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Un constat plutôt positif de l’Insee : plus de la moitié des PME rhônalpines innovent

Malgré la crise, l’innovation ne fléchit pas en Rhône-Alpes. Elle est même supérieure dans la région à celle enregistrée au niveau national. Parmi les acteurs de cette innovation, le « Réseau de Développement Technologique » (RDT), très présent sur le terrain se révèle efficace. Il vient de fêter ses vingt-cinq années d’existence.

On connaît le fameux théorème des trois « i », les trois piliers de la croissance pour une entreprise : l’innovation, l’international et l’investissement.

Si l’international, comme l’investissement est plutôt en berne actuellement, qu’en est-il de l’innovation ?

L’Insee Rhône-Alpes vient de répondre à cette question dans une étude plutôt intéressante et franchement encourageante.

Les chercheurs de l’Insee régionale ont compilé les chiffres des PME régionales, entre 2010 et 2012.

Constatation : dans la région Rhône-Alpes, 58 % des PME ont innové entre 2010 et 2012 dans l’industrie et les services.

Ce taux est légèrement supérieur à celui de la France hors Paris (56 %) et ne fléchit pas. Il est resté stable par rapport à la précédente étude menée de 2008 à 2010.

La chimie, la mécanique et les matériels de transports, très innovants

Autre constat intéressant, certains secteurs-clés sont beaucoup plus innovants que d’autres : c’est le cas pour la chimie, très fortement implantée en Rhône-Alpes (82 % d’innovation, soit + 9 points par rapport à la moyenne nationale).

C’est le cas aussi pour la fabrication de machines et équipements (+ 80 %, soit + 7 points) et celle de matériels de transport (58 % , soit + 8 points).

L’introduction d’un produit nouveau, d’un bien ou d’une prestation de service est la forme la plus répandue d’innovation technologique.

C’est le cas pour 32 % des PME rhônalpines. Pour 70 % d’entre elles, un de ces produits était nouveau sur le marché.

L’innovation payante à l’international

Mieux même : pour plus d’un tiers (39 %) des entreprises innovantes,, ce produit était nouveau sur le marché mondial. Une démarche payante : une entreprise sur neuf réalise plus de la moitié de son chiffre d’affaires avec ces innovations.

Second type d’innovation technologique, l’innovation de procédés est mise en œuvre par 29 % des PME. Pour le tiers de ces entreprises, ce procédé de production n’était pas disponible chez leurs concurrents.

Il existe une autre forme d’innovation, celle concernant l’organisation : elle accompagne souvent l’innovation en produits et procédés. Ainsi plus de la moitié des PME innovantes en technologie procèdent à des innovations d’organisation (55 %) et une grande part adaptent ou modifient leurs stratégies de vente.

Autre constat, mais on s’en doutait un peu : l’innovation varie d’abord en fonction du secteur d’activité et de la taille de l’entreprise.

La dimension du marché est aussi un facteur important: les PME sont 38 % à innover quand leur marché est exclusivement local, 51 % lorsqu’il est national et 68 % dans le cas d’un marché international.

Et l’on retombe là sur le fameux théorème des trois « i »…

Innovation : RDT, un Réseau qui a fait la preuve de son efficacité

Une question à laquelle ne répond pas l’Insee est celle des PME primo-innovantes

Comment arrivent-elles à l’innovation ? On a eu une partie de la réponse lors d’un anniversaire qui s’est déroulé à l’IFP Energies Nouvelles à Solaize : celui du 25ème anniversaire du « Réseau de Développement Technologique (RDT).

Ce réseau de terrain et qui travaille donc dans l’ombre est constitué de quarante conseillers en développement par l’innovation, pour la plupart ingénieurs, qui maillent la région Rhône-Alpes.

Ceux-ci visitent bon an, mal an, près de deux mille entreprises régionale, aidant le dirigeant d’entreprise à jalonner son projet d’innovation, à identifier ses besoins technologiques et à le mettre en réseau avec les meilleurs spécialistes financiers ou techniques dont il peut avoir besoin. A l’arrivée : deux cents PME, en moyenne, bénéficient chaque année d’un accompagnement approfondi de leur projet.

Selon Philippe Barcq, chargé au sein de l’Ardi (Agence régionale du développement et de l’innovation) du pilotage de ce réseau RDT, des progrès sont encore possible.

« Nous travaillons pour pouvoir encore mieux structurer cette approche en direction des primo-innovants pour éviter dans la mesure du possible que des entreprises au bon profil passent à travers les mailles du filet », explique-t-il.

Il est probable également que sans ce réseau qui œuvre au quotidien, les chiffres en faveur de l’innovation régionale seraient moins encourageants.