rhône-Alpes, le secteur a retrouvé depuis quelques semaines son niveau d’avant crise.

En 2010, la chimie régionale a vu sa croissance progresser de près de 10 %. Un rythme qui, bien que se ralentissant, s’est maintenu à un haut niveau au premier trimestre 2011, avec + 7 %. Si l’on prend en compte le fait que contrairement à la chimie nationale, la chimie régionale a moins régressé qu’ailleurs pendant la crise, le résultat est là : « Nous y sommes, nous avons retrouvé notre niveau d’avant crise au cours du premier trimestre 2011 », se félicite Gérard Guilpain.

Un retour à bonne fortune d’autant plus méritoire que ce premier trimestre 2011 a été marqué par les conséquences de la grève du port de Marseille qui approvisionne non seulement les usines chimiques de PACA en produits de base, mais aussi Rhône-Alpes. D’après l’Union des Industries Chimiques, la perte s’établit à près de 500 millions d’euros. Une somme qui correspond d’ailleurs exactement au niveau d’investissement des entreprises chimiques de la région, l’année dernière : 500 millions d’euros.

Avec 11,7 milliards d’euros de chiffre d’affaires, Rhône-Alpes aurait donc, selon l’UIC, retrouvé son niveau d’avant-crise.

Ce rattrapage effectué que va-t-il désormais se passer ? Pour Gérard Guilpain, la croissance devrait ralentir pour s’établir cette année en Rhône-Alpes, comme en France autour de 3 %, contre 2,5 % attendu au plan européen.

Si la nouvelle est bonne pour l’économie régionale, les responsables de la chimie rhônalpines ne font pas pour autant preuve d’un optimisme béat. Ils ont bien conscience que les défis à relever pour maintenir le développement de cette industrie sont nombreux. Le premier d’entre eux est le niveau de compétitivité de la chimie qui explique sans doute, que par rapport à l’Allemagne, nous perdons des parts de marché, même si le solde extérieur chimique reste positif au plan national avec 5 milliards d’euros d’excédents en 2010.

Pour évaluer ce qu’il conviendrait de faire pour améliorer cette compétitivité de la chimie régionale, un « contrat d’étude prospective chimie-environnement » a été signé par l’ensemble de la branche, l’Etat et la Région. L’objectif est d’identifier les besoins des entreprises et tout simplement de tenter d’y voir plus clair.

La formation, notamment continue joue un rôle important dans le maintien d’une solide compétitivité car la chimie a besoin de salariés compétents.

A cet égard, la construction du nouveau centre de formation Interfora des métiers de la chimie à Lyon, constitue un « plus ». Il accueille 9 000 stagiaires par an et 450 apprentis. Une vitrine qui se veut haute qualité environnementale : il a coûté 6 millions d’euros et sera inaugurée le 15 septembre prochain.

Pour Gérard Guilpain, l’un des principaux atouts de la chimie rhônalpine est l’importance et la qualité de sa recherche qui représente 25 % de la recherche nationale. Le pôle de compétitivité Axelera consacré à la chimie verte et l’Institut d’excellence (INDEED) obtenu dans le cadre du Grand Emprunt, constituent autant d’atouts pour le dynamisme du secteur, qui, à l’instar du reste de l’industrie, connaît un retour en grâce. A l’exemple de l’Allemagne, on a fini par comprendre que sans industrie forte, pas d’économie florissante.

Outre la compétitivité, l’autre challenge qui attend les chimistes rhônalpins est l’intégration grandissante de la chimie verte avec l’objectif affiché d’atteindre 15 % de matières premières renouvelables en 2017.

Photo : Il a coûté 6 millions d’euros : le nouveau centre de formation Interfora des métiers de la chimie qui a pour ambition de rassembler toutes les techniques et matériaux des bâtiments durables, sera inauguré le 15 septembre prochain.