Toute l’actualité Lyon Entreprises

TGV Paris-Orléans-Clermont-Lyon par Roanne : la décision prise fin juin

Quatre tracés sont en lice pour la future liaison à grande vitesse alternative à l’actuelle ligne TGV Lyon-Paris, le POCL (Paris-Orléans-Clermont-Lyon). L’une d’entre elles passe par Roanne qui a pour caractéristique d’être la ville la plus enclavée de la Région. Une occasion unique pour elle à ne pas rater. Elle a reçu dans son action de lobbying, non seulement l’appui de Saint-Etienne et de Lyon, mais aussi de douze collectivités. Cette future liaison qui devrait voir le jour à l’horizon 2025 devrait constituer un facteur de développement de tout l’Ouest rhônalpin, ce qui explique cette mobilisation. Sera-t-elle efficace ?

Le TGV Lyon-Paris actuel s’approche de la saturation. D’où le projet d’une nouvelle ligne, plus à l’Ouest que l’on sait indispensable : le POCL, soit Paris-Orléans-Clermont-Lyon. Le dossier avance puisque le débat public vient de se terminer. Il a mis en compétition quatre tracés (voir la carte ci-contre) dont le plus à l’Est passe par Mâcon et le plus à l’Ouest par Roanne, la ville, on le sait, la plus enclavée de la région Rhône-Alpes.

Face à ce projet vital pour son avenir, la municipalité et l’agglomération roannaises ont mené un intense lobbying pour qu’in fine, ce soit le tracé via Roanne qui l’emporte. La décision doit être prise fin juin par Réseau Ferré de France (RFF).

« Nous n’avons pas chômé. Il y a eu vingt-sept réunions du débat public sur tout le parcours. Nous étions présents sur la grande majorité », explique Laure Déroche, maire de Roanne. Il est vrai qu’elle n’arrivait pas les mains vides : « Nous étions porteurs d’un cahier d’actions au nom de douze collectivités : Roanne est prête à accueillir le TGV ! »

La première magistrate roannaise souhaite également qu’en cas de choix final du tracé roannais, la gare concernée ne soit pas à l’extérieur de la Ville, mais soit celle, actuelle, de la commune. « Nous avons 7 à 8 hectares d’espaces fonciers autour de la gare qui peuvent être portés à 15 hectares. Il s’agit là d’une vraie opportunité. Cela éviterait dans le cas d’une gare extérieure à Roanne de consommer du terrain agricole. »

L’action se poursuit. Grand Roanne Agglomération vient d’annoncer la création d’une association « Roanne ConnecTGV » pour rassembler tous les supporters du projet.

Dans ce combat, Roanne reçoit l’appui de la Ville de sa Saint-Etienne, via son maire, Maurice Vincent. « Pour Saint-Etienne aussi, le POCL constitue un enjeu. Nous avons actuellement huit dessertes (quatre allers et quatre retours) avec Paris, avec un arrêt à la gare de la Part-Dieu. La contrainte, on la connaît : c’est le passage par la vallée du Gier qui porte le trajet à 2 h 45. Le POCL porterait la liaison Saint-Etienne-Paris à 2 h 10. Mais il faut souligner aussi que cette ligne apporterait aussi un grand service à l’Auvergne et à tout l’Ouest rhônalpin. »

Resterait nénamoins une facture complémentaire pour ce faire : l’électrification de l’actuelle ligne Roanne/Saint-Etienne, soit une facture de l’ordre de 200 à 300 millions d’euros.

Enfin ce passage de la ligne à grande vitesse POCL par Roanne reçoit l’appui de l’élu de la capitale de Rhône-Alpes, en l’occurrence, Gérard Collomb, maire de Lyon et président du Grand Lyon.

« Lyon est très intéressée par cette nouvelle ligne », assure Gérard Collomb. Pour lui, les raisons sont évidentes : « Cela permettrait à Lyon d’être reliée au centre de la France. Il est important de se rapprocher de Clermont-Ferrand qui ne sera plus qu’à 1 h 25 de la PartDieu. » « Car, bien sûr-ajoute-t-il-il faudra que cette ligne aboutisse à la Part-Dieu pour qu’elle puisse servir de connection avec les autres TGV : cela nécessitera un réaménagement de la Part-Dieu en souterrain : on s’y achemine. »

Au total, les collectivités de Rhône-Alpes font front uni pour obtenir le tracé qui leur serait le plus favorable. La balle est désormais dans le camp de RFF. Reste à savoir si l’autorité décisionnaire sera sensible à l’intensité de l’énergie déployée qui permettrait non seulement de désenclaver définitivement la Ville la plus isolée de la région, mais aussi une bonne partie de l’Ouest rhônalpin…

Illustration : Les quatre tracés du POCL (Paris-Orléans-Clermont-Lyon) en lice.