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Gérard Collomb veut faire de Lyon « une référence cleantech en Europe »

Comment la chimie rhônalpine qui a  perdu 17 % de sa production au 1er trimestre 2009 peut-elle rebondir ? Grâce à la chimie verte. Tel est l’objectif assigné à la fois par ses responsables professionnels réunis au travers de l’Union des Industries Chimiques et Gérard Collomb qui veut faire de Lyon en cinq ans l’une des capitales européennes des cleantech, ces technologies vertes en train de devenir « la » nouvelle frontière.

Michel Noir avait voulu bouter les industries chimiques hors de Lyon. Gérard Collomb, lui les cajole et veut les garder. Tout en les accompagnant dans les profondes mutations qui veut désormais qu’au sein de l’UIC (Union des Industries Chimiques), on ne parle plus de chimie, mais de chimie-environnement. A l’instar de la locomotive de cette mutation, le pôle de compétitivité Axelera qui veut tirer le couloir de la chimie vers le vert.

Pour expliquer cette ambition cleantech, Gérard Collomb rappelle que le socle en la matière est solide : la Grand Lyon compte environ 750 éco-entreprises pour un chiffre d’affaires de 1,7 milliard d’euros, soit plus de 13 000 emplois (32 000 salariés et 12 milliards d’euros pour le seul chiffre d’affaires de la chimie sur l’ensemble de la région Rhône-Alpes).

Il fixe trois enjeux : permettre à la reprise économique de s’appuyer sur ce secteur d’avenir pour créer à nouveau de la richesse. Donner ensuite une visibilité internationale à l’agglomération, ainsi qu’à ses acteurs et notamment au pôle de compétitivité Axelera « à vocation mondiale » ; et enfin, et « atteindre les objectifs ambitieux du plan climat du Grand Lyon. »

Il reste que cette volonté cleantech bien partagée entre les élus et les chimistes manque de points d’appuis visibles pour s’afficher. Les projets du pôle de compétitivité Axelera devraient puissamment l’aider. Noyé au sein du siège du Medef, Axelera a besoin de devenir autonome pour afficher sa visibilité comme vitrine de la chimie du futur.

Tel est l’un des objectifs de la plate forme collaborative d’innovation Axel’One qui sera basée sur le campus de La Doua, mais aussi au sein du couloir de la chimie en un lieu qui reste à définir (coût : de 20 à 30 millions d’euros). Un projet déjà labellisé.

La chimie verte va demander d’importants efforts de formation. Tel sera le rôle assigné au Centre de Formation Interfora de Saint-Fons qui pour le matérialiser sera reconstruit sous la forme d’un bâtiment passif à énergie positive, bref aux Norme HQE (Haute Qualité Environnementale) dont le budget est estimé à 6,5 millions d’euros.

La chimie régionale, la première de France a les moyens de répondre à ce challenge vert qui ne peut passer que par une mutualisation des moyens entre la recherche, l’industrie et les collectivités.

D’autant qu’il y a urgence à préparer la reprise. Après un « petit » recul de 3 % en 2008, la production de la chimie rhônalpine a plongé de 17 % au 1er trimestre 2009. En panne de trésorerie, de nombreuses PME sont en difficulté.

Reste que la mutation verte prendra du temps pour s’opérer. Même dotée d’un cap enthousiasmant, la sortie de crise restera douloureuse.

Photo : la maquette du futur Centre de formation de l’industrie chimique, Interfora.