Toute l’actualité Lyon Entreprises

Le recul a été limité en 2009 : l’hôtellerie lyonnaise a plutôt bien traversé la crise

Alors que Paris et certaines grandes métropoles régionales ont particulièrement souffert, l’hôtellerie lyonnaise a vu son taux d’occupation légèrement régresser de 2,3 points du fait de la crise en 2009. Deux raisons l’expliquent : les salons et les congrès sont restés nombreux et le Schéma directeur hôtelier mis en place par la CCI a permis d’éviter que la crise se fracasse sur une offre pléthorique, notamment dans le domaine de l’hôtellerie économique. Seul problème : ce Schéma directeur est désormais caduque…

Les hôteliers ne lui disent pas merci ! Jacques Attali, l’ancien sherpa de François Mitterrand, chargé, avec sa commission, de fournir au gouvernement des mesures pour relancer la croissance a eu la peau des CDEC (Commissions départementales d ‘équipement commercial), en ce qui concerne du moins les implantations hôtelière. Et de facto celle du Schéma directeur de développement hôtelier mis en place à Lyon il y a sept ans.

Or, selon Roland Bernard, président de la commission tourisme à la CCI de Lyon, c’est justement ce Schéma directeur qui a permis à l’agglomération lyonnaise et à ses 11 937 chambres de 1 à 5 étoiles de traverser au mieux la crise. « Grâce à ce Schéma qui faisait référence, nous avons pu limiter la construction à Lyon de trop nombreuses chambres en hôtellerie économique et stabiliser le marché », explique l’hôtelier lyonnais.

Résultat : alors que des villes comme Paris ou Toulouse ont vraiment souffert (fréquentation en recul de – 25 % pour cette dernière), le Grand Lyon a connu un taux d’occupation moyen, toutes catégories confondues de 65,7 % soit une -petite-perte de 2,3 % par rapport à 2008. Le prix moyen d ‘hébergement ayant même connu une augmentation de 1,3 % (78,3 euros la nuitée), ce que les hôteliers appellent le « Revpar », c’est-à-dire le revenu effectif touché par l’exploitant n’a reculé que de 2,6 %.

A noter d’ailleurs que ce sont les 4 étoiles qui ont été le plus touchés (- 8,1 %), les 3 étoiles étant restées stables et l’hôtellerie économique (1 et 2 étoiles) ayant légèrement progressé.

L’accent mis ces dernières années sur le développement des congrès explique aussi cette bonne tenue de l’hôtellerie grand lyonnaise car elle a permis de « désaisonnaliser » la fréquentation qui n’est pas soumise aux seuls aléas du tourisme de loisirs. Ainsi, 64 % de la fréquentation hôtelière dépend dans l’agglomération lyonnaise du tourisme d’affaires.

Il reste que ce constat ne résout pas pour autant l’avenir. Le Schéma directeur, qui, jusqu’à présent avait permis de mettre en adéquation la demande et l’offre hôtelière, est donc caduque. On ne sait pas trop par quoi il sera remplacé, sinon par « un partenariat entre la CCI et le Grand Lyon avec ses nouvelles compétences touristiques et de congrès »

Il est vrai aussi que la crise a fortement freiné les velléités d’investissements et donc d’implantations des grandes enseignes européennes. Le dernier établissement inauguré (en octobre dernier) a été le NH Hoteles de 4 étoiles de l’aéroport de Lyon-Saint Exupéry de 245 chambres.

Pour l’heure, permettant de tirer le marché par le haut, selon le souhait de Roland Bernard, les projets de construction tournent plutôt autour d’enseignes de qualité : à l’instar de l’hôtel de luxe de 85 chambres prévu à l’Antiquaille ; mais aussi de l’ensemble hôtelier programmé à la Part-Dieu autour d’un Suitehôtel 3 étoiles de 108 chambres (en compagnie d’un All Seasons 2 étoiles de 99 chambres et d’un Etap Hôtel de 109 chambres) ; ou de l’établissement de 120 chambres de luxe 5 étoiles, construit au sein de l’Hôtel Dieu au cœur de la Presqu’île lyonnaise, par une grande enseigne internationale qui sera désignée cette année (cinq candidats sont en lice).

Pour Roland Bernard, le plus gros manque pour l’heure à Lyon, c’est « un grand hôtel international 4 étoiles de 3 à 400 chambres qu’affectionnent les organisateurs de grands congrès. Il est probable que si nous l’avions eu, le congrès mondial de Hewlett Packard de 3 à 4 000 participants se serait déroulé à Lyon », assure-t-il.

Tel un pétrolier lancé à bonne vitesse, le Schéma directeur hôtelier va maintenir la direction actuelle pendant quelques années encore. 2010 devrait marquer une stabilisation. Mais après ?

Photo : Le dernier hôtel en date construit dans l’agglomération lyonnaise, le N&H Hoteles 4 étoiles de 245 chambres a été inauguré en octobre 2009 à l’aéroport de Lyon Exupéry, faisant suite à la fermeture du Sofitel Accor de 140 chambres. Un millier de chambres nouvelles, actuellement programmées, devraient voir le jour au cours des deux à trois années à venir.