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Le choc de la rentrée : forte hausse du chômage en Rhône-Alpes

Traditionnellement mieux lotie que l’Hexagone en matière de chômage, la région Rhône-Alpes ne l’est plus. Elle a connu en juillet une augmentation du nombre de demandeurs d’emploi aussi forte qu’au plan national. Une situation malheureusement en phase avec le diagnostic de la Banque de France : les carnet de commande des entreprises continuent de s’éroder.

La région Rhône-Alpes, comme l’Hexagone, a connu un fort rebond du nombre de ses chômeurs inscrits à Pôle Emploi : + 1,4 % en un seul mois, soit une augmentation de près de quatre mille demandeurs d’emplois supplémentaires (+ 9 % sur un an). Désormais, la file des chômeurs rhônalpins s’établit (à fin juillet) à 276 166 personnes. La barre symbolique des 300 000 demandeurs d’emploi pourrait être atteinte si ce rythme infernal perdure.

Le chômage tend à croître en France

C’est mathématique : en dessous de 1,5 % de croissance du PIB, le chômage tend à croître dans notre pays. Or on le sait, l’économie hexagonale est actuellement totalement encalminée comme on le dit d’un voilier faisant du surplace, faute de vent. Elle a connu (événement rare dans l’histoire économique de notre pays) trois trimestres de croissance nulle.

Une aggravation de la situation économique

Cette situation s’inscrit dans le droit fil de la note de conjoncture de la succursale Rhône-Alpes de la Banque de France éditée en juillet qui constatait une aggravation de la situation économique, évoquant « une demande qui peine à se maintenir dans l’industrie et se replie à nouveau dans les services » ; ainsi qu’« un contexte où les carnets de commandes continuent de s’éroder… ».

Plus 2,5% de demandeurs d’emplois pour la Loire

C’est le département de la Loire qui apparaît le plus brutalement touché par ce regain du chômage avec une augmentation de 2,5 % de ses demandeurs d’emplois ! Le Rhône, l’Isère, l’Ain, la Drôme et la Haute-Savoie se situent peu ou prou au niveau de la moyenne régionale. Seules l’Ardèche (+ 0,7 %) et surtout la Savoie (+ 0,3 %), épargnée grâce ses travailleurs frontaliers, s’en tirent mieux que les autres.

Le préfet de région réagit pour contrer cette tendance lourde

Le préfet de région, Jean-François Carenco, a aussitôt réagi à l’annonce de ces chiffres en mettant en avant dans un communiqué les projets gouvernementaux visant à contrer cette tendance lourde : les contrats d’avenir, puis les futurs contrats de générations.

Il faudra attendre les solutions palliatives

Mais d’une part, il faudra attendre plusieurs mois pour que ceux-ci soient mis en œuvre, mais encore, de surcroît, ils ne constitueront qu’un palliatif. Seule la croissance est susceptible d’inverser véritablement la courbe. Or, les prévisions pour cette fin d’année et pour 2013 ne cessent df’être révisées à la baisse.

Les indicateurs parlent et sanctionnent

Le coup de frein sur les emplois intérimaires, les licenciements économiques (+ 8 %), ainsi que les premières inscriptions de jeunes à Pôle Emploi (+ 3,8 % de hausse pour les moins de 25 ans), expliquent pour partie ces très mauvais chiffres.

Redonner la confiance et juguler la crise de l’euro

Deux conditions doivent être mises en œuvre pour que ce climat délétère s’inverse : que la crise de l’euro soit enfin jugulée et que le gouvernement rétablisse la confiance en affichant une politique économique claire et en redonnant des perspectives qui reçoivent l’adhésion des chefs d’entreprises.

Sous des cieux plus cléments ?

Pour la première condition, le climat paraît changer peu à peu, mais la situation peut encore replonger suite aux trois échéances qui nous attendent. Le 12 septembre, la cour constitutionnelle allemande doit décider si elle invalide ou non le Mécanisme Européen de Stabilité (MES). Une décision négative pourrait provoquer un nouveau séisme.

Le même jour les électeurs des Pays-Bas voteront lors d’élections législatives qui ressemblent fort à un référendum pour ou contre l’Euro et l’Europe ; et enfin quelques jours plus tard, début octobre, les parlementaires français voteront pour ratifier le nouveau traité européen, ce qui provoque déjà des remous au sein même la majorité.

En ce qui concerne la seconde condition, le gouvernement a multiplié les signaux qu’il veut positifs auprès des chefs d’entreprises réunis en Université d’été à Jouy-en-Josas à l’initiative du Medef, mais le retour espéré de la confiance apparaît encore bien éloigné. Il faudra attendre octobre avec notamment les premières décisions en matière fiscale pour y voir plus clair et assister à un éventuel retour de l’investissement des entreprises.