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Studio Pango : la start-up lyonnaise qui veut défier Mickey

Pango, le raton laveur plus fort que la souris Mickey ? Les cinq créateurs de Studio Pango, une start-up accueillie dans l’immeuble de GL-Events à la Confluence, veulent le croire. Ces anciens de l’école de dessin Emile Cohl se sont installés sur le créneau des jeux pour les tout petits (3 à 6 ans) sur smartphones, i-phone ou tablettes et pour l’instant ça marche plutôt bien pour eux : les téléchargements se chiffrent en centaines de milliers. En millions, bientôt

 Avant de séduire les tout petits, les jeux du raton laveur, chef de bande, plaisent aux plus grands. Il est rare en effet qu’une start-up qui n’est passé par aucun des canaux habituels de l’entrepreneuriat à Lyon, ait d’aussi prestigieux parrains.

 Séduit, Olivier Ginon, le Pdg de la société d’événementiel GL Events accueille gracieusement l’équipe de cinq personnes dans son nouvel immeuble futuriste de la Confluence à Lyon où l’open space est la règle.

 L’idée de base des créateurs de Studio Pango est simple : décliner un personnage sympathique, en l’occurrence Pango, un raton laveur malicieux, un Mickey à la française, dans une foultitude de jeux. Elle a également plu au niveau hexagonal et américain.

 40 000 euros du CNC et 20 000 euros de Microsoft

 La start-up a ainsi bénéficié de 40 000 euros du fonds d’aide aux jeux du CNC (Centre National du Cinéma). Elle a également a pu intégrer le programme de coaching pour jeunes entrepreneurs de Microsoft, assorti de 20 000 euros pour le développement d’un jeu : Pango Zoo.

 Les créateurs de Studio Pango bénéficient également d’un président de choc : Christian Larger, 61 ans. Cet ancien patron de Saatchi and Saatchi France, passé aussi par Cap Gemini Consulting, mais aussi « serial entrepreneur », a été « emballé par le projet » et a accepté de présider et de driver l’entreprise au niveau de sa gestion et de sa stratégie de communication, tout en apportant aussi des capitaux.

 De quoi permettre aux autres membres, tous anciens élèves de la célèbre Ecole de dessins Emile Cohl à Lyon, tous des trentenaires créateurs et des spécialistes du Web et des jeux, de développer leurs jeux en tout sérénité.

Une obligation : communiquer

 Créer des bons jeux, de surcroît sur les créneaux des tout petits (de trois à six ans) qui est l’un des moins encombrés, c’est bien.

 Mais il faut ensuite que ces jeux qui tirent leur modèle économique du paiement par les utilisateurs d’applications sous Androïd ou i-Phone, soient téléchargés en masse pour que l’affaire devienne rentable.

 La mise en vente des jeux Pango se fait essentiellement sur les deux plateformes de téléchargement leader que sont AppleStore et Google PlayStore qui représentaient à la mi-2013 80 % du marché mondial…

 « Je consacre autant de temps à la création de jeux qu’à la communication sur le Web et les réseaux sociaux. Les utilisateurs mettent chaque jour des notes aux jeux qui influera sur leur présence en tête des sites de référencement. Un jeu placé en tête connaîtra bien sûr beaucoup plus de téléchargements que ceux situés loin derrière», reconnaît Nicolas Blanc, directeur de la création et community manager de Studio Pango.

 L’entreprise qui diffuse ses jeux dans 120 pays (en tête actuellement, la France, suivie des USA), devrait réaliser cette année 160 000 euros de chiffre d’affaires, en intégrant l’argent récolté au CNC et chez Microsoft.

 Deux options stratégiques : l’une très offensive, l’autre plus organique

 Pour la suite des opérations, l’équipe de Studio Pango a le choix entre deux alternatives. « La première consisterait en une croissance très rapide à l’Américaine qui nécessiterait beaucoup de moyens financiers, avec une présence aux USA, le premier marché au monde, et 5 à 10 millions d’euros de levée de fonds », précise Christian Larger.

 Il poursuit : « Ou sinon, nous optons pour un développement moins rapide qui privilégierait la croissance organique, mais en l’occurrence, la route serait plus longue », reconnaît Christian Larger, mais nécessiterait cependant une première levée de fonds. « Le choix entre ces deux stratégies sera prise par l’équipe d’ici la fin de l’année », explique le président de Studio Pango.

 Tout dépendra aussi du maintien ou non de la poursuite de la belle courbe des ventes des jeux de la start-up lyonnaise. Mais lorsque l’on veut concurrencer Mickey ne doit-on pas opter pour une stratégie à l’américaine ?

 Photo (DR)Julien Akita, Nicolas Blanc, Lise Mélinand et Mathieu Akita. Il manque sur la photo, Christian Larger, ancien de Saatchi&Saatchi et président de Studio Pango.