U2P Auvergne-Rhône-Alpes: une étude afin d’aider l’artisanat

                                   

Pascale Jouvenceau, présidente de l’U2P Auvergne-Rhône-Alpes, parle des difficultés dans la demande d’emploi reflétées par l’artisanat

«Considérez que nous sommes sortis de la crise»

Si l’on observe la situation par département, La Savoie, la Haute-Savoie et le Rhône sont dans cet ordre les départements qui se portent le mieux en termes de nombre d’entreprises pour un nombre de salariés stable.

A contrario, les départements de la région qui ont le moins créé d’emploi sur la période donnée sont la Haute-Loire, la Loire et l’Allier.  

Une tendance se confirme, il y a plus d’entreprises de nos jours qu’en 2008 dans la région, cependant ce sont pour la plupart des cas des petites structures comptant un salarié et un nombre indéfini de stagiaires.

L’une des grandes difficultés observées concerne le marché de l’artisanat où le recrutement s’avère difficile.

Autre remarque faite dans l’étude est celle d’une augmentation de la demande d’emploi bien que l’offre soit elle aussi croissante.

De ce constat en résulte un soulignement d’un problème de formation où les compétences des demandeurs ne s’accordent pas avec les exigences des entreprises. A ceci s’ajoute le problème de la distance, frein à la formation et par conséquent à l’emploi.

Le premier secteur dans la création d’emploi est la restauration, qui s’élèvent à un chiffre avoisinant les 6500 postes, suivi par le secteur de la boulangerie et par le secteur du nettoyage et du bâtiment, qui a la particularité d’être plus moteur que la région Île-de-France.

La maçonnerie et la poissonnerie comptent parmi les secteurs qui se font plus rares dans la région.

Pour ce qui est des professions libérales, comme par exemple la profession de médecin, il s’agit du secteur où les activités sont les meilleures même si l’on peut observer que la région est coupée en deux et que l’est du Rhône en est plus fourni.

Parmi les points positifs, la région Auvergne-Rhône-Alpes est celle qui forme le plus d’apprentis en France.

Cela contraste pourtant avec des secteurs comme l’hôtellerie, principalement en Savoie, le travail des métaux comme les textiles ou la bijouterie et en dernier lieu le secteur des coiffeurs qui ont tous perdus des apprentis au fil des années.

La méconnaissance des métiers, le plus grand frein à la formation

Un autre frein à l’envie de se former est la notion de confort de vie, plusieurs apprentis n’ont pas le souhait de s’engager dans des métiers où les plages horaires sont conséquentes et où leur temps de vie privée serait écourté.

Dans plusieurs cas, comme celui de la boulangerie, cela a une certaine véracité, mais plusieurs apprentis ont une vision incomplète de certains métiers qui pourraient les intéresser si des intervenants venaient leur montrer l’étendue de certaines activités.

Un exemple avec le métier de couturier qui peut se montrer plus intéressant que le design par ordinateur pour ceux qui sont attirés par la technique de la couture.

Le fait de montrer aux futurs intégrants du marché du travail la vraie nature des métiers permettrait d’accroître l’attrait pour une diversité d’activités.

Cette problématique confirmée est celle que devront tenter de résoudre des groupes d’entreprises afin de maintenir à flot les activités artisanales.

Une des solutions trouvées par certaines structures artisanales est d’intervenir dans les collèges et les lycées afin de présenter les métiers afin que la jeune génération s’intéresse à la valeur de l’artisanat, une initiative qui devrait se faire commune dans les années à venir.