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L’ A 45 pourrait jouer encore longtemps les Arlésiennes

L’A 47, l’actuelle autoroute qui relie Chasse sur Rhône sur l’A7 à Saint-Etienne est un vrai casse-tête pour les automobilistes qui l’empruntent régulièrement. Il suffit qu’il y ait quelques travaux ou qu’un accident se produise pour que les voitures s’engluent parfois de longues heures.

C’est la raison pour laquelle le projet d’A 45 destiné à doubler l’actuelle autoroute a été lancé…dès 1993. De cette année là datent les premières études de faisabilité du projet.

Le projet semblait reprendre du poil de la bête au début de la décennie. Un Comité interministériel d’aménagement du territoire confirmait en 2003 l’intérêt économique de la l’infrastructure autoroutière envisagée. Mieux même, en juillet 2008, Jean-Louis Borloo qui bataillait pourtant ferme pour le Grenelle de l’Environnement a surpris son monde en déclarant l’A 45 d’utilité publique. Un encouragement pour aller de l’avant qui ne devait pas perdurer.

Depuis cette Déclaration d’Utilité Publique, plus rien. Le projet était encalminé La mise en concession aurait dû intervenir rapidement. Elle n’a toujours pas été signée.

Unanimement favorables, les élus de la Loire ont cet été fait pression sur le gouvernement pour que le dossier soit débloqué. Avec un certain succès puisque Matignon a demandé dans la foulée à ce que les collectivités concernées dans le Rhône et la Loire s’engagent sur un pourcentage de l’investissement, le coût de l’A 45 étant évalué à 1,2 milliard d’euros (prix 2005). L’Etat de son côté prendrait à sa charge 50 % du coût.

Seul problème dans l’histoire, si les collectivités ligériennes, vue la pression ambiante sont prêtes à sauter le pas, les collectivités rhodaniennes trainent des pieds, c’est le moins que l’on puisse dire. Au conseil régional où siègent des Verts hostiles au projet, on estime que cette autoroute peut être financée intégralement par un concessionnaire, type Vinci ou Bouygues.

Possible ou pas possible ? Une telle infrastructure peut-elle être intégralement financée par le privé ? Pas totalement exclu puisque plusieurs grands groupes du BTP dont Vinci auraient laissé entendre qu’ils étaient prêts à réaliser cette infrastructure sans subvention publique d’équilibre. On estime que vu l’engorgement de l’actuelle A 47, la future infrastructure autoroutière pourrait accueillir près de 50 000 véhicules chaque jour !

La meilleure façon d’en être sûr était de lancer un appel d’offres pour voir qui se porte candidat et à quelles conditions ?

Or, nouveau rebondissement en date : ledit appel d’offres vient d’être reporté, Jean-Louis Borloo qui, peut-être à force de se frotter aux écologistes freine désormais des quatre fers a trouvé une nouvelle manœuvre dilatoire en annonçant qu’il allait saisir sur cette question une nouvelle instance : le Conseil général de l’Environnement et du dévelopement Durable (ex-Conseil général des Ponts-et-Chaussée).

La grosse angoisse des élus de la Loire : que ce soit le même Jean-Louis Boorloo qui soit désigné Premier Ministre lors du prochain remaniement. Le projet risquerait alors d’être remisé pour de nombreuses années.

Seule certitude pour l’heure, les automobilistes qui font régulièrement le trajet devront prendre encore un bon bout de temps leur mal en patience, alors qu’une solution même provisoire aurait permis de résoudre une partie du problème.

A 80 % c’est le goulot d’étranglement de Givors qui pose problème à la circulation. Or, des solutions existent pour le faire sauter. Moins spectaculaires et assurément moins chères qu’une nouvelle autoroute, mais sans doute plus réalistes. En attendant que l’A 47 finisse de voir le jour…un jour.