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C’était une promesse du Grenelle de l’Environnement : le gouvernement, lors d’une conférence de presse animée par Jean-Louis Borloo, vient de rendre public le Schéma national des infrastructures de transport. Il s’agit d’un document stratégique de 175 pages qui rassemble la carte des principaux projets de développement, ferroviaires, routiers, mais aussi fluviaux et aériens en France au cours des trente ans à venir.

Une première constatation, bien en phase avec le Grenelle de l’Environnement : les transports collectifs se taillent la part du lion. Sur ce document, les transports ferroviaires s’adjugent…95 % des 170 milliards d’euros d’investissements prévus à l’horizon 2040 !

La route ne s’octroie plus que la portion congrue avec 4,5 % des programmes d’investissement à venir, les 0,5 % restant étant dévolus au fluvial et à l’aérien. Une véritable révolution par rapport aux décennies passées.

Autre constatation : Lyon et la région Rhône-Alpes sont plutôt bien lotis. Gérard Collomb maire de Lyon peut être satisfait. Il avait dit qu’il ne relancerait le TOP (Tronçon Ouest du Périphérique) lyonnais qu’à condition que l’Etat construise de son côté le Contournement Ouest de Lyon (COL). Le document gouvernemental le prévoit expressivement.

Côté rail, le Schéma d’infrastructure fait de Lyon un véritable nœud ferroviaire. Sans surprise, la liaison Lyon-Turin est bien arrimée au projet, mais aussi le contournement ferroviaire de l’agglomération, ainsi que le LGV Rhin-Rhône Sud. S’y ajoute (lancement prévu après 2020) la ligne à grande vitesse Paris-Orléans, Clermont-Lyon qui vise à doubler le TGV Lyon-Paris, extrêmement chargé.

Si l’on compte en sus le TGV Sud, vers Marseille et l’Espagne, la capitale des Gaules et par extension Rhône-Alpes seront alors au cœur d’un dense réseau ferré à grande vitesse. Ce qui devrait notamment permettre de développer le trafic de la gare ferroviaire de l’aéroport de Lyon-Saint Exupéry qui fait toujours figure de grande cathédrale vide. A la limite de la saturation, la gare de la Part-Dieu devra aussi voir sa capacité notablement augmenter.

Il reste que de nombreux observateurs mettent en évidence une (grosse) lacune. Ce plan prévoit bien les infrastructures, mais ne précise pas leur financement. Quel sera la part dévolue aux collectivités locales, à l’Etat, voire même au privé ? Nul ne le sait encore. Ce Schéma des infrastructures de demain est pour l’heure surtout… riche d’incertitudes.