Toute l’actualité Lyon Entreprises

Un investissement de 140 millions d’euros : Richard Rogers choisi pour construire le nouveau Terminal 1 de Saint-Exupéry

Le célèbre architecte britannique Richard Rogers et son équipe ont été choisis par la direction de l’aéroport de Lyon-Saint Exupéry pour construire le nouveau Terminal 1. Le plus gros investissement jamais réalisé par l’aéroport rhônalpin : 140 millions d’euros financés par la Banque Européenne d’Investissement. La BEI devrait aussi financer en Rhône-Alpes d’autres gros équipements.

 Des architectes du monde entier viennent admirer l’oiseau qui semble s’envoler : la gare TGV de Lyon-Saint Exupéry, signée de l’Espagnol Santiago Calatrava. Vont-ils également rajouter à leur visite le futur Terminal 1 que l’aéroport projette de construire d’ici un an ?

Prix Priztker 2007

Il sera en effet signé d’un des architectes contemporains les plus cotés, Richard Rogers à qui l’on doit les terminaux de nombreux aéroports dont le Terminal 5 de l’aéroport d’Heathrow dont l’architecture a fait sensation, mais aussi le T4 de celui de Madrid. C’est l’architecture du centre Pompidou qui l’a rendu célèbre. Il a reçu le prix Priztker, l’équivalent du prix Nobel pour les architectes, en 2007. Plus précisément, c’est le groupement d’architectes auquel il fait partie, « Rogers Stirk Harbour & Partners » qui a emporté le marché, en compagnie de GFC Construction.

Le futur Terminal T1 sera constitué d’un bâtiment aussi grand que l’ensemble des terminaux existants à Saint Exupéry : un édifice de seize mètres de hauteur de forme circulaire à la forte identité, doté d’une géométrie en courbe inversée. Un jardin suspendu, visible par les passagers à l’embarquement comme au débarquement, sera créé à l’étage supérieur.

Deux raisons expliquent le choix de Richard Rogers par le jury parmi les cinq lauréats sélectionnés. La première tient au fait, explique Claire Dreyfus-Cloarec, présidente du conseil de surveillance de l’aéroport, que l’architecture proposée s’harmonise avec les ailes de Santiago Calatrava, situées non loin de là. En outre, cette forme circulaire permet de greffer naturellement le futur T1 dans le prolongement des terminaux existants.

Onze millions de passagers en 2016 ?

Le rôle de ce Terminal sera de permettre à l’aéroport d’accueillir d’ici 2016 près de 11 millions de passagers, puis 15 millions en 2020, contre un peu plus de 8 millions, l’année dernière. Ambitieux !

Le début des travaux de la première tranche, la plus importante, portant sur 54 000 m2, a été fixé à l’été 2014 pour une mise en service à l’été 2016.

 Une deuxième phase complémentaire, portant sur 18 000 m2, apportera une extension de 18 000 m2 : elle sera mise en service au cours de l’hiver 2018/2019.

 La dernière phase qui interviendra après 2018 permettra enfin de restructurer le Terminal 1 actuel. Investissement total pour ces trois tranches : 180 millions d’euros.

 Philippe Grillot, président de la CCI de Lyon, l’un des principaux actionnaires de l’aéroport avec l’Etat et la région Rhône-Alpes, a obtenu que 30 % de ce marché soit dévolu à des PME régionales.

Rattraper le temps perdu

 Les décideurs de la région s’en plaignent à juste titre. Si Lyon est la septième ville européenne, son aéroport se situe à la…quarante-septième place de l’UE. Rhône-Alpes ne possède pas d’aéroport correspondant à son poids économique. Il s’agit donc d’effectuer un rattrapage à marche forcée.

L’objectif affiché par Philippe Bernand, le président du directoire de l’aéroport est, après avoir complété le maillage européen, de développer des liaisons transcontinentales. Après le Lyon-Dubaï lancé en décembre dernier, il veut développer à terme des liaisons vers les Etats-Unis, vers le Canada (autres que saisonnières, comme c’est le cas actuellement), puis vers la Chine.

Cette ambition nécessite cet investissement de 140 millions d’euros, dans un premier temps, qui sera réalisé par la Banque Européenne d’Investissement (BEI).

Un taux de rendement de 20 %

Les responsables de cette dernière n’ont pas été difficiles à convaincre. Les comptes de l’aéroport ont été grandement améliorés. Son endettement est tombé à 90 millions d’euros. Avec cet emprunt, il va remonter aux alentours de 160/180 millions d’euros. Rien d’inquiétant, pour le vice-président de la BEI, Philippe de Fontaine Vive, « le taux de rendement de cet investissement sera de l’ordre de 20 % ».

Ce dernier note que le Pacte de croissance européen dont la BEI est un des fers de lance est une réalité en Rhône-Alpes. Car outre, la BEI, en partenariat avec la Caisse des Dépôts va financer également le Plan Campus à La Doua (160 millions d’euros), ainsi que le Nœud Ferroviaire Lyonnais. Devrait s’y ajouter- « nous ne sommes pas loin d’un accord », précise Jean-François Carenco, préfet de région, 180 millions d’euros pour la restructuration de l’Hôpital Edouard Herriot. Des investissements qui, s’ils n’arrivent pas trop tardivement, sont plutôt bons pour relancer la croissance.