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2010, année de l’avènement de la Grande Métropole

La coopération métropolitaine est sur les rails. Le Grand Lyon a voté le 11 janvier une délibération qui va permettre la mise en place dès maintenant d’une gouvernance métropolitaine rassemblant le Grand Lyon, Saint-Etienne Métropole, la CAPI (Communauté d’Agglomération Porte des Alpes) et sans doute, dès septembre le Pays Viennois, soit une métropole d’envergure européenne de près de 2 millions de d’habitants. Une démarche à la fois ambitieuse et pragmatique.

« La métropolisation (étymologiquement composé à partir du mot métropole, meter-polis: ville-mère) est une dynamique spatiale contribuant à organiser le territoire autour de la métropole », explique le dictionnaire.

Entre Lyon, Saint-Etienne, Bourgoin-Jallieu et Vienne, ce concept de métropolisation sera mis en œuvre cette année. Les élus du Grand Lyon ont voté le 11 janvier une délibération ouvrant la porte à une convention pluriannuelle 2010-2012 entre les différentes communautés d’agglomération qui veulent se rassembler de la sorte. Les élus de Saint-Etienne Métropole ont déjà donné leur accord le 14 décembre et la Communauté d’Agglomération Porte de l’Isère (CAPI), le 15. Le Pays Viennois qui frappe à la porte de cette nouvelle entité devrait rejoindre le Grande Métropole en septembre prochain, confirme Gérard Collomb, président du Grand Lyon.

La communauté d’agglomération de Roanne entend bien aussi sauter rapidement dans le train de la métropolisation. En revanche, les élus caladois (Villefranche-sur-Saône et communes avoisinantes) sont beaucoup plus circonspects.

Une Grande Métropole pour quoi faire ? Il s’agit pour Lyon, dans le cadre de l’échelon européen, d’obtenir la taille critique « pour gagner en attraction et en visibilité. Pour être en mesure d’accueillir et de garder sur le territoire métropolitain les entreprises qui créeront les emplois de demain », précise Gérard Collomb.

Il s’agit à la fois d’une démarche expérimentale et volontaire. « Je vois plutôt des gens qui ont peur d’être oubliés que des gens qui s’opposent à cette démarche », se félicite le président du Grand Lyon.

Cette démarche expérimentale se veut aussi pragmatique. Elle s’opérera dossier par dossier, collectivité par collectivité.

Quatre grands axes de coopération ont été choisis, quatre axes de travail « identifiés comme majeurs pour l’avenir du territoire » de la Grande Métropole.

Le premier concerne bien évidemment l’aménagement du territoire et la planification. L’objectif est de mieux organiser le territoire des trois communauté d’agglomération qui ont toutes des frontières communes, en évitant le mitage (ou grignotage) des espaces naturels et agricoles. Sans doute pas le plus facile à mettre en œuvre, mais le plus nécessaire, car, en la matière, le mal est déjà fait pour une bonne part.

Il s’agit ensuite « d’organiser les déplacements et la mobilité durable ». L’objectif est de mettre en œuvre une meilleure desserte internationale de la métropole, une meilleure accessibilité. Mais aussi d’assurer le maillage du territoire avec un réseau de transport en commun adapté et est-il précisé : « de traiter efficacement la question de la logistique ».

L’économie, la recherche, l’université et l’innovation font partie du « package » envisagé en commun. Là encore, il s’agit de fédérer pour obtenir une taille critique suffisante.

Enfin la culture, le sport et les loisirs seront pris en compte, « afin de mettre en œuvre la complémentarité des équipements. » Parmi les objectifs, cette fois : favoriser le sentiment d’appartenance à un même bassin de vie.

A partir de ces quatre grands objectifs, un plan d’action sera présenté aux élus des trois assemblées, dès le 21 janvier.

Pour animer cet ensemble, un poste de chargé de mission « gouvernance métropolitaine » sera créé au sein de la RUL (Région Urbaine de Lyon), une structure informelle de quatre personnes existant depuis 1989 et qui a servi en quelque sorte de creuset à cette Grande Métropole en gestation. Reste désormais à lui donner vie.

Illustration (source RUL) : le périmètre de la Région Urbaine de Lyon (RUL). Pour que la Grande Métropole recouvre très exactement le territoire de la RUL, il manque encore les communautés d’agglomération de Villefranche, Roanne et Bourg-en-Bresse.