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Air France plombe le trafic de Lyon Saint Exupéry

Cela faisait longtemps que ce n’était pas arrivé. Au premier trimestre 2014, le trafic passagers a reculé de 1,7 % à l’aéroport de Lyon-Saint-Exupéry. Une tendance qui devrait perdurer en 2014, voire même peut-être en 2015. Le principal responsable est le Groupe Air France (notamment sa filiale Hop!) qui a restructuré à la hache. Déjà en 2013, avec une croissance de 1,7 %, le trafic était inférieur à la moyenne des dix premiers aéroports français, ce qui a néanmoins permis à l’aéroport rhônalpin de dépasser les 8,5 millions de passagers.

 Le trafic souffle le chaud et le froid à l’aéroport de Lyon-Saint-Exupéry. Le fret s’envole et pour la première fois l’année dernière, le trafic de l’aéroport régional a dépassé la barre des 8,5 millions de passagers, grâce à une croissance de 1,7 %.

Mais déjà un ralentissement se faisait sentir. Si Lyon-Saint Exupéry a réussi à conserver son statut de quatrième aéroport français, derrière Roissy, Orly et Nice, mais devant Marseille (de peu), sa croissance était déjà inférieure à la moyenne de celle des dix premiers aéroports français : 2,3 %.

La douche froide

Et en ce début d’année, pour la direction de l’aéroport, ce fut la douche froide avec les chiffres très décevants au premier trimestre 2014, alors que la molle reprise économique était sensée tirer un peu le trafic.

Ce n’était pas arrivé depuis longtemps (la dernière fois, en l’occurrence en 2009, en pleine crise des subprimes : – 2,60 %) : au cours des trois premiers mois de 2014, le trafic de l’aéroport rhônalpin a reculé de 1,7 % à 1 825 408 passagers.

La part de marché d’Air France tombe à 37 %

Il n’y a eu pourtant pas de grèves, ni de choc économique. Le responsable est le groupe Air France qui se débat toujours dans ses difficultés. A la recherche d’une croissance rentable, il a taillé à la hache dans son réseau et notamment dans celui de sa filiale Hop ! Résultat : une diminution de l’offre de siège de… 18 % pour l’ensemble de l’année 2014 et une recentralisation des vols sur Paris.

Ainsi, Air France qui faisait encore il y a quelques années, plus de la moitié du trafic de l’aéroport régional, n’en représente plus que 37 %.

Paralllèment, tous les autres trafics confondus progressaient, eux, de 4,4 %. Parmi les progressions le plus notables, celles de Lufthansa qui transporte, soit directement, soit par sa filiale low Cost GermanWings, désormais près d’un million de passagers. Le low cost qui représente un peu plus du quart du trafic.

Pour Philippe Bernand, président du directoire de l’aéroport de Lyon-Saint Exupéry, cette situation pourrait bien perdurer tout au long de l’année 2014. Le retour sur une trajectoire économique vertueuse de la compagnie nationale est plus lent que prévu. Et rien ne dit que qu’il n’en sera pas de même jusqu’en 2015.

De nouvelles ouvertures de ligne

Cette baisse d’un côté sera-t-elle contrebalancée par l’ouverture de nouvelles lignes lors de la saison d’été qui s’annonce ? Pas sûr, même si les nouveautés sont nombreuses : une nouvelle ligne vers Athènes avec Transavia ; l’ouverture d’un Lyon-Catane par une filiale low cost d’Alitalia ; un vol vers Figari en Corse avec Easy jet ; deux nouvelles lignes vers Porto et Funchal à Madère, avec Transavia ; un nouveau vol vers Split en Croatie, là encore avec Easy Jet ; sans compter les liaisons vers Toulon, Stuttgart et Toulon-Hyères, déjà annoncées par Lyon-entreprises.

L’objectif reste toujours de doubler la capacité de l’aéroport

Toutes ces péripéties en matière de trafic passagers n’entament pas l’optismisme du patron de l’aéroport rhônalpin, toujours bien décidé à muliplier par deux le potentiel de passagers transitant par l’aéroport avec un objectif visé en 2018, de 16 millions.

Et ce à travers de très importants travaux qui vont débuter au cours des semaines à venir. Il s’agit de reconfigurer totalement les terminaux 1 et 3 et d’y installer trois niveaux d’accueil comme dans tous les grands aéroports : un pour les arrivées, un autre pour les départs et un troisième pour les vols en correspondance. S’y ajouteront 15 000 m2 supplémentaires dédiés aux commerces et à la restauration : à comparer aux 2 500 m2 actuels !

La première phase représentant un investissement de 180 millions d’euros va durer jusqu’en 2016 ; avant qu’une seconde phase ne prenne le relais, jusqu’en 2018.

Il s’agit pour Philippe Bernand de répondre au trafic à venir, à commencer par le retour espéré d’ici deux ans d’un Lyon-New York, mais aussi d’un Lyon-Shanghai et peut-être d’un Lyon-Pékin à échéance plus lointaine : d’ici quatre à cinq ans.

Les équipes de l’aéroport travaillent également pour compléter encore le maillage européen au sein duquel des « trous » existent encore : en direction de la Pologne et de la Scandinavie, notamment : ni Copenhague, ni Oslo, et encore moins Stockholm ne sont pour l’heure desservis. Egalement souhaités côté oriental, cette fois : des liaisons sur Tel Aviv, Beyrouth et le Caire.

Reste à espérer que face à ces investissement très importants, le trafic reprenne son envol. Tout dépendra pour une bonne part de la santé du Groupe Air France…