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Tourisme : les professionnels de la montagne optimistes pour la saison d’hiver, mais…

L’année dernière, elle avait pointé le bout de ses flocons dans les Alpes, le 22 décembre. Cette année, elle s’est invitée dès novembre, rendant optimistes les professionnels du tourisme. Dans les Alpes, la saison d’hiver devrait être bonne, voire même peut-être très bonne, mais peut-être un peu plus compliquée après (vacances de février et de Pâques). Le tout, néanmoins, sur fond de désaffection lente, mais progressive de la pratique du ski alpin…


Selon une enquête Ipsos, le ski alpin perd progressivement du terrain par rapport aux autres sports. Avec 12 % de pratiquants, il est tombé cette année à la 8ème place des sports les plus pratiqués en France, alors qu’il figurait encore dans le top 5 en 2002.

 Ce recul du ski est réel, mais lent : le ski alpin était tombé à la 7ème place, en 2007 pour figurer donc cette année à la huitième.

 Il s’agit là d’une tendance de fond qui risque à l’avenir d’être accentuée par le changement climatique et le manque de neige certaines années dans les stations de moyenne montagne. Par bonheur, cette tendance ne sera pas sensible cette année : les professionnels du tourisme, cette fois, dans leur grande majorité, affichent un large sourire.

 Toujours selon cette même enquête Ipsos commandée par Rhône-Alpes Tourisme (*), la neige qui pour une fois est tombée en quantité, bien avant le début de la saison, leur donne le niveau de confiance dans leur business à venir, le plus élevé depuis 2009. Ils sont 74 % à s’afficher très ou assez confiants, contre 64 % l’année dernière à même époque : dix points de plus, c’est considérable !

 En ce qui concerne la perspective la plus proche, en l’occurrence les fêtes de fin d’année qui constituent une grosse part de leur chiffre d’affaires, c’est carrément l’euphorie : 77 % desdits professionnels se déclarent assez ou très confiants, contre 57 % l’année dernière. Le plus haut niveau depuis trois ans. Les saisonniers vont pouvoir trouver du travail, très tôt, en Savoie, Haute-savoie, en Isère et dans l’Ain, sachant que beaucoup de stations ont ouvert leurs portes avant l’heure.

 Ce sont bien sûr les réservations déjà engrangées qui motivent cet optimisme, même si, les professionnels savent bien que la tendance au coup de fil de dernière minute constitue désormais le fil rouge des nouvelles tendances touristiques.

 Si l’on en croit ces mêmes professionnels du tourisme, la part de la clientèle étrangère devrait s’établir cette année à 26 %. Une explication à se pourcentage important : le calendrier est favorable avec les autres pays prodigues en skieurs, pour les fêtes de fin d’année. Ce devrait être moins le cas pour les vacances de février et encore moins pour Pâques, très tardif cette année, l’effet calendrier s’annonçant moins bénéfique.

 Moindre euphorie à Lyon

 Cette enquête Ipsos ne s’intéresse pas qu’aux sports d’hiver. Elle a aussi permis de sonder les professionnels du tourisme dans le Rhône. Et là, l’euphorie tend à diminuer fortement. Certes Noël et le Jour de l’An ne constituent pas le summum de la saison, mais Lyon étant devenue une forte destination touristique, ils comptent désormais.

Or, seulement 42 % des professionnels affichent leur confiance dans la fréquentation au cours des semaines à venir contre 53 % l’année dernière à même époque : une baisse sensible, donc. Ce chiffre tombe même à 37 % chez les seuls hébergeurs.

 Des pourcentages qui tranchent avec ceux constatés au cours de cet automne (octobre, novembre et début décembre). Les professionnels ont à 88 % trouvé cette période favorables pour leurs affaires : assez bonne (à 55 %), voire « très bonne » (à 33 %), un pourcentage nettement supérieur pour cette période, à la moyenne régionale.

 La tenue, du plus gros congrès qui se soit jamais déroulé à Lyon (ECTRIMS, avec 7 380 personnes du monde médical venues du monde entier) et la tenue de Pollutec, le plus grand salon d’Eurexpo, expliquent pour une bonne part cette belle saison touristique d’automne.

 L’illustration aussi que le tourisme sur les planches de ski est aussi concurrencé par le tourisme urbain, qui, lui, toutes les enquêtes le prouvent a, lui, le vent en poupe.

(*) Menée par Ipsos pour Rhône-Alpes Tourisme, le bras armé de la région Rhône-Alpes pour le tourisme, cette enquête a concerné 650 professionnels du tourisme interrogés dans l’Ain, la Loire, le Rhône et la montagne (Savoie/Haute-Savoie) ; et ce, à travers une enquête réalisée du 3 au 6 décembre, par téléphone et selon la méthode des quotas.

 Photo (DR)La station de ski des Menuires.