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Université : Lyon se mobilise pour obtenir enfin son Initiative d’Excellence

Labex, Satt, Equipex…: l’Université Lyon/Saint-Etienne a gagné au cours des dernières années un certain nombre de structures permettant d’organiser sa recherche, mais elle n’a pas réussi à obtenir la pierre angulaire de tout cet ensemble : l’Initiative d’Excellence, en l’occurrence l’Idex. Une deuxième chance lui sera donnée début 2016. La mobilisation générale a été décrétée pour son obtention.

A la surprise générale, le PRES Université de Lyon sensé alors regrouper l’ensemble du monde universitaire et des Grandes Ecoles à Lyon et Saint-Etienne avait été recalé en 2012, lors de la première phase de sélection des « Initiatives d’Excellence » (Idex) dans le cadre du Grand Emprunt.

 Seules huit Universités avaient alors obtenu le précieux sésame : quatre Universités parisiennes (Saclay, Paris Sciences et Lettres, Sorbonne Université et Sorbonne Paris Cité) ; et quatre en région (Aix-Marseille, Bordeaux, Toulouse et Strasbourg) ; mais pas Lyon. Cruel.

 Trois raisons peuvent expliquer ce ratage. Le fait que Lyon et Grenoble étaient concurrents sur cet appel d’offres, alors qu’une réunion des deux dossiers aurait sans doute offert une meilleure garantie ; la gouvernance future du projet avait été jugée encore trop floue. La volonté de travailler en commun ne semblait pas évidente au jury chargé de distinguer les Universités bénéficiaires. Enfin, les relations entre la recherche académique et les entreprises étaient estimées encore trop faibles.

 Un prix de rattrapage, le PALSE

 Lyon a tout de même obtenu un prix de rattrapage : le PALSE (Programme d ‘Avenir Lyon Saint-Etienne) pour lequel il a bénéficié d’un financement de l’Etat de 27 millions d’euros sur trois ans. Ce qui lui a déjà permis de développer sa stratégie internationale, de renforcer son potentiel de recherche, de promouvoir le doctorat Université de Lyon, etc.

 Mais d’Idex, toujours pas. Pourquoi cette Initiative d’Excellence apparaît-elle aussi importante ? Car si dans le cadre du Grand Emprunt, Lyon a tout de même glané au fil des années un certain nombre de structures se traduisant en financements divers et variés, l’Université lyonnais n’est toujours pas dotée de cette pierre angulaire qu’est l’Idex.

 L’Université de Lyon est repartie à l’assaut, nommant Jean-François Pinton, le directeur de la prestigieuse Ecole Normale Supérieure de Lyon (ENS) chef de projet de la candidature Idex.

 Le dossier doit être déposé à la fin de l’année et le jury international présidé par Jean-Marc Rapp, ancien président de l’Association européenne des Universités, devrait délibérer en début d’année prochaine.

 La gouvernance de l’ensemble de l’Université, qui est passée d’un PRES (Pôle de Recherche et d’Enseignement Supérieur) à une COMUE (Communauté d’Universités et d’Etablissements) actuellement, s’est elle aussi grandement améliorée, assure Jean-François Pinton.

 Il explique l’importance pour la communauté académique, mais aussi au-delà pour l’ensemble de l’écosystème métropolitain de l’importance de l’Idex.

 L’Idex : 50 % d’argent en plus pour la Recherche

 « Cela signifie chaque année entre 25 et 35 % d’argent en plus pour la recherche lyonnaise. Avec l’effet de levier, cela représente en fait plusieurs centaines de millions d’euros. »

 A titre de comparaison, « si Lyon obtenait en début d’année prochaine ce fameux Idex, c’est 50 % de financements en plus qui iraient à la recherche ! »

 Trois axes forts ont été définis : « Biosanté et société, Sciences et ingénierie pour une société durable ; et enfin, Humanités et urbanité. Ces axes ont été choisis collectivement et s’appuyeront sur des actions innovantes menées avec nos partenaires nationaux et internationaux », précise le chef de projet Idex. Ces trois axes se sont traduits en douze programmes sur le terrain.

 Mobilisation générale

 D’où la mobilisation générale qui s’est traduite par une grande réunion rassemblant au siège de la Métropole lyonnaise à la Part-Dieu, le monde universitaire, mais aussi le monde économique et l’Etat représentée par le préfet de Rhône Alpes, Michel Delpuech.

 Le chef de projet Idex, Jean-François Pinton, pense avoir bien œuvré pour que le jury international qui délibérera en début d’année prochaine fasse le bon choix.

 L’Université lyonnaise n’a pas cette fois droit à l’erreur. Personne ne comprendrait qu’elle subisse un nouvel échec, que les 130 000 étudiants, les 12 500 chercheurs, les douze laboratoires d’excellences et autres pôles de compétitivité passent à côté d’investissements qui devraient lui permettre de se hisser un peu plus au niveau international.

 L’objectif du gouvernement à travers cet Idex est en effet de sélectionner une dizaine de grandes Université en France capables de prendre rang parmi les plus grandes en affichant une forte visibilité internationale en termes de recherche et de formation.

 Un nouvel échec serait du plus mauvais effet.