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Un million d’euros pour mettre au point un nouvel antibiotique « made in Lyon »

Ce financement permettra à la société biotch lyonnaise Nosopharm de réaliser les études précliniques en vue d’une demande d’autorisation d’essai clinique pour le premier candidat médicament : en l’occurrence, un nouvel antibiotique destiné à pallier les « antibios » traditionnels, de moins en moins efficaces.
 
La société lyonnaise Nosopharm vient d’obtenir un financement d’un million d’euros de la part de Bpifrance sous forme de prêt à taux zéro.

Fondée en 2009, Nosopharm s’appuie sur une équipe de huit personnes. A ce jour, la société a levé 4,3 millions d’euros en capital privé et a reçu 3,8 millions d’euros d’aides publiques de Bpifrance, l’IMI, la DGA, la région Languedoc-Roussillon et FEDER.

Cette nouvelle somme lui permettra de réaliser le développement d’un procédé chimique de fabrication, ainsi que les études précliniques réglementaires du principal candidat médicament de Nosopharm, baptisé « NOSO-502 ».

La société prévoit de déposer une demande d’autorisation d’essai clinique en 2019. Les premiers essais cliniques chez l’homme devraient démarrer en 2020.

Un challenge important dans le domaine médical car « NOSO-502 » s’avère être le premier candidat clinique de la nouvelle classe antibiotique des Odilhorhabdines.

Celle-ci inhibe la traduction bactérienne avec un nouveau mécanisme d’action. Sa cible principale est le traitement de certaines infections nosocomiales dont souffrent les hôpitaux.

Rien, depuis les années 80 !

Or, aucune nouvelle classe active contre ces pathogènes n’a été introduite en clinique depuis les années 80 !

Chaque année en Europe, les pathogènes hospitaliers multi-résistants aux antibiotiques sont responsables d’au moins 380 000 infections et de 25 000 décès directs. Le traitement annuel et les coûts sociaux sont estimés à 1,5 milliard d’euros !

« NOSO-502 a montré son efficacité in vivo dans plusieurs modèles d’infections à Enterobacteriaceae. La molécule a également une bonne tolérance in vivo. In vitro, NOSO-502 a démontré une activité antibactérienne contre des isolats cliniques multi-résistants (KPC, NDM, OXA, MCR entre autres). NOSO-502 présente donc un fort potentiel pour le traitement des infections nosocomiales graves », explique la direction de Nosopharm.

Il faut également savoir que l’OMS a placé cette classe comme prioritaire en termes de besoin de découverte de nouvelles molécules.

« Les fonds apportés par Bpifrance représentent une aide financière bienvenue qui va nous permettre d’avancer sereinement vers les prochaines étapes décisives pour notre société, notamment le dépôt de demande d’autorisation d’entrée en phase clinique pour NOSO-502 », se féléicite Philippe Villain-Guillot, président du directoire de Nosopharm.