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Elections municipales à Lyon : Michel Havard préconise la création d’un méga-incubateur, « l’Ouvrage »

On attendait avec curiosité les propositions en matière économique du candidat de l’UMP, Michel Havard, principal challenger de Gérard Collomb. Parmi les innovations qu’il met en avant : la mise en place, sur le site de la SEPR, d’un super-incubateur d’entreprises, susceptible d’accueillir quatre-cents start-up, en association avec des Fab labs et des espaces de co-working.

 Décliner son programme économique pour Lyon n’était pas, jeudi 20 février, la tâche la plus facile pour le candidat de l’UMP et de l’UDI, Michel Havard.

 Gérard Collomb, le maire sortant, n’a eu de cesse durant ses deux mandats de faire travailler ensemble tous les acteurs de l’économie, quelque soient leurs sympathies politiques, du Medef à la CGPME, en passant par la CCI ou la région Rhône-Alpes en associant sans exclusive tous les nombreux acteurs de la scène économique.

 Ainsi est né l’écosystème lyonnais dont le résultat est visible : au cours de la crise que nous venons de traverser, Lyon et le Grand Lyon ont moins souffert que bien d’autres villes et agglomérations françaises. La confiance des chefs d’entreprise dont manque François Hollande est globalement acquise à Gérard Collomb.

 Quel espace pouvait bien alors se créer dans ce cadre pour le moins contraint, Michel Havard ?

 Pour casser cette image consensuelle ou « friendly entrepreneurs », il lui fallait une proposition choc.

 Michel Havard l’a semble-t-il trouvée en mettant dans son programme à Lyon, à l’emplacement de la SEPR dans le troisième arrondissement de Lyon, là où se développe une « Université des Métiers », un méga-incubateur, non spécialisé, accueillant tous types d’entreprises et qu’il a baptisé « l’Ouvrage ».

 « Dans notre projet, il se développe sur 5 000 m2 et accueille pas moins de 400 start-up », décrit Michel Havard.

 « Ce n’est pas un simple incubateur »

 Et d’ajouter aussitôt : « Ce n’est pas un simple incubateur puisqu’il est associé à des Fab Labs et à des imprimantes 3D qui permettent aux créateurs d’entreprises de produire des prototypes. De même on y installera des espaces de co-working. »

 On y trouvera également « des espaces de convivialité et de services, tels que restaurant, bibliothèque… ouverts sur l’extérieur. »

 Ce méga-incubateur inspiré de la structure « Plug&Play » de la Silicon Valley, devrait voir le jour, s’il est élu, via un Partenariat Public Privé. Il en estime le prix à près de 3 millions d’euros pour un coût de fonctionnement « assez faible », selon lui.

 Pour la tête de liste UMP/UDI, « I’Ouvrage correspond à un modèle nouveau en matière d’organisation créatrice de valeurs : il est fondé sur une mise en réseau permanente des acteurs et un accès à une large gamme de services et ressources. »

Pour lui, « cet Ouvrage aura pour but de constituer un excellent sas d’entrée dans les autres dispositifs plus spécialisés existants dans la métropole. » 

 « La création d’un cluster robotique »

 Ceci posé, au cœur de son programme économique, il y ajoute un certain nombre de propositions complémentaires, tels que notamment « la création d’un cluster robotique, à partir des entreprises du secteur, à Lyon et en Rhône-Alpes » ; ainsi que « la création d’un seconde cité scolaire internationale. »

 Il reprend également une partie du programme de Gérard Collomb sur le développement de l’Economie Sociale et Solidaire : « Il faut encore encourager l’entrepreneuriat social et solidaire qui occupe une place importante dans notre tissu économique local avec une forte tradition lyonnaise. » Dans cet esprit, il propose « d’organiser les rencontres européennes de l’entrepreneuriat social et solidaire ».

 D’autres propositions collent ou sont proches de celles de Gérard Collomb.

 Il est au moins un point sur lequel il s’en distingue : les impôts. On sait que Gérard Collomb a dit que s’il était élu, comme lors de ses deux derniers mandats, il augmenterait la première année les impôts pour ne plus y toucher ensuite.

 Pas question pour Michel Havard  de jouer ce jeu là.« Entre 2001 et 2013, les recettes fiscales de la ville de Lyon ont explosé. Gérard Collomb a promis une nouvelle augmentation des impôts en 2014, après celles de 2001, de 5 %, puis de 2008, de 6 %. »

 « Nous n’augmenteront pas les impôts locaux »

 Et d’enfoncer le clou : « Face à cette folie fiscale, nous n’augmenterons pas les impôts locaux de la ville durant les six années du prochain mandat et nous nous opposerons à toute augmentation des impôts des entreprises au Grand Lyon. »

 Et de conclure, en lançant : « Chaque année, à la fois par l’augmentation des bases fiscales votées par le Parlement et par la hausse de la population, la ville de Lyon voit grossir de façon mécanique ses recettes de l’ordre de 10 millions d’euros. Augmenter les impôts revient alors à pénaliser la réussite, c’est la double peine… »

 Un thème qui le différencie, là véritablement, du maire sortant.