Les « serious games », nouvelle frontière des sociétés de jeux vidéo

Comment un fait divers peut se muer en un jeu vidéo tout ce qu’il y a de plus sérieux… Souvenez-vous, le 28 février 2008, une explosion faisait tanguer le cours Lafayette à Lyon, provoquant 1 mort, 40 blessés, amenant l’évacuation de nombreux immeubles. Une explosion due au percement d’une canalisation de gaz lors de travaux sur la chaussée.

Ce n’est pas la première fois en France qu’un tel accident se produit. La Fédération BTP du Rhône a décidé de prendre le problème à bras le corps et de lancer une vaste campagne de prévention. Comment ?  Via un appel d’offres pour développer des outils de sensibilisation des personnels en activité et des jeunes en apprentissage. Il est vite devenu évident pour les responsables de la Fédération patronale que le jeu vidéo était le meilleur moyen pédagogique.

C’est l’Agence Lyonnaise BtoB Games spécialisée dans les jeux vidéo qui avait alors emporté l’appel d’offres lancé dans la foulée de la réflexion. In fine, elle fut la seule à coller très précisément aux attentes de la Fédération du BTP. Un marché dont le budget n’a pas été communiqué précisément, mais qui avoisinerait les 30 à 40 000 euros.

Face à la crise qui impacte aussi le secteur des jeux vidéo purement ludiques, Yves Santelli, le Pdg de BtoB Games a saisi cette occasion pour se développer dans ce que l’on a surnommé les « serious games », ceux destinés au sein des entreprises, à la formation, à l’information, avec cette vertu : être pédagogique sans être ennuyeux.

Le « serious game » qui a été livré le mercredi 3 juin à la Fédération du BTP du Rhône, propose à travers un jeu, de rentrer successivement dans la peau d’un homme au sol, d’un conducteur d’engin et d’un chef de chantier. « L’objectif est de faire jouer à chacun le rôle de l’autre », décrit Yves Santelli.

Pour assurer la meilleure qualité technique, BtoB Games s’est adjoint l’un des meilleurs moteurs  3D en temps réel actuellement disponible sur le marché, celui de  la société parisienne Persistant, simple d’utilisation au niveau ergonomique.

« Ce jeu est très sérieux, mais nous avons voulu y intégrer au-delà d’un quizz, des questions techniques, des éléments humoristiques pour capter l’attention des personnes à former. Nous avons dû rencontrer une douzaine d’interlocuteurs de terrain en amont pour élaborer un scénario le plus proche de la réalité», précise Yves Santelli.

Ce jeu sera utilisé dans dans les entreprises dans les centres de formation des travaux publics (CFA, Lycées professionnels, etc.). Il sera également présenté sur écran et PC lors d’événements professionnel pour grand public par la Fédération et ses adhérents.

BtoB Games qui, comptant quatre salariés, a réalisé l’année dernière un chiffre d’affaires de l’ordre de 250 000 euros, a dans  ses cartons, trois autres « serious games » : « L’un destiné au textile, l’autre à la logistique et le troisième à l’industrie », décrit Yves Santelli. Qui assure : « Le serious game est un marché qui recèle un grand potentiel car tout reste à faire ! »