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Smart-grids : projets d’un « Campus » à Grenoble et d’un « Institut » à Lyon

Riche des huit expérimentations « smart-grids » en cours s’appuyant sur l’expérimentation réussie des compteurs « linky », Rhône-Alpes souhaite structurer la recherche et le développement des réseaux intelligents dans une région devenue leader hexagonal. A la manœuvre : ERDF et son directeur, Jacques Longuet.

Si vous n’avez pas encore entendu parler des « smart-grids » (en français : réseaux intelligents), vous avez à coup sûr aperçu un jour ou l’autre le nouveau compteur électrique connecté « Linky ». C’est ce compteur jaune, bien médiatisé,ayant fait l’objet d’une expérimentation à Lyon qui est la pierre angulaire de ces « smart-grids ».

Ces « réseaux intelligents » qui relient via Internet, les fermes photovoltaïques aux éoliennes et les compteurs « linky » des particuliers, permettent de réguler intelligemment le réseau de collecte et de distribution de l’électricité, lui permettant de fonctionner efficacement et au moindre coût.

Le propre des énergies durables, telles que l’éolien ou le photovoltaïque est de fournir de l’électricité de manière intermittente, en fonction du vent ou du soleil et donc de poser de nombreux problèmes à une société comme ERDF (Electricité Réseau Distribution France) qui sans ces « smart-grids » connaîtrait les pires difficultés du monde pour gérer un réseau de plus en plus complexe.

Un formidable booster

Première région française d’expérimentation du compteur « linky », Rhône-Alpes a bénéficié d’un formidable booster. Avec 40 % des expérimentations actuelles des réseaux « smart-grids », elle est devenue la première en France dans ce domaine et incontestablement, l’une des premières européennes.

De « Greenslys » à « Watt et moi », en passant par « Smart Electric Lyon », huit expérimentations « smart-grids » sont actuellement en cours dans la région, représentant plusieurs centaines de millions d’euros d’investissements.

Ces expérimentations ont bien sûr dans le temps une durée limitée. Comment en conserver la mémoire et capitaliser sur ces recherches ?

Directeur d’ERDF Rhône-Alpes, Jacques Longuet a trouvé avec quelques autres la réponse qui devrait prendre la forme d’un Institut qui devrait bientôt voir le jour à Grenoble.

Par son entremise, ERDF a en effet répondu à un appel à projets du ministère de l’Economie pour la création dans la région d’un « Campus smart-grids ». Après un premier passage devant le jury, ERDF figure dans la short list des trois derniers prétendants. « Vu l’expérience et le poids de la région en matière de « smart grids », il existe de bonnes chances que Rhône-Alpes soit choisie », croit savoir Jacques Longuet.

La réponse devrait intervenir en septembre 2015. Si Rhône-Alpes est bien désignée, ce « Campus smart-grids » devrait être basé à Grenoble. Logique dans la mesure où les centres de recherche sur ce thème sont surtout situés dans la capitale des Alpes. Ce Campus pourrait ainsi agréger les compétences de l’Université de Grenoble-Alpes, du CEA INES (Institut National de l’Energie Solaire) et du Réseau de Transport d’Electricité (RTE), ERDF étant chargé de la coordination de cette candidature.

Un Institut des smart-grids ?

Jacques Longuet voit encore plus loin. Un « Institut des smart-grids » pourrait également voir le jour, à Lyon. « Il s’appuierait sur ce Campus pour booster toutes les start-up en train de se créer autour des réseaux intelligents : il permettrait d’irriguer le développement industriel des smart-grids en cours, ce qui permettrait de renforcer l’excellence de la région dans ce domaine», précise le directeur régional d’ERDF.

Sans attendre d’ailleurs, un appel à projets est en cours de lancement au niveau national et régional. Au niveau régional « les start-up et PME candidates rhônalpines peuvent concourir sur le défi porté par Rhône-Alpes, en l’occurrence, la cartographie et la recherche des défauts des réseaux souterrains, mais aussi dans les sept autres spécialités proposées », décrit Jacques Longuet.

Les lauréats seront désignés là encore en septembre. « Il s’agit ensuite bien sûr d’accompagner et de soutenir les projets désignés dans la durée », insiste le directeur régional.

Des centaines d’emplois à la clef

Des initiatives qui devraient être créatrices d’emplois.

Grenoble ou plus précisément la commune de Fontaine, verra dans le même temps la construction d’une usine destinée à fabriquer trois millions de compteurs linky, initiée par l’entreprise d’origine indienne CS : 2 à 300 emplois directs et indirects à la clef.

Le seul déploiement de ces compteurs linky qui va démarrer en 2016 devrait générer, de son côté, près de cinq cents emplois, entre 2016 et 2021. Les smart-grids devraient bien rimer avec emplois.