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Construction prochaine du premier « boutique-hôtel » de Lyon, le 5 * « Villa Maïa »

Né à New-York et ayant essaimé dans de nombreuses villes, le concept de « Boutique Hôtel » n’avait pas encore vu le jour à Lyon. Ce sera bientôt le cas, car le groupe Maïa va édifier sur le site de l’Antiquaille à Fourvière, un hôtel 5 étoiles de trente-huit clés dont la personnalité et le concept seront uniques car dessinés par un des designers les plus en vogue actuellement : Jacques Grange. Le client pourra également partir avec les éléments de l’hôtel sous le bras, qu’il s’agisse de la décoration ou des meubles !

Pour l’instant, devant le restaurant aux formes très épurées de Christian Têtedois sur le site de l’ex-hôpital de l’Antiquaille à Fourvière, gît un grand espace vide où actuellement se déroulent des fouilles archéologiques.

Demain, c’est-à-dire en 2013, surgira l’un des hôtels lyonnais qui pourrait devenir l’un des plus courus par les happy-few : « Villa Maïa ».

Il ne s’agira pas d’un hôtel commun, répliqué à des centaines d’exemplaires comme les établissements de chaînes. Le promoteur Maïa veut édifier sur ce site encore vierge un nouveau concept : un « Boutique Hôtel ».

Né dans les années quatre-vingt à New York, ce concept désigne des établissements qui développent un style particulier et une personnalité unique. Ce sera assurément le cas et le premier établissement hôtelier de ce type à Lyon.

Il s’agira d’abord d’un établissement de luxe : cinq étoiles, doté d’un spa, d’une piscine, de terrasses ombragées. D’architecture néo-classique, il comprendra deux appartements, dix suites et vingt-six chambres.

Pas de restaurant, en revanche. Il est vrai que la présence toute proche d’un des chefs les plus inventifs de la capitale des Gones, en l’occurrence Christian Têtedois qui y dispose de deux établissements, ne rend pas une restauration à l’interne indispensable. Elle permet au contraire de conforter le caractère haut de gamme de l’environnement proche.

Mais surtout, il ne s’agira pas d’un hôtel standard. Maïa a fait appel au designer Jacques Grange, l’ancien décorateur d’Yves Saint-Laurent qui vient de terminer l’hôtel du metteur-en-scène, Francis Ford Coppola, ainsi que deux établissements à Paris.

Jacques Grange, en collaboration avec l’architecte lyonnais Dominique Gautier-Conquet, créera un style, une ligne très spécifique que le client présent pour une nuit ou plus, pourra s’approprier. Il pourra repartir s’il le veut ou se faire livrer la commode ou le tableau qui ornait sa chambre, voire une chaise ou le linge siglé de l’hôtel. Tous les éléments de décoration ou d’usage seront à vendre, d’où la dénomination de « Boutique Hôtel ».

Cette construction constituera le premier pas du groupe Maïa dans l’hôtellerie. Même si ce n’est pas son métier de base, il exploitera lui-même ce premier établissement sans le faire gérer par une chaîne. Si le concept accroche, il n’est pas du tout exclu que d’autres hôtels signés Maïa voient ensuite le jour.

L’investissement est d’ampleur : 45 millions d’euros. A comparer avec le chiffre d’affaires 2011 de Maïa : 106 millions d’euros.

Il est vrai que cet investissement comprend non seulement l’hôtel, mais aussi la construction de trente appartements, visant à rentabiliser l’ensemble, ainsi que le siège de 2 500 m2 de la filiale Maïa-Sonnier. Il faut y ajouter un parking de 285 places, il est vrai, fort utile sur ce secteur très pauvre en stationnements automobiles.

Il peut paraître surprenant de voir un groupe comme Maïa se diversifier dans l’hôtellerie. La diversification est en fait dans les gènes de cette entreprise de 400 salariés dont 170 ingénieurs, dirigée par Christophe Gruy. A partir de son métier d’origine, la construction d’infrastructures, via la réalisation de grands projets d’aménagement du territoire, le groupe lyonnais s’est diversifié en direction des énergies renouvelables (solaire, photovoltaïque et hydroélectrique). Son objectif : produire 500 MW à l’horizon 2020. Ce secteur représente déjà 30 % du chiffre d’affaires du groupe.

Le pôle immobilier et hôtelier constitue donc une nouvelle diversification qui n’effraie pas ce groupe indépendant dont le capital est détenu par son Pdg et ses cadres. Ceux-ci entendent bien, pour réussir ce projet, s’appuyer sur le solide vivier interne de compétences.

Photo (DL) : Le site, actuellement cadre de fouilles où sera construit, à l’Antiquaille, le futur « boutique-hôtel », Villa Maïa,  face à une très jolie résidence étudiante.