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Située dans le top ten mondial des sous-traitants pharmaceutiques, la Lyonnaise Novacap devient Seqens

Le mouvement est passé inaperçu, mais il est bien réel : on assiste actuellement à une phase de relocalisation de la sous-traitance de produits de base pharmaceutiques, de l’Asie, notamment, vers l’Europe. Affichant désormais un milliard d’euros de chiffre d’affaires, le nouveau Seqens, qui a Eurazéo, Ardian et Mérieux Développement comme actionnaires en a grandement bénéficié…

Depuis qu’elle a été rachetée par Eurazéo qui y a investi près de 300 millions d’euros, la société lyonnaise Novacap ne cesse d’évoluer à grande vitesse.

 Une transformation qui s’est concrètement traduite la semaine dernière par un changement de nom : Novacap dont le siège est basé à Ecully devient ainsi Seqens (*).

Cette entreprise est peu connue, pourtant elle fabrique l’un des médicaments les plus célèbres et les plus prescrits : cette bonne vieille aspirine…

Elle est même le leader mondial de la fabrication d’aspirine !

Pourquoi ce changement de nom, d’abord ? C’est un moyen pour cette société, contrôlée depuis trois ans par Eurazeo, aux côtés d’Ardian et de Mérieux Développement, de gagner en visibilité au niveau mondial ; après avoir, il est vrai, beaucoup grossi par acquisitions.

 Il s’agit donc de la faire sortir de l’ombre.

 L’ex-Novacap, Seqens a tout simplement doublé de taille en dix ans.

La société réalise aujourd’hui près d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires grâce à ses vingt-quatre sites situés en Europe, en Amérique du Nord et en Asie.

Un total de 3 200 salariés

Seqens emploie dans le monde 3 200 personnes : plus de 300 scientifiques, ingénieurs et experts développement des solutions « sur-mesure » pour ses clients.

 Elle compte une quinzaine de sociétés sur trois continents.

La moitié de ses revenus provient désormais de la sous-traitance pour l’industrie pharmaceutique, contre un tiers il y a trois ans ; et l’autre moitié d’ingrédients à destination des secteurs cosmétique, alimentaire ou électronique : polymères, solvants, notamment…

 Seqens est devenu aujourd’hui le fournisseur de grands laboratoires internationaux comme Sanofi, GSK, Pfizer ou Johnson & Johnson mais aussi de start-up.

Seqens posséde ainsi en portefeuille une soixantaine de principes actifs qui entrent dans la fabrication de plusieurs centaines de médicaments.

Cette évolution stratégique s’explique par la tendance porteuse du marché de la sous-traitance pharmaceutique.

D’une valeur proche de 70 milliards de dollars, il croît à un rythme moyen de 8 % par an depuis une dizaine d’années avec une accélération depuis cinq ans.

Relocalisation de la pharmacie en Europe

Et pour cause. Les «Big Pharma» redéveloppent une part importante de la production en Europe et aux États-Unis ; alors qu’il y a quelques années la tendance était à la sous traitance en Asie.

 Cette tendance a profité aux sous-traitants de l’industrie pharmaceutique qui ont récupéré une partie de la R & D et de la production.

De la sorte, Seqens est aujourd’hui le seul français à faire partie du Top 10 dominé par les américains Patheon (Thermo Fischer) et AMRI, le suisse Lonza, le suédois Recipharm ou le chinois Wuxi Apptec.

 Après avoir réalisé onze acquisitions depuis 2011, Seqens, poussé par son nouvel actionnaire, entend bien continuer à participer à la consolidation du secteur et à tout bonnement s’imposer comme un champion mondial, renforçant le leadership lyonnais en matière pharmaceutique.

 » Aujourd’hui  nous ouvrons  une nouvelle page de l’histoire du groupe ! « , lance  Pierre Luzeau, le président du Groupe.

 (*) « Le nom Seqens fait référence à nos activités de synthèse et évoque l’idée de séquençage lorsque nous construisons nos molécules et que nous croisons entre elles nos compétences et nos technologies », explique le groupe lyonnais.