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Gérard Collomb veut multiplier les œuvres d’art dans la rue

Les rives de Saône l’année prochaine avec l’une des figures les plus éminentes de l’art contemporain, Jerôme Sans ; puis le 8ème arrondissement ; et enfin, un peu plus tard à la Part-Dieu, dans le cadre de la requalification de ce quartier vieillissant qui va connaître un coup de jeune : le Grand Lyon développe une politique visant à insérer l’art dans la rue. On ne verra pas seulement éclore des sculptures d’art contemporain, mais toutes les expressions seront conviées à s’exprimer : land art, design, voire éclairage et le végétal seront utilisés…

Il en rêvait, mais le choix ne s’est pas porté sur lui. Le Lyonnais Jo Verney-Carron bien connu pour sa galerie d’art à Confluence et son implication dans l’innovation décorative des parkings lyonnais n’a pas figuré parmi les lauréats de l’appel d’offres original lancé par le Grand Lyon visant à développer un cheminement artistique le long des rives de la Saône.

Il était bien présent dans le tiercé final départagé par le jury. Mais in fine, ce dernier, présidé par Gérard Collomb a choisi de désigner le groupement « Art Public contemporain/AIA Production » mené par Jerôme Sans. Un choix qui a été approuvé lundi 6 septembre par les élus de Communauté urbaine de Lyon.

Le leader du projet, Jerôme Sans est une personnalité éminente de l’art contemporain doté d’un solide CV. Il est actuellement directeur du Centre d’art contemporain de Pékin. Ce n’est pas un inconnu à Lyon, ce qui a sans doute facilité le choix du jury. Co-fondateur et co-directeur d’un des lieux les plus emblématiques en matière d’art contemporain, à Paris, le Palais de Tokyo, il a également été co-commissaire de la Biennale d’Art Contemporain de Lyon en 2005.

« Nous l’avons choisi, précise Gérard Collomb, parce que nous avons jugé sa proposition la plus adaptée aux enjeux et principes du projet. Il nous a proposé une ligne directrice claire, une sorte de « river movie », attractif, séduisant, affichant une vision de l’art public de grande qualité. »

Avec une enveloppe d’un million d’euros (sur les 53 millions d’euros du projet Rives de Saône), Jerôme Sans devra installer d’ici 2014 une dizaine d’œuvres le long de la Saône : au bas du quai Rambaud, au débouché de la passerelle du Palais de Justice dans la Presqu’île, quai de l’industrie, promenade des guinguettes de Rochetaillé, etc.

Mais attention, précise Nadine Gelas, conseillère chargée du dossier au Grand Lyon, « Nous voulons qu’une large palette artistique soit utilisée et qu’il n’y ait pas que des sculptures d’art contemporain : le design, le végétal, la mise en éclairage et le land art (*) seront les bienvenus… »

Et Gérard Collomb de renchérir : « Les œuvres proposées devront être capables de générer une forte appropriation de la part du public. »

Il est vrai aussi que les interventions de Jerôme Sans et de son équipe ne concerneront pas que le seul côté artistique, elles comprendront aussi la signalétique, les jeux publics pour enfants, le mobilier urbain, les luminaires et même l’habillage des poteaux électriques !

Cette initiative entre dans le cadre d’une politique plus vaste qui vise à intégrer des espaces artistiques dans les lieux publics. Une démarche similaire aura aussi prochainement pour cadre le 8ème arrondissement à l’initiative cette fois de « Lyon Habitat », mais avec les encouragements du Grand Lyon.

Un autre projet similaire visant à disséminer des œuvres d’art est en gestation au parc de Miribel Jonage.

Enfin, dans le cadre de la requalification du quartier, présentée il y a peu par Gérard Collomb, la Part-Dieu verra aussi, mais plus tard, l’art éclore entre les tours. Un peu d’humanité en perspective dans ce monde de béton brut…

Photo : « Les habitants », une des oeuvres du plasticien Xavier Veilhan que l’on peut peut découvrir à la Cité internationale à Lyon, préfiguration de la démarche entreprise par le Grand Lyon.