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Lyon French Tech : les Halles Girard à Lyon-Confluence, futur site emblématique du numérique lyonnais

Le Grand Lyon et l’équipe mise en place pour l’obtention du label « French Tech » recherchaient un site susceptible de servir de vitrine internationale au numérique lyonnais et qui soit dans le même temps emblématique. Ce sera la Halle Girard, 3 000 m2, un bâtiment dont la façade a été sauvegardée : elle était partie prenante de l’ancien marché de gros. Elle jouera le rôle de Totem…

 Aucun doute, ça bouillonne dans le numérique lyonnais. Quelques nouveaux signaux forts sont encore intervenus ces dernières semaines, à l’instar du projet déjà bien avancé de « Marmite du Web » une importante pépinière numérique qui devrait voir le jour à la fin de l’année.

On peut y ajouter le succès du premier palmarès « Pulse Contest » qui, dès sa première édition a largement dépassé les frontières régionales ; voire encore, la nomination pour la première fois d’un patron issu du numérique à la tête du Medef Lyon-Rhône, Laurent Fiard, Pdg de Visiativ, une société de logiciels.

Une initiative de Fleur Pellerin

Ce bouillonnement de plus en plus visible au-delà des cercles professionnels eux-mêmes pourrait trouver sa concrétisation dans le label « Métropole French Tech » que le Grand Lyon aimerait bien décrocher. Il a déposé la candidature de la métropole lyonnaise auprès du ministère, il y a une dizaine de jours.

Le « label French Tech » ? Il s’agit d’une initiative lancée par Fleur Pellerin lorsqu’elle était secrétaire d’Etat à l’Economie Numérique.

L’idée est de décerner ce label « French Tech » à six ou sept métropoles françaises, avec …200 millions d’euros de financements à la clef.

Il ne s’agit pas de subventions, mais d’argent destiné à financer des start-up du numérique ou des accélérateurs de start-up comme la future « Marmite du Web » citée plus haut ou d’Axeleo, la pépinière privée de la société de logiciels Visiativ, etc.

Autre intérêt de cette labellisation : 15 millions d’euros seront budgetés pour effectuer la promotion du Web français en général et des futures Métropoles « French Tech »,  en particulier.

Du tout cuit ? Pas si sûr…

On pourrait croire que pour Lyon qui rassemble sur son territoire 4 000 entreprises, soit 34 000 emplois dans le numérique, l’obtention d’un tel label, c’est du tout cuit ? Pas si sûr.

« Le jury qui décernera ce label est  international et l’on sait qu’avec ce type de jurés, on peut s’attendre à tous types de surprises, de bonnes, comme de mauvaises », explique avec prudence Patrick Bertrand, directeur général de la société de logiciels Cegid, trés actif sur ce dossier, à l’instar d’autres patrons du numérique comme Guillaume Decitre, patron des librairies éponymes, mais aussi créateur de « The e-Book Alternative » ou de Gautier Cassagnau, créateur de Geolid, une start-up au développement fulgurant : 130 salariés, déjà.

Le souvenir du dossier « Lyon Cité de la gastronomie » reste encore cuisant. De surcroît, la concurrence sera vive. De nombreuses villes : Rennes, Montpellier, et d’autres, ont déposé des dossiers de candidature.

Saint-Etienne et Grenoble, aussi candidates

Pour la seule région Rhône-Alpes, c’est aussi le cas de Saint-Étienne et Grenoble qui ont aussi déposé leur candidature à ce label.

Pour Saint-Étienne, selon Gérard Collomb « la visée des Stéphanois est de rejoindre l’écosystème lyonnais. Lorsqu’on est capitale régionale, on a des devoirs vis à vis d’autres territoires. »

Grenoble, historiquement numérique, avec le développement de l’informatique dans les années 50 (via la Recherche et des cursus de formation), puis l’installation d’entreprises (Capgemini, Télémécanique aujourd’hui Bull, Hewlett Packard, etc…) revendique de son côté, 500 entreprises et environ 30 000 emplois numériques. Le nom de guerre de la candidature dauphinoise : « Grenoble Digital ».

Cent start-up de plus, quinze champions à l’international

Les objectifs de « Lyon French Tech », rappelés par Gérard Collomb, président du Grand Lyon sont ambitieux : « la création de cent nouvelles start-up numériques chaque année, dans une des pépinières de l’agglomération d’ici trois ans ; mais aussi la mise sur orbite de quinze nouveaux « Tech champions » de dimension internationale d’ici dix ans. »

Pour remporter ce label, le dossier s’appuie sur les cinq domaines au sein desquels Lyon estime avoir atteint un bon niveau d’expertise et de tailel critique : le Big Data, la robotique, les logiciels et la programmation, les contenus créatifs (jeux vidéo, animation, serious games) et les plateformes Web.

Tout écosystème, fut-il important a besoin d’un lieu emblématique, d’un « Totem », selon le terme employé par Gérard Collomb, pour bien s’installer dans les esprits et avoir une visibilité internationale.

La Halle Girard : 3 000 m2

Ce sera la Halle Girard, un site de 3 000 m², dont la façade a été sauvée de la disparition de l’ancien marché de gros lyonnais : elle est située au cœur du nouveau quartier de la Confluence.

Ce futur cœur de l’écosystème numérique est destiné à « devenir un lieu d’innovation, d’animation,d’hébergement et d’accélération des start-up numériques ». Ce sera la future vitrine internationale du numérique lyonnais.

 « L’objectif de ce lieu Totem de la Lyon French Tech est de réunir dans un même lieu l’ensemble des acteurs et des projets concourant à accompagner les start-up à haut potentiel. En réunissant les conditions les plus favorables à leur développement : via une offre à haute valeur ajoutée, l’accélération de la mise sur le marché, les liens avec les financeurs, tout en favorisant l’innovation, le décloisonnement et le travail collaboratif… », expliquent les membres de l’équipe French Tech.

 « Nous voulons faire ces ces Halles le catalyseur des initiatives French Tech, en mettant en réseau et en donnant de la visibilité à l’ensemble de l’écosystème numérique lyonnais», commente Gérard Collomb, président du Grand Lyon.

Le choix de ce futur site est la dernière annonce en date. Est-elle susceptible de faire fléchir le jury en faveur de Lyon, lorsqu’il se réunira en septembre ? Une question à 200 millions d’euros.