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Un investissement de 50 millions d’euros : inauguration de la Cité lyonnaise de l’environnement et de l’analyse

Basée à Villeurbanne sur 21 800 m2 et rassemblant 500 personnes, la Clea (Cité lyonnaise de l’environnement et de l’analyse) rassemble des équipements qui permettent à la recherche en la matière de tenir son rang en Europe. Ce nouveau site est aussi dimensionné pour accueillir des plateformes de développement permettant à des entreprises du secteur de l’environnement de mettre en œuvre des transferts de technologie.

 CRS gardant l’entrée, un membre du gouvernement, en l’occurrence Geneviève Fioraso, ministre de la Recherche qui pénètre sur le site par une porte dérobée : l’inauguration, vendredi 6 décembre du CLEA, entendez, « Cité lyonnaise de l’environnement et de l’analyse » a été quelque peu gâchée par une manifestation.

Il est vrai que d’un côté les élus inauguraient autour de Geneviève Fioraso un grand bâtiment regroupant deux entités, l’Isa (l’Institut des Sciences Analytiques) et l’Istrea (L’institut national de la recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture). Le tout représentant un investissement de 50 millions d’euros.

 Or, les manifestants venaient protester contre la baisse des subventions de l’Etat à l’Istrea de – 8 % provoquant un manque à gagner de 9,53 millions d’euros, selon les syndicats « qui met en cause les recrutements et la promotion des personnels. »

 Cette manifestation, évidemment spectaculaire par le déploiement policier qu’elle a provoquée ne doit pourtant pas occulter l’intérêt de cette nouvelle structure qui concerne directement, non seulement la recherche et l’innovation en matière environnementale, mais aussi les entreprises, et notamment celles  œuvrant dans le secteur de l’environnement.

 Une centre de recherche de dimension européenne

 Cette nouvelle Cité lyonnaise de l’environnement et de l’analyse (Clea), installée à proximité du campus universitaire de La Doua à Villeurbanne a pour ambition de créer un centre de recherche unique à dimension européenne en gestion de l’eau et en sciences analytiques, dans le domaine de la santé et de l’environnement.

 Il impressionne par son ampleur, puisque le nouveau bâtiment qui accueille désormais ces deux structures se déploie sur pas moins de 21 800 m2 et fait travailler cinq cents personnes.

 Il regroupe également tout un ensemble de plateformes expérimentales de rayonnement international.

 On y trouve ainsi un ensemble de spectromètres RMN (Résonance Magnétique Nucléaire) qui étudie la structure de la matière via les propriétés magnétiques de atomes : d’une puissance de 1 Gigahertz, il est unique en Europe. On y trouve aussi un hall hydraulique composé de deux canaux de dix-huit mètres de long ; ainsi qu’une plateforme de recherche sur le traitement des eaux résiduelles urbaines.

 L’Istrea concentre ainsi ses activités sur les domaines de l’eau et des milieux aquatiques. Il accueille plus de deux cents personnes dont des chercheurs étrangers, une vingtaine de doctorants et des post-doctorants. Ce sont eux qui pourraient faire pour partie les frais des restrictions budgétaires.

 Le rôle de l’Istrea : fournir des réponses opérationnelles lors de pollutions, notamment toxiques ou lors de perturbations induites par les ouvrages hydrauliques ou les aménagements de rivière.

 Au cœur des problématiques actuelles, il mène des recherches pour améliorer la qualité des milieux aquatiques.

 Inventer les méthodes d’analyse chimique de demain

 Isa, l’autre organisme présent au sein de la nouvelle Cité lyonnaise de l’environnement et de l’analyse, issu lui-même de la fusion de trois organismes, couvre, lui, des champs particulièrement vastes : allant de l’environnement, aux relations entre santé et biotechnologie, à la chimie des matériaux et procédés, ainsi qu’aux produits naturels. Son rôle : inventer les méthodes d’analyse chimique de demain.

 On comprend dès lors les enjeux derrière ces différents regroupements puisqu’il s’agit de mieux gérer la ressource et de trouver des solutions pour réduire, voire éradiquer les pollutions, mais aussi développer l’analyse dans tous ces domaines.

 Dimensionné pour permettre des transferts de technologie

 Des enjeux sociétaux, on le constate tous les jours, à l’instar des problèmes sur la sécurité alimentaire,de la lutte contre le dopage et la toxicomanie, voire même de la prévention des activités terroristes qui demandent d’aller toujours plus loin en matière de détection.

L’enjeu est aussi économique : le bâtiment est dimensionné pour accueillir des plateformes de développement en lien avec les entreprises spécialisées dans l’environnement, et ce afin de mettre en œuvre des transferts de technologie.

 L’ambition est en l’occurrence que les recherches et études menées au sein de cette nouvelle Cité puisse irriguer aussi le tissu des entreprises œuvrant dans le secteur de l’environnement, nombreuses à Lyon et en Rhône-Alpes.

 Photo (DL)Aux premiers plans, les manifestants et les CRS, devant le nouveau bâtiment de la Cité lyonnaise de l’environnement et de l’analyse (Clea).