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Site Web de restaurants, « La Fourchette » se sent un gros appétit pour Lyon

Créé en 2007 par un trio de start-uppers et désormais propriété de « Tripadvisor », le site « La Fourchette » organise actuellement à Lyon un Festival de la gastronomie. L’occasion de mieux comprendre le modèle économique de ce site qui rassemble déjà à Lyon près de 600 restaurants partenaires dont celui de Paul Bocuse.

La France possède un certain nombre de belles entreprises Internet qui ont réussi au-delà des frontières hexagonales. Tel est le cas de « La Fourchette » qui, créée en 2007 par un trio de start-uppers a déjà essaimé dans onze pays dont l’Espagne où ce site compte déjà 5 500 restaurants partenaires, mais aussi en Suisse, en Belgique, au Danemark, en Suède, en Italie, au Brésil…

 Un succès qui l’a amené à être racheté par le géant américain des loisirs, Tripadvisor, faisant le bonheur de ses créateurs.

 A Lyon où « La Fourchette »compte près de 600 restaurants partenaires, mais n’a pas encore la notoriété espérée, ce site vient de lancer son premier grand « Festival de la gastronomie » qui se déroulant du 21 au 31 mai a pour but de le placer dans le projecteurs des Internautes amateurs de bonne chère.

 Le concept de ce Festival est simple. Rassemblant 70 des 600 restaurants partenaires, il propose une réduction de 50 % sur toute la carte des établissements participant.

Et ce, dans tous les styles de restaurant. Pour mieux attirer l’Internaute, le site met en avant sept grands chefs lyonnais, de Paul Bocuse à Matthieu Vianney, en passant par Christian Têtedoie qui proposent chacun en sus un menu « grand chef » à prix discounté .

 Par exemple, Matthieu Vianney propose un « menu grand chef »   à 145 euros , comprenant cinq plats, ainsi que les vins (125 euros chez Pierre Orsi, par exemple ou 180 euros à l’Auberge de Collonges de Paul Bocuse, là encore boissons comprises).

 Un Festival assorti d’un concours permettant aux participants de gagner chaque jour un repas chez un de ces sept grands chefs parrains.

 Prise en charge de l’activité réservation

 Ce Festival permet de comprendre pourquoi le concept de « La Fourchette » reste toujours, huit ans après sa création, efficace, malgré une médiatisation qui reste discrète.

 Pour Pierre Koessler, directeur commercial France de la société dont le siège est basé à Paris, la première raison tient au fait que pour les restaurateurs, l’adhésion en tant que partenaire ne coûte rien. Et d’ajouter : « S’ils n’y trouvent pas leur compte, il leur suffit de quitter le site quand ils le veulent. »

Or, ils restent. Tout simplement parce que « La Fourchette » est aussi quelque part le Cegid de la restauration. L’équipe de cent personnes qui, en France (dont trois pour Lyon) sont chargées de gérer les relations avec les restaurateurs propose tout simplement aux patrons d’établissements de prendre en charge l’activité qui en général leur prend le plus de temps et leur pose le plus de contraintes : la réservation. Et ce, en leur fournissant gracieusement un logiciel de base qui permet de les gérer, tout comme le plan de table, les services, etc.

 Un modèle freemium

 Le modèle est « freemium », car ensuite « La Fourchette » propose aux restaurateurs des fonctionnalités complémentaires pouvant aller jusqu’à la gestion de l’ensemble du restaurant.

L’Internaute membre de la Fourchette peut ainsi réserver sa table à n’importe quelle heure du jour et de la nuit, sans attendre de longues minutes, grâce à ce logiciel qui lui permet de savoir en un clic quelles sont très précisément les possibilités de réservation.

 Chaque restaurateur réserve en fonction de sa propre politique marketing un stock de couverts pour La Fourchette qui peuvent être discountés de 30 à 50 %.

 C’est donc le restaurateur qui pilote le fonctionnement de son logiciel de réservation « La Fourchette », en fonction de sa stratégie et des amplitudes de remplissage de son établissement.

 Tout cela pour un coût modique : l’entreprise Web se rémunère en prenant 2 euros sur chaque réservation effectivement honorée, qu’il s’agisse d’un menu à 45 euros (panier moyen) ou à 150 euros.

 Des commentaires étayés

 D’autre part, contrairement aux critiques fondées concernant son actionnaire, Tripadvisor, les commentaires émis par les « fourchettistes » ne peuvent apparaître sur le site qu’après un passage effectif dans le restaurant.

 En effet, chaque « fourchettiste » reçoit un mail après son repas. C’est seulement à partir de ce mail qu’il peut émettre des critiques élogieuses ou éreinter le restaurant. Certains ne s’en privent d’ailleurs pas, amenant les professionnels les moins convaincants à quitter le site lorsqu’ils se retrouvent en butte à des commentaires trop négatifs et donc contre-productifs pour leur établissement.

 Bref, ce site semble avoir trouvé une formule plutôt vertueuse qui l’amène à sentir grandir son appétit à Lyon face à ses concurrents.