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Après des mois de mai et de juin décevants, cet été les professionnels du tourisme ont retrouvé le sourire

A l’issue de la saison touristique estivale, les professionnels du tourisme sont tout sourire. L’été s’est bien passé : la fréquentation a été similaire à celle de 2009, voire meilleure sur certains sites et la tendance à la baisse de la durée des séjours a été stoppée. Grâce à une bonne météo , les touristes ont préféré les bords de lac et la montagne aux villes. Cependant, grâce à l’effet classement au patrimoine mondial, Lyon a réussi, mieux que d’autres villes de Rhône-Alpes, à tirer son épingle du jeu. Grâce aux touristes étrangers, plus nombreux et à l’hôtellerie haut de gamme.

Ce n’est pas un plébiscite, mais ça y ressemble. A l’issue de la saison, quatre professionnels du tourisme rhônalpins sur cinq estiment avoir réussi leur saison. Seuls 20 % reconnaissent « une très mauvaise fréquentation » et a contrario 13 % « une très bonne fréquentation ».

Tels sont les chiffres divulgués par Ipsos qui à la demande de Rhône-Alpes Tourisme, fin août, a interrogé par téléphone 600 professionnels du tourisme. Bilan : le taux moyen d’occupation des hébergements s’est établi durant l’été 2010 à 60 %, similaire à celui de 2009 qui rappelons-le avait alors constitué une bonne surprise malgré la crise.

La fréquentation varie quelque peu selon les départements : la plus prononcée bénéficie aux professionnels de la montagne (Savoie et Haute-Savoie avec respectivement 81 % et 80 % ), tandis que la plus faible a été l’apanage de la Loire (72 %).

Ces bons résultats tiennent pour une bonne part au soleil qui a brillé une bonne partie de l’été. Rien d’étonnant donc si les bords de lac ont été privilégiés : les professionnels présents en ont fait leur miel : à 89 % ils ont réussi une bonne saison.

Le constat est un peu moins positif pour l’hôtellerie (70 % de bonne fréquentation contre 30 % ayant connu une mauvaise) : moins onéreux, le camping l’a concurrencé.

Les établissements de zone urbaine (75 %) tirent aussi un peu moins leur épingle du jeu, même si la fréquentation a été tout de même plus soutenue que durant l’été 2009 (62 % l’année dernière).

Il reste que Lyon, dans la foulée de son classement au patrimoine mondial de l’Unesco tend à s’imposer de plus en plus comme une destination touristique d’importance. 78 % des professionnels reconnaissent une bonne fréquentation touristique, due pour une bonne part aux touristes étrangers, en hausse de près de 10 %.

Ces derniers ont permis à l’hôtellerie haut de gamme de réaliser cet été une belle performance selon la CCI de Lyon qui a constaté un taux d’occupation en hausse de 8 % dans la capitale des Gaules. En revanche, l’hôtellerie deux étoiles a été pénalisée (- 8 %). Au total, on retrouve les bons chiffres de l’année dernière avec un taux d’occupation stable de 0,1 %. Le revenu par chambre (Revpar), le meilleur indicateur en la matière, progresse néanmoins de 2,8 %.

Ces bons chiffres de juillet et d’août ont permis de contrebalancer pour une part un début de saison assez décevant, en mai et juin, notamment en raison de la météo.

D’autre part, avec la crise économique, les touristes limitent leurs dépenses : une fois sur place, ils fréquentent moins les bars, mangent moins de glaces, privilégient pour se restaurer les formules économiques. Malgré tout, cette baisse tend à s’amenuiser par rapport aux fortes baisses des dépenses constatées les années précédentes.

Deuxième constat effectué cette année : la poursuite de la tendance d’une bonne partie des six millions de Rhônalpins à se rendre moins au bout du monde pour profiter de leur région. Au palmarès des visiteurs hexagonaux, représentant désormais plus de 25 % des visiteurs, ils arrivent en seconde place après les Franciliens, mais avant les habitants du Nord-Pas de Calais.

Rhône-Alpes Tourisme, le bras armé du Conseil régional pour le tourisme est bien décidé à accentuer cette tendance lourde en ciblant particulièrement les Rhônalpins.

Autre satisfaction des professionnels du tourisme : le phénomène de désaffection des touristes étrangers constaté depuis les deux dernières années se résorbe. Important car ceux-ci représentent traditionnellement près de 20 % de l’ensemble des touristes estivaux. Parmi ceux-ci, un trio de tête : Néerlandais, Britanniques et Belges. Les Chinois, Russes et Indiens restent encore confinés à quelques sites (Courchevel, Chamonix, par exemple), mais leur nombre croît aussi. Encourageant.

Illustration (source Ipsos) : Le taux de satisfaction de la fréquentation (bonne ou très bonne fréquentation) vue par les professionnels cet été : des disparités selon l’offre touristique des départements.