Toto Li Vigni, toute une histoire…

Il a le verbe haut, la gestuelle transalpine et l’émotion à fleur de peau. Personnage haut en couleur, Toto Li Vigni ne laisse pas indifférent, tant dans son attitude en salle que dans sa virtuosité en cuisine.

Rien ne prédisposait pourtant ce Turinois né à Marsala, ancien footballeur professionnel, à raccrocher prématurément les crampons, à 25 ans, pour enfiler un tablier. « Ma carrière de cuisinier, je la dois à quelques belles rencontres », confie-t-il, faisant d’abord allusion à son apprentissage aux côtés de Vittorio Urbani, grand chef de la cité lombarde.

 Du rital à la Villa Urbana

 En 1985, Salvatore Li Vigni, surnommé Toto par ses supporters en Italie, franchit – par amour – les Alpes pour parfaire sa science de la cuisine auprès d’une autre figure de la gastronomie lyonnaise, Daniel Ancel, avant de voler de ses propres ailes.

Fou de jazz

                                                   Homard façon Toto Li Vigni…

Au pays de Gnafron, le jeune chef se fait un prénom en ouvrant Il Piccolo, dans le 7^e arrondissement, puis le Rital, adresse favorite des joueurs de l’OL, dans le 6^e arrondissement.

Avec son épouse, Catherine, il entame ensuite un petit tour du monde, de Turin à New York de Marbella à la Réunion. De retour en terre lyonnaise, ce globe-trotter fou de jazz assoit sa notoriété en reprenant la Villa Urbana, élu « meilleur restaurant de Villeurbanne » en 2012.

« Je suis un passionné «, lance cet artiste des pianos qui trouve désormais l’inspiration à Montchat, derrière les murs de son établissement éponyme, ancien bar de quartier transformé en repaire gourmand doté dès les beaux jours d’une jolie terrasse intérieure.

Briques blanches apparentes, ambiance en rouge et noir, dans ce décor empreint d’une certaine sobriété, Toto exprime tout son talent, usant – sans en abuser – du meilleur des produits transalpins.

 Un dingue de truffe

                             Son plat fétiche : « la Parmigiana revisitata »

Son plat signature, la « Parmigiana revisitata », sacrée « meilleure création » à la foire gastronomique de Cremone, en 2013, en est la plus belle des illustrations. Une aumonière d’aubergine au cœur fondant de parmigiano et mozzarella idéale pour mettre les papilles en éveil avant de tester les « pappadelle di Cathy », de larges pâtes à la crème de parmigiano, langoustine et noix de muscade.

« Ici, pas de pré-cuisson, ni de sauces au bain-marie ! Que ce soient les pâtes, les poissons ou la viande, tout est fait-maison et préparé à la minute », assure ce chantre des produits du terroir, aussi à l’aise pour préparer des panzerotti con salsa di tartufo marinato (grosses ravioles à la sauce de truffes noires marinées à l’huile de truffe blanche) que sublimer les crustacés dans une émulsion dont il garde jalousement le secret.

Invité récemment à intégrer le cercle fermé des Toques Blanches Lyonnaises, le « rital » a reçu le mois dernier le Trophée de la cuisine du monde lors des Trophées de la Gastronomie et des Vins. Quoi de plus normal, finalement, pour le meilleur ambassadeur de la cuisine italienne à Lyon…

 -Toto Li Vigni, 50 cours du Docteur Long, 69003 LYON. Tel.04 78 42 19 24 www.totolivigni.com

Ouvert du mardi au samedi, midi et soir

Tarifs : Menus à 13,90 euros (deux plats) et 16,90 euros (trois plats) ; Plat du jour à 10,90 euros