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Technologies de rupture : pose de la première pierre de la plate-forme collaborative Axel’One à St-Fons

L’innovation est le seul moteur qui peut permettre à notre pays de s’en sortir par le haut. Ce sont les produits dont elle est issue qui doivent permettre à nos entreprises d’augmenter leur marge et d’exporter. C’est la raison pour laquelle la pose de la première pierre de la plate-forme collaborative Axel’One  qui va permettre aux grands groupes chimiques et aux PME de mutualiser de nouveaux matériaux ou de nouveaux procédés verts est importante. Elle est accompagnée de deux autres plate-formes (PPI et Campus) destinées à développer, elles aussi, des technologies de rupture, afin de redynamiser la vallée lyonnaise de la chimie.

Sur le papier, il s’agit simplement d’un bâtiment rectangulaire de 4 500 m2 sur deux niveaux, signé du promoteur lyonnais Sogelym-Dixence, installé à Saint-Fons à proximité du centre de recherche de Solvay et de ses cinq cents chercheurs.

En réalité, la plate-forme Axel’One dont la première pierre a été posé le 15 avril par Gérard Collomb, président du Grand Lyon et Jean-François Carenco, préfet de région est plus que cela : elle constitue les prémisses d’une révolution qui doit mener la chimie traditionnelle à une chimie plus en phase avec le développement durable, en s’appuyant sur des technologies de rupture.

Pour ce faire, il fallait se donner les moyens de l’innovation. Car elle ne se fait pas seulement au sein des seuls labos des grands groupes, mais aussi au travers de multiples collaborations, entre grands groupes et PME, recherche publique et l’université, comme l’ont déjà initiés les pôles de compétitivité comme Axalera, consacré à la chimie et à l’environnement.

Mutualiser les moyens de la recherche et de l’innovation

Mais pour ce faire, il convenait de mutualiser les moyens de la recherche et de l’innovation. C’est cette nouvellec complexité qui se veut créatrice et propice à l’innovation que veut initier Axel’One (*).

Cette « plate-forme collaborative » qui accueillera chercheurs et techniciens sur 4 500 m2 dont 700 m2 de laboratoires, aura accès au supercalculteur ENER 110 situé non loin de là, de l’autre côté de l’autoroute A7, un des dix plus puissants ordinateurs de France.

Les cinquante chercheurs qui travailleront au sein de cette plate-forme Axel’One, seront issus tant des grands groupes chimiques (Solvay, Bluestar silicones, IFP Energies nouvelles) que de PME, également présentes sur cette plate-forme.

Elle sera particulièrement spécialisée dans les nouveaux matériaux composites, les biomatériaux, issus du végétal, les matériaux pour le bâtiment durable, voire encore les matériaux recyclés et les procédés d’enduction (traitement de surface).

Des recherches actuellement menées dans d’autres labos viendront s’installer dans ces futurs locaux dès que leur construction sera terminé en 2014, tel Ecosilac (revêtements anti-adhérents et organiques éco-conçus), porté par Bluestar Silicones, voire encore ceux assurés collectivement par Solvay et le CNRS et consacré aux polymères et aux matériaux avancés. On y retrouvera également en son sein des labos de l’Institut d’Excellence en Energies Décarbonnés (IDEEL) dédié aux biomatériaux.

Un investissement de 11 millions d’euros

Cette plate-forme représente un investissement de 11 millions d’euros, porté par une SCI (Société Civile Immobilèire) constitué de l’aménageur SERL, de la Caisse des Dépôts, avec une participation finanicère du Grand Lyon. L’Etat a accordé une subvention de fonctionnement de 2 millions d’euros à Axel’One qui devra ensuite devenir financièrement autonome.

Elle ne sera pas la seule dans ce cas. Deux autres plate-formes situées également dans le Grand Lyon sont en passe de compléter ce dispositif destiné à faire travailler ensemble le public et le privé, les grandes et les petites entreprises.

Baptisée PPI (procédés innovants), elle a été la première plate-forme collaborative à sortir de terre : elle est située elle aussi dans la vallée lyonnaise de la chimie, à Solaize, sur le site d’IFP Energies nouvelles. Elle a ouvert ses portes en début d’année 2013 sur 700 m2. Elle sera agrandie en juin 2014, via 1 600 m2 supplémentaires de bureaux et de labos.

La troisième plate-forme du dispositif, « Campus », consacrée à la recherche fondamentale sur les procédés propres et les matériaux innovants sera, elle, installée au sein du campus de La Doua, à Villeurbanne, d’où sa dénomination. Son ouverture est prévue pour la mi-2016.

20 % de la surface dédié aux PME

« A l’horizon 2016, l’ensemble de notre dispositif offrira 8 500 m2 de plate-formes dont 20 % dédiés aux PME. Elles accueilleront vingt projets collaboratifs. Il s’agit de mettre au point et de développer les technologies de rupture qui feront la chimie de demain », détaille Jean-François Spindler (Solvay), le président d’Axel’One.

Ces trois sites rassembleront un total de 150 chercheurs. Voilà qui devrait conforter la place de la recherche dans la vallée de la chimie qui concentre déjà près du quart des moyens de Recherche&Développement de la chimie au plan national, soit près de deux mille chercheurs.

Un levier susceptible de faire basculer la vallée de la chimie vers la chimie verte, la chimie durable : l’horizon pour les décennies à venir. De quoi conforter l’avenir des 750 éco-entreprises que compte le Grand Lyon qui pèsent 1,7 milliard de chiffre d’affaires et près de 13 000 emplois ?

(*) La structure de la plate-forme Axel’One est associative. Elle compte huit membres fondateurs : le CNRS, CPE Lyon, l’ENS de Lyon, IFP Energies Nouvelles, l’INSA de Lyon, Solvay, Suez-Environnement et l’Université Claude Bernard Lyon 1.

Illustration-La future plate-forme Axel’One, installée à Saint-Fons dans la vallée de la chimie.