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 » Je viens de lire votre intéressant papier sur l’A45.

Il n’est bien sûr pas surprenant que les milieux économiques et le secteur des travaux publics  continuent à militer  pour une deuxième autoroute entre St Etienne et Lyon.

Mais, au delà de leur souhait de nourrir une activité de BTP, je suis sidéré de leur idéalisation  de ce projet d’infrastructure. 

1. L’ A45 n’irait pas de centre-ville à centre-ville mais de L’Etrat à Brignais. Ce qui rend le  temps de parcours total entre les deux agglomérations peu compétitif dans la majorité des cas  En revanche,  les 120 trains journaliers qui circulent entre Saint-Etienne et Lyon, vont de centre  ville à centre ville, la moitié environ entre Châteaucreux et Perrache, et la moitié entre Châteaucreux  et Part Dieu.

 Avec des temps de parcours moyens de l’ordre de 50 mn pour Perrache et de moins de   45 mn pour Part Dieu. Et des correspondances fournies avec les réseaux de tram et de métro des  deux villes. Ce qui est un atout considérable, et en partie méconnu, même si l’on sait que le train  n’a pas la souplesse pour répondre à tous les besoins et qu’il est parfois pénalisé par des grèves.   

2. Son côut : on parle de 1,2 milliard depuis au moins une dizaine d’années. C’est donc aujourd’hui certainement davantage. Et il faudrait rajouter le coût du contournement ouest de St Etienne  (une dizaine de kilomètres entre l’Etrat et la Ricamarie  ) si l’on souhaite avoir une nouvelle diagonale  routière Lyon-Toulouse via Le Puy et Mende, dans le prolongement de l’A45. En plus de celle existant  aujourd’hui sur l’axe plus direct St Chamond – Terrenoire – La Ricamarie Nous serions donc plus près de 1,5 milliard que de 1,2 milliard.

3. Son financement : Il serait très majoritairement public : on parle de 865 millions (moitié par l’Etat, et  moitié par les collectivités locales) sur les 1,2 milliards annoncés, soit plus de 70 %. Quid si l’ardoise est plus proche de 1,5 milliard que de 1,2 milliard ? Prise en charge de la différence par qui ?

4. Les questions environnementales : artificialisation de terres agricoles, émissions de CO2, pollution de l’air etc.  On ne peut les ignorer, même si elles n’ont que peu de prise sur les milieux des travaux publics. Pas plus  d’ailleurs que  la  dépendance de notre pays en matière de produits pétroliers. « 

  Jean Murard, Président de Déplacements Citoyens Lyon  Villeurbanne   murard3735@wanadoo.fr 04 78 29 19 92         http://deplacementscitoyens.free.fr