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Intense lobbying rhônalpin pour obtenir un 16ème pôle de compétitivité dédié aux écotechnologies

Pas moins de quatre pôles de compétitivité, les trois métropoles régionales et la Région font flèche de tout bois pour obtenir, suite à un appel à projets de l’Etat, un seizième pôle de compétitivité. Consacré aux écotechnologies celui-ci accentuerait de 100 à 200 millions d’euros par an la Recherche & Développement régionale consacrée à « l’efficience énergétique ».

Branle bas de combat ! La région Rhône-Alpes qui souhaite être puissamment connotée « cleantech » ne pouvait souhaiter meilleure opportunité. Depuis que L’Etat a lancé un appel à projets pour la création d’un nouveau pôle de compétitivité centré sur les « écotechnologies », l’union sacrée est de mise. Le dossier de candidature qui a été déposé sur le bureau du ministre Christian Estrosi porte non seulement la signature des présidents des quatre pôles de compétitivité œuvrant déjà dans l’économie verte (Minalogic, Axelera, Tenerrdis et Lyon Urban Trucks & Bus), mais aussi celle des premiers magistrats de Lyon, Grenoble et Saint-Etienne, mais encore de Jean-Jack Queyranne, président de la Région Rhône-Alpes.

On comprend l’appétence régionale pour ce pôle. Ce projet de création part du constat au plan national et international que les plus grandes menaces environnementales trouveront leur solution dans une meilleure efficacité de transfert et de stockage de l’énergie et une évolution des usages énergétiques. Le futur pôle se positionne donc sur les trois grands domaines qui concentrent la plus grande partie de la dépense énergétique : le bâtiment, le transport et les infrastructures, le transport et l’industrie.

Consacré à « l’efficience énergétique », il se concentrerait sur l’optimisation de la production, le stockage et une meilleure distribution de l’énergie, la maîtrise des consommations énergétiques, la récupération d’énergie, le développement de l’éco-conception et du recyclage et enfin la modélisation et l’optimisation des flux énergétiques.

Un pôle donc transversal. C’est la raison pour laquelle les quatre pôles de compétitivité -dont deux mondiaux, Minalogic, consacré aux micro et nano-technologies et Axelera à la chimie verte- poussent à sa création. Il s’agirait non pas d’un pôle à la gouvernance autonome, mais d ‘une nouvelle forme de pôle de compétitivité, dit « de structure » qui s’ajouterait aux quinze existant déjà dans la Région. Tous les acteurs qui militent pour sa création participeraient ainsi à sa structure de gouvernance. Ce qui aurait par ailleurs le mérite d’éviter les doublons entre pôles verts.

Deux rencontres ont déjà eu lieu sur ce thème avec le ministre de l’industrie Christian Estrosi qui selon le responsable d’un des quatre pôles de compétitivité en lice, « semble ouvert à la candidature rhônalpine ». Mais les jeux ne sont pas encore faits : la réponse doit tomber en décembre. L’enjeu est de taille. Si la Région est labellisée : de 100 à 200 millions d’euros supplémentaires en Recherche & Développement viendront irriguer ce pôle susceptible de rassembler un bon millier d’adhérents, parmi lesquels de nombreuses PME. D’ores et déjà, les promoteurs du pôle mettent en avant quarante thèmes de R & D, à l’instar du projet Gaïa consacré aux biocarburants de 2ème génération, fruit d’une coopération entre les deux pôles de compétitivité Axelera chimie-environnement et Tenerrdis consacré aux énergies renouvelables et pesant  à lui seul 35 millions d’euros de R&D…

Pour emporter le morceau, la Région met en avant tous ses atouts en la matière : l’expertise scientifique de ses labos dans ce domaine, le positionnement des industriels sur ces différents marchés et bien sûr l’activité des pôles d’ores et déjà positionnés sur les « cleantech ».

Autre argument utilisé : le potentiel régional actuel dans le domaine des écotechnologies situe  Rhône-Alpes dans le Top 10 européen. Autant renforcer ces compétences qui bénéficieront d’emblée de bonnes bases. Pour Michel Destot, maire de Grenoble, « On peut difficilement imaginer que l’Etat ne labellise pas Rhône-Alpes !» Mais tant que la signature ministérielle n’est pas apposée au bas du projet…

Photo : La « Bluecar », la voiture 100 % électrique du groupe Bolloré est d’ores et déjà disponible à la réservation. Un des domaines au cœur des préoccupations du futur pôle.