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Fête des Lumières : les entreprises se bousculent sous les projecteurs

Le paradoxe de la crise : le financement privé de la Fête des Lumières qui drainera du 5 au 8 décembre quatre millions de visiteurs à Lyon sera supérieur à celui de 2008 : 700 000 euros, soit près de 50 % de la somme budgétée par la municipalité. En cette période de crise les entreprises -55 partenaires, un record !- préfèrent recentrer leurs budgets sur cette manifestation qui leur offre, pour un budget raisonnable, une belle visibilité. Elles auront de plus droit pour la 1ère fois à un village des sponsors installé au sein du Palais du Commerce.

Peu de manifestations peuvent afficher un tel rapport qualité/prix ! Chacune des 4 millions de personnes présentes du 5 au 8 décembre à la Fête des Lumières représentera un investissement de 0,50 euro seulement. Grande ordonnatrice de cette manifestation, la Ville de Lyon a budgété comme les autres années, 2 millions d’euros pour que la Fête se déroule dans les meilleures conditions possibles. Sur ces 2 millions, plus de 700 000 euros, contre 600 000 en moyenne les autres années (599 532 euros, l’année dernière), devraient provenir des partenaires privés.

Selon Najat Vallaud-Belkacem, adjointe déléguée aux grands événements, jamais la Fête n’aura drainé autant de partenaires : 55 au total ! La raison, alors que nous sortons à peine de la crise ? « Je pense qu’en cette période où la crise est encore présente, les entreprises ont tendance à se recentrer sur le mécénat », explique l’adjointe à Gérard Collomb. Une opération d’autant plus intéressante que  pour un budget raisonnable, les entreprises se retrouvent, au propre et au figuré, en pleine lumière.

Argument supplémentaire :  pour la première fois cette année, un Village des partenaires sera installé au Palais du Commerce. L’ancienne salle de la corbeille sera totalement aménagée pour ce faire, mais, vu la demande de la part des sponsors, il est probable que ce Village déborde au-delà au sein de la CCI. Il devrait en tout cas y régner une intense activité.

Tous les partenaires de la Fête ne sont pas logés à la même enseigne.  Le Mat Electric de Gerland (Groupe Sonepar) partenaire de la Fête depuis ses débuts en 1999 sera cette année le plus gros contributeur avec 70 000 euros.

A travers sa Fondation d’entreprise Diversiterre, EDF qui verse 60 000 euros figure aussi au premier rang des donateurs privés de la Fête des Lumières. La logique est évidente, EDF en tant qu’opérateur historique ne pouvait qu’installer son logo sur la communication de cette Fête. Pour quel profit pour l’Electricien national ? Pour Jean-Roger Régnier, délégué régional, EDF s’est « engagé dans une logique de mécénat  qui permet de porter un certain nombre de valeurs ; et le symbole est fort. » L’occasion aussi pour EDF de mener  des manifestations permettant de développer la cohésion interne. Ainsi, l’année dernière, l’ensemble des « communicants » d’EDF présents dans toutes les régions de France, avaient profité de la Fête des Lumière pour se retrouver à Lyon. Des cadres du Groupe viennent à cette occasion de toute la France.

Son concurrent, GDF-Suez, propriétaire d’Electrabel et donc de la Compagnie Nationale du Rhône producteur d’électricité verte, basé à Lyon, ne pouvait pas non plus faire moins à l’occasion de cette Fête de la lumière : il apporte 51 000 euros.

Derrière ces partenaires premium baptisés bien évidemment « Lumière » qui apportent un financement égal ou supérieur à 51 000 euros, figurent les partenaires dits « Officiels » qui déboursent au moins 30 000 euros, à l’instar de Cogedim.

Au-dessous, les simples « Partenaires » qui apportent un financement égal ou supérieur à 12 000 euros sont les plus nombreux : Comatelec, Maestris, Perrier TP, Vinci-Energie-Citeos, etc.
Au dernier rang, enfin, les simples « Soutiens » apportent au moins 6 000 euros : tel est le cas d’Alliade Habitat.

Au plan macro-économique, quelles retombées peut en attendre l’économie locale ? En l’absence de données précises, on sait que la Fête des Lumières représentera 19 000 nuitées, grâce aux nombreux visiteurs, tandis que les commerçants du centre-ville voient en moyenne leur chiffre d’affaires multiplié par quatre. Plutôt bienvenue dans la période actuelle.

Un bon retour sur investissement, une Fête offrant un bon rapport qualité/prix : on comprend dès lors que beaucoup de villes tentent d’imiter Lyon qui garde néanmoins une longueur d’avance depuis la première édition, en 1999.