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Un investissement de 55 millions d’euros : le fac-similé de la grotte Chauvet ouvre ses portes au grand public le 25 avril

Le fac-similé de la grotte Chauvet qui vient d’être inauguré par François Hollande pourrait bien devenir l’attraction en site fermé, n°1 de Rhône-Alpes. Quatre cent mille visiteurs sont escomptés chaque année. L’investissement réalisé (55 millions d’euros) devrait se retrouver assez vite dans les retombées touristiques attendues.

Inaugurée par François Hollande vendredi 10 avril, la plus grande réplique de grotte au monde ouvrira ses portes au grand public le 25 avril en Ardèche.

 Jamais une grotte ornée n’a été restituée dans de telles proportions et avec une telle perfection.

Pour réussir cette gageure, un « best of » des 8 500 m² de galeries de la grotte Chauvet rebaptisée « Caverne du Pont d’Arc » a été soigneusement sélectionné et compacté dans une rotonde de 3 000 m².

 De la grande fresque des lions au crâne d’ours posé sur un rocher, en passant par de fabuleuses concrétions géologiques, rien n’a été oublié afin de bluffer les visiteurs du monde entier : on a fait appel à des techniques scénographiques jamais mises en œuvre à cette échelle.

 La température, l’humidité, le silence, jusqu’aux odeurs de la caverne… tout a été reconstitué.

 55 millions d’euros d’investissements

 Cette recherche de la perfection vis-à-vis du modèle original a un prix : 55 millions d’investissements, assurés pour la plus grosse part, à parité par le Conseil régional Rhône-Alpes et le Conseil Général d’Ardèche : 14,7 millions d’euros chacun. L’Etat a mis 12,2 millions d’euros au pot, l’Union Européenne, 10 millions et le gestionnaire du site, la société Kléber Rossillon : 3,2 millions d’euros.

 L’objectif affiché est d’attirer 400 000 visiteurs par an dans cette partie de l’Ardèche, ce qui, si ces chiffres se confirment ferait de ce nouvel équipement touristique, hors musées, l’attraction n°1 de Rhône-Alpes, en site fermé, devant la Ferme aux crocodiles de la Drôme (300 000 visiteurs en 2014) et l’Institut Lumière à Lyon (270 000).

 Tous styles de sites confondus, on serait tout de même loin derrière l’Aiguille du Midi et son téléphérique chamoniard (près de 800 000 visiteurs par an).

 On estime que ce nouveau site devait injecter de 15 à 20 millions d’euros de consommation touristique nouvelle dans l’économie ardéchoise.

 Un centre d’interprétation et une version numérique

 Deux autres équipements vont compléter ce site.

 Le premier, tout proche est constitué par un centre d’interprétation, dans la « Galerie de l’Aurignacien ». Il complétera la visite pour mieux comprendre l’art pariétal et nos ancêtres.

Il a été confié à l’agence Tempora (Bruxelles).

Le site découverte qui complète le fac-similé de la grotte Chauvet (Photo DR)

Le parcours débute avec la salle de projection d’un film spectaculaire qui plonge le visiteur dans une scène de l’époque aurignacienne où l’on retrouve le décor du Pont d’Arc, ses animaux, la grotte et ses peintures.

 A l’issue de la projection, les doubles portes situées sous l’écran s’ouvrent sur un parcours immersif au milieu de rhinocéros laineux, mammouths primigenius, mégacéros et autres bisons des steppes.

 Des scènes de la vie quotidienne et d’ornementation d’une paroi rocheuse complètent la découverte. L’art pariétal, art des origines constitue une bonne part de cette visite-découverte.

 Un clone numérique

 Enfin, un clone numérique de cette grotte est en projet. Tel est du moins le souhait du département de l’Ardèche et la Région Rhône-Alpes.

 Ce devrait être une version numérique 3 D. Un million d’euros est déjà programmé par les collectivités pour lancer un site virtuel qui devrait aussi concourir au succès du fac-similé de la grotte Chauvet en donnant envie de le voir grandeur nature.

 Les données existent déjà. Le cabinet grenoblois Perazio Engineering a numérisé les 8 500 m2 de la grotte. Pas moins de 16 milliards de points ont été enregistrés et stockés sur disque dur.

 Quelque soit la technique, on n’ignorera plus le moindre centimètre carré de ce site ignoré des hommes pendant seize mille ans, avant de bénéficier d’une exposition hors norme…