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Transgène : Philippe Archinard redresse la barre

Les bonnes nouvelles se succèdent pour la société biotech, Transgène, société de la galaxie Mérieux, dirigée par le président du pôle de compétitivité Lyonbiopôle, Philippe Archinard. Alors qu’elle vient de traiter son premier patient en phase 3 contre le cancer du foie, elle a retrouvé des ressources financières. On la croyait en sursis. L’horizon s’éclaircit.

L’année boursière 2016 a fort mal commencé, en général. Mais pas pour la doyenne des sociétés biotech françaises, Transgène, qui affichait 40 % de hausse à 3,55 euros, le mercredi 6 janvier, alors que le CAC 40 plongeait au même moment de près de 2 %…

Une hausse d’ampleur pour cette société qui a dû lancer en juin un plan de restructuration, à laquelle elle ne nous avait pas habitué.

Cette société biopharmaceutique dirigée par Philippe Archinard par ailleurs président de Lyon biopôle, qui fait partie de la galaxie Mérieux (son principal actionnaire est l’Institut Mérieux) avait annoncé ce jour là avoir franchi un pas important dans le domaine du cancer du foie.

Et ce, en déclarant qu’un premier patient a été traité dans une étude de phase 3 en cancer du foie avancé, avec l’immunothérapie « oncolytique Pexa-Vec », le vecteur développé par la société. Une étude est conduite par le Coréen SillaJen, Inc., le partenaire de Transgène.

Transgène ne participe plus au financement de cet essai, mais conserve des droits de commercialisation, en Europe, notamment en cas de succès.

Le cancer du foie : une maladie très agressive qui touche près de 6 000 Français chaque année et plusieurs dizaines de milliers à travers le monde.

Six cents patients concernés

Cette étude prévoit le recrutement de 600 patients n’ayant reçu aucun traitement systémique préalable contre leur cancer.

Elle sera conduite dans près de 140 sites dans le monde, dont l’Amérique du Nord, l’Asie, l’Australie et l’Europe.

La phase 3 est le dernier stade avant la mise sur le marché d’un traitement. Mais le processus prendra encore du temps.

Une bonne nouvelle qui devrait déboucher à terme sur le plan commercial. Mais ce n’est pas tout.

De nouvelles ressources financières

Dans la foulée, la société présidée par Philippe Archinard,a dévoilé « une nouvelle phase de son développement stratégique ». Assortie de nouvelles ressources financières.

Le Pdg de Transgène a obtenu un crédit de 20 millions d’euros auprès de la Banque Européenne d’Investissement (BEI). De surcroît, l’Institut Mérieux, l’actionnaires de référence de Transgène avec 52 % du capital, s’est engagé à apporter 10 millions d’euros supplémentaires.

Une nouvelle qui tombe à pic pour la biotech dont la trésorerie ne cessait de fondre.

Il était temps : Le plan de réorganisation de cette entreprise de trois cents salariés, annoncé en juin 2015 est en voie d’achèvement. Il se traduira par une réduction des effectifs de l’ordre de 50 % par rapport à fin 2014.

Son coût est estimé à environ 7,5 millions d’euros et la réduction des coûts de fonctionnement générés à plus de 15 millions par an dès cette année.

Deux ans d’autonomie financière

Désormais, grâce à ces nouveaux financements, selon ses dirigeants, Transgène dont le siège est à Strasbourg et qui possède des activités opérationnelles à Lyon, disposerait de deux ans d’autonomie financière.

Ce qui va lui permettre d’aller au bout des cinq essais cliniques en cours. Outre la phase III du candidat médicament contre le cancer du foie, elle va pouvoir initier cinq essais cliniques intermédiaires (phase II) pour évaluer le potentiel des combinaisons entre ses vaccins thérapeutiques et une nouvelle génération d’anti-cancéreux, concernant notamment le cancer du poumon.

Le recrutement des patients devrait démarrer au milieu de cette année et les résultats dévoilés à la fin de l’année 2017.

A l’arrivée, de possibles partenariats industriels permettant la poursuite d’essais cliniques et in fine une mise sur le marché, mais la route reste encore longue et le parcours semé d’embuches.