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Laurent Wauquiez confirme la création prochaine d’un “fonds souverain” régional pour aider les entreprises surendettées

C’est Jean-Luc Raunicher, le président du Medef Auvergne-Rhône-Alpes qui avait soulevé le lièvre en octobre dernier, évoquant alors le premier la création d’un fonds souverain par la région Auvergne-Rhône-Alpes dont Lyon-Entreprises s’était fait l’écho.

Depuis, c’était silence radio sur le sujet, il est vrai que le Covid avait quelque peu changé à la Région l’ordre des priorités…

Le président du Medef d’Auvergne-Rhône-Alpes, associé à ce projet, avait alors expliqué que ce fonds, évidemment bien plus modeste que le fonds souverain de la Norvège (1 000 milliards d’euros !), avoisinerait les 100 millions d’euros dont une partie (de 30 à 50 millions) serait abondé par la Banque Publique d’investissement (Bpi).

Et d’expliquer que ce fonds serait destiné à accompagner les entreprises “secouées par la crise”.

Les entreprises visées étant celles identifiées comme ayant le plus besoin d’un “capital patient.”

Lors de ses vœux à la presse, jeudi 21 janvier, Laurent Wauquiez a levé un peu plus le voile sur ce projet de fonds souverain qui devrait finalement voir le jour à la fin du mois de février.

“Je ne veux pas que nos entreprises, amoindries par la crise deviennent des proies faciles en accumulant des dettes et soient rachetées par des investisseurs extérieurs”, lance le président de la Région.

En fait l’exécutif régional a pris exemple sur d’autres régions européennes qui ont mis en place de tels fonds : comme la Catalogne ou la Bavière, par exemple.

“Donner une ossature et des capacités d’investissements”

En fait,ce fonds souverain n’est pas destiné comme en Norvège par exemple, à assurer l’avenir des générations futures.

Il s’agit là, explique Laurent Wauquiez ” de donner une ossature et des capacités d’investissement à des entreprises fragilisées par la crise, mais qui conservent malgré des difficultés passagères un grand potentiel.” Bref, en résumé il s’agirait là de soutenir en haut de bilan les PME et PMI régionales qui ont besoin d’un coup de pouce passager.

Le risque pour Laurent Wauquiez est en effet qu’en sortie de crise, Auvergne-Rhône-Alpes qui est la première région industrielle française y laisse des plumes.

Selon Laurent Wauquiez, l’Etat mettrait au pot 70 millions d’euros et la Région Auvergne-Rhône-Alpes, 50 millions d’euros.

Il s’agirait aussi à travers ce fonds souverain, “ de constituer un fonds de pension pour donner une capacité d’investissement et apporter une traçabilité aux gens qui mettent leur épargne à la banque ».

A travers ce projet de fonds souverain, Laurent Wauquiez assume aussi une notion qu’il met souvent en avant : celle d’un protectionnisme auralpin.

“Toute notre énergie !”

Cette “préférence régionale” qui a fait l’objet d’une charte “ “validée juridiquement”, précise-t-il, se retrouve par exemple dans les nombreux chantiers annoncés dans le cadre du plan de relance signé à la Région le samedi 16 janvier avec Jean Castex, Premier ministre.

Un indicateur de suivi, vérifiant de près cette “préférence régionale” sera d’ailleurs mis en place.

Laurent Wauquiez se targue ainsi que le taux d’entreprises régionales choisies pour les travaux dans les lycées qui sont de la compétence régionale, soient passés de 70 % à son arrivée aux affaires, à 95 % actuellement.

Et de lancer : “Nous allons déployer toute notre énergie dans ce fonds souverain !” Auvergne-Rhône-Alpes d’abord !