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Wizacha, l’ « Uber » des sites de petites annonces en ligne, lève 850 000 euros

La start-up lyonnaise Wizacha a l’ambition de concurrencer les sites de petites annonces en ligne, comme «Le Bon Coin ». Son argument phare : « la sécurité », grâce à un système de traçage des vendeurs. La transaction s’opère également sur le site : 400 000 visiteurs uniques à ce jour.

Pour certaines start-up, les choses peuvent aller très vite. On a pu le constater ces dernières années à Lyon. Tel est le cas de la société lyonnaise Wizacha qui après deux ans de présence au sein de la pépinière « Rives Numériques » du Cluster Edit à Vaise va s’installer sur un site plus adapté, correspondant mieux à sa croissance.

 Dirigée par Eric Alessandri, l’équipe de Wizacha qui compte actuellement huit personnes devrait s’étoffer à vingt-cinq d’ici la fin de l’année. De 500 000 euros escomptés cette année, le chiffre d’affaires devait, selon le business-plan, passer à 2,5 millions d’euros.

 La start-up va donc dire adieu à ses 45 m2 de la pépinière d’entreprise du secteur digital, « Rives Numériques » pour s’installer sur 200 m2 à quelques centaines de mètres de là. Eric Alessandri et son équipe entendent rester au sein de la « Silisaône vallée ».

 Pour pouvoir accompagner sa croissance, dans le même temps, Wizacha est en train de lever 850 000 euros auprès de Business Angels parisiens. On ne connaîtra pas leurs noms-ils veulent rester discrets-mais il s’agit d’actuels ou d’anciens chefs d’entreprises du numérique ayant vendu leur affaire.

 Qu’est ce qui vaut à Wizacha cette croissance rapide ? « Nous sommes en quelque sorte l’« Uber » des sites de petites annonces en ligne. Nous correspondons à un vrai besoin », lance Eric Allessandri, 33 ans, le créateur de Wizacha.

 En clair son objectif est de bousculer les sites de petites annonces en ligne, bien installés désormais et peut-être un peu assoupis, à l’instar du « Bon Coin », par exemple, le leader français.

 L’atout sécurité

 Que propose de plus Wizacha que ces sites fort fréquentés ? « La sécurité » réplique aussitôt Eric Alessandri.

 Ce dernier qui, avant de les revendre, avait développé des boutiques en dur en Poitou-Charentes, à destination du marché des seniors, a eu l’idée d’étudier les lacunes des sites de petites annonces en ligne.

 Le premier inconvénient, selon lui est le risque d’arnaque. « La transaction ne s’opère pas à travers le site qui ne connaît ni les coordonnées du vendeur, ni celles de l’acheteur », explique le créateur de la start-up lyonnaise.

 Il ajoute : « Faites l’expérience : essayez de vendre un objet très demandé comme une tablette numérique et observez le nombre de mails frauduleux des Internautes qui cherchent à vous arnaquer. Sur ces sites, c’est à l’acheteur d’être vigilant, pas le site. Le problème est que ledit acheteur n’a pas toujours les armes pour se défendre… »

 Sur Wizacha, la démarche est différente : « Nous voulons que sur notre site l’acheteur comme le vendeur ne courent aucun risque. »

Un modèle économique « freemium »

 Pour ce faire Wizacha demande au vendeur comme à l’acheteur de saisir un mot de passe. Pour contrôler l’identité, il est demandé à chacun d’entre eux d’opérer un micro-virement de… 1 centime. « Et c’est fini : avec ce système, le vendeur est tracé : on peut toujours le retrouver : c’est fiable à 100 % puisque nous connaissons son identité. »

 De surcroît, la transaction se fait sur le site. « Nous sommes reconnus par l’ACPR, l’Autorité de Contrôle Prudenciel et de Résolution, comme établissement de paiement », précise Eric Alessandri.  

 La transaction peut ensuite s’opérer par échange de mots de passe.

 Dernier atout que le créateur de Wizacha estime avoir dans sa manche : un moteur de recherche particulièrement performant. « Tapez aspirateur, par exemple et vous aurez la liste de l’ensemble des aspirateurs en vente au jour dit, sur le site. »

 Toutes ces fonctionnalités « ont demandé deux années de Recherche&Développement », se remémore le créateur de la start-up lyonnaise.

 Dernier argument de différenciation mis en avant par rapport aux grands sites de vente en ligne : la gratuité pour les vendeurs, comme pour les acheteurs.

 Le modèle économique est « Freemium », explique Eric Alessandri. C’est la mise en avant payante de produits sur le site pour faciliter la vente qui fait vivre Wizacha. « Nous sommes déjà rentables », assure le patron de la start-up.

 400 000 visiteurs uniques/mois

 Apparemment l’argument de la sécurité paie. A ce jour, le site Wizacha affiche 400 000 visiteurs uniques par mois.

 « Nous tablons sur un million et demi de visiteurs d’ici la fin de l’année », assure Eric Alessandri qui a déjà le nez dans sa prochaine levée de fonds « qui pourrait bien intervenir rapidement , avec des Business Angels, mais aussi probablement avec des investisseurs internationaux». Le boss de Wizacha regarde aussi déjà d’éventuelles extensions à l’international. En vue : l’Allemagne et l’Espagne.

 Sur son profil Linkedin, Eric Alessandri affiche la couleur : « Mon objectif principal est la montée en puissance de mon entreprise pour faire émerger un nouveau géant français du web. » Tout simplement…

 On l’aura compris, sa stratégie est de prendre ses concurrents de vitesse pour s’imposer très vite. Il lui reste à tenir ce rythme échevelé…