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Suite à l’arrivée majoritaire au capital de John Textor, l’OL va quitter la Bourse après 15 ans d’un parcours flamboyant, puis décevant…

OL Groupe, la société cotée en Bourse du club de foot lyonnais va bientôt prendre l’accent Yankee. Jean-Michel Aulas l’avait annoncé. La procédure est en cours à travers une “négociation exclusive”. Le président de l’Olympique Lyonnais s’apprête à vendre l’Olympique Lyonnais à l’Américain John Textor qui devrait, à moins d’un retournement de dernière minute, être bientôt propriétaire de la quasi-totalité des actions du groupe. Après quinze ans de cotation, l’OL va quitter la Bourse où il est vrai, il n’a pas brillé. Dans la foulée, la procédure de retrait de la cote devrait être enclenchée d’ici la fin de l’année…

Quinze ans de cours de Bourse

Ce jour là, le 8 février 2007, symboliquement, dans la salle de la corbeille de la CCI de Lyon, Jean-Michel Aulas introduisait le prestigieux club lyonnais en Bourse. Le seul club français à s’introduire sur le marché boursier. Pas peu fier : le cours d’introduction était à l’aune de cette innovation dans le monde du sport business en France : 24 euros. La demande d’actions excéde six fois l’offre !

Cette aventure boursière longue de quinze ans est en passe de se terminer suite au rachat du Club lyonnais par l’Américain John Textor, le prochain propriétaire d’OL Groupe via sa société holding Eagle Football.

L’opération de rachat, assez complexe va permettre à Eagle Football la société de John Textor d’acquérir la totalité des actions détenues par le Français Pathé, les Chinois d’IDG Capital et Holnest, la holding familiale de Jean-Michel Aulas. Ces trois actionnaires représentent respectivement 19,26 %, 19,74 % et 27,56 % du capital social d’OL Groupe.

Ce qui signifie que l’entrepreneur américain déjà propriétaire de plusieurs clubs de football sera à la tête de 66,56 % du capital de la société lyonnaise, au prix de 3 euros par action.

Mais Eagle Football devra également racheter la totalité des OSRANEs (obligations remboursables en actions nouvelles ou existantes) détenues par Pathé et IDG Capital ainsi que 50 % des OSRANEs détenues par Holnest. Ce qui mènera in fine le groupe US à posséder 89 % du capital, réduisant de manière drastique le “flottant” en Bourse.

A ce stade, il n’y aura plus qu’une possibilité : le retrait de la cote, sans doute au 4ème trimestre après donc quinze années de présence sur le marché boursier.

Seule aventure boursière d’un Club de Foot en France

Il est vrai que, si l’on se retourne sur ce passé, cette seule aventure boursière d’un club de Foot en France s’est révélée plutôt décevante.

Les acquéreurs d’actions OL n’ont pas fait fortune.

Jugé déjà élevé à l’époque à 24 euros, le cours d’introduction de l’action OL n’a jamais dépassé cette barre, se traînant plutôt au plancher, même si profitant des spéculations entourant la possible vente du club, le titre a flambé ces dernières semaines et cotait encore au-dessus du prix proposé le jour de l’annonce de l’offre, avant de replonger quelque peu.

“La glorieuse incertitude du sport”

Le flamboyant Louis Thannberger, roi des des “intros” en Bourse de l’époque et conseil de Jean-Michel Aulas avait alors déclaré:  » Le produit OL fait que le groupe ne dépend plus uniquement des résultats sportifs. Aujourd’hui vendue à 24 euros, l’action en vaudra 48 dans deux ans !' »

Or, deux ans après son introduction en Bourse, l’OL Groupe ne valait déjà en réalité plus que 8 euros…

La chute s’est ensuite poursuivie : quinze ans plus tard, l’action du club ne valait plus que 2,89 euros : près de 88 % de sa valeur s’était évaporée !

Le titre OL Groupe a même touché un plancher en octobre 2020 à 1,80 euro, avant de remonter un peu, depuis.

Il faut bien reconnaître que sur la vingtaine de clubs introduits en Bourse en Europe, bien peu on connu une belle carrière boursière.

Il apparaît bien que “la glorieuse incertitude du sport” qui est l’essence même du football ne se marie pas bien avec la Bourse. Un marché boursier qui on le voit bien dans la situation mondiale actuelle apprécie justement moins que jamais ladite incertitude…

On comprend dès lors pourquoi le futur nouveau patron de l’OL n’a aucune envie de rester coté en Bourse…

Photo-Jean-Michel Aulas, lors de l’introduction en Bourse de l’OL, en 2007