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La Compagnie Nationale du Rhône affiche en 2012 son 2ème meilleur chiffre d’affaires depuis dix ans

Les intempéries ont permis au Rhône d’avoir un bon débit l’année dernière. L’excellente hydraulicité qui en a résulté et une forte augmentation du nombre d’éoliennes et de centrales photovoltaïques disposées le long du fleuve-roi et au-delà ont permis à la Compagnie Nationale du Rhône d’afficher un chiffre d’affaires record à 1,4 milliard d’euros pour un résultat net de 217 millions d’euros.

Yves de Gaulle, Pdg de la Compagnie Nationale du Rhône (CNR) dont le siège est basé à Lyon peut dire merci à Zeus, dieu du tonnerre et des éclairs, mais aussi de la pluie dans la mythologie grecque.

 Une hausse de près de 28 % du chiffre d’affaires

 Contrairement à 2011, année sèche, il a plu en abondance en 2012, les débits du Rhône ont gonflé. Cette forte hydraulicité a permis à la CNR de produire 15,4 TWh (soit 15,4 milliards de KWh) d’électricité. Malgré un prix moyen de l’électricité en baisse à la vente-il est passé l’année dernière de 59,50 euros le MWh à 54,85-le chiffre d’affaires a été propulsé vers le haut : 1,4 milliard d’euros, contre 1,09 milliard seulement en 2011, soit une hausse de près de 28 %.

 L’éolien et la photovoltaïque ont contribué, même s’ils constituent une petite part, à ce chiffre d’affaires : à hauteur de 53,2 millions d’euros, réalisé par la filiale CN’Air. Une part en forte progression : + 50 % l’année dernière.

 La « Compagnie » a en effet continué à essaimer éoliennes et centrales photovoltaïques le long du Rhône et même au-delà. Elle a ainsi mis en service six nouveaux parcs éoliens dont un à Guerville-Melleville en Seine-Maritime, représentant au total, près de 10 MW, la plus forte augmentation annuelle de puissance installée depuis que la CNR a développé ce type d’énergie verte. Elle compte désormais vingt-six parcs éoliens totalisant 290 MW de puissance installée.

 Parallèlement, un nouveau parc photovoltaïque a été mis en service dans la Drôme, ce qui porte à six le nombre de centrales de ce type développées par la CNR.

 Objectif : 1 000 MW de plus d’ici 2017 dans le photovoltaïque

 La société dirigée par Yves de Gaulle ne compte pas s’arrêter en si bon chemin : trois nouveaux parcs sont en cours de réalisation dans la vallée du Rhône. A l’horizon 2017, l’objectif  fixé est de développer 1 000 MW supplémentaires de puissance gérée dans le photovoltaïque, « dans le cadre d’une stratégie commune avec le Groupe GDF Suez » dont la CNR est filiale à 49, 97 %.

 En puissance installée, l’éolien (289 MW) et le photovoltaïque (11,4 MW) représentent désormais près de 10 % de la production hydraulique ( 3 201 MW) de la CNR.

 La « Compagnie » qui produit 3 % de l’électricité française, vend également son savoir-faire, dans la production d’électricité verte, sa marque de fabrique. Elle a ainsi construit en 2012 son premier barrage hors de France, à Dharda en Albanie (5,8 MW) et mis en service sa première petite centrale hydroélectrique à Motz en Savoie. Deux autres mico-centrales sont en cours de construction : à Belley, dans l’Ain et à Montélimar, dans la Drôme.

 Elle a également développé l’année dernière une nouvelle activité : la gestion et la commercialisation d’énergies vertes pour le compte de tiers. Elle propose ainsi aux petits producteurs d’électricité verte de gérer leur actif et de racheter leur énergie, notamment pour ceux qui ne sont pas concernés par l’obligation d’achat d’électricité par EDF. Près de cinquante contrats de ce type ont déjà été signés pour une production hydroélectrique supplémentaire de 200 Gwh.

 374 millions reversés à l’Etat sous forme d’impôt et de taxes

 Des activités rentables si l’on en croit le résultat net du groupe qui, se situant dans la moyenne de ces dernières années, s’élève à 217 millions d’euros, contre 150 millions en 2011.

 A noter qu’entre une redevance de 24 % et divers impôts et taxes, le deuxième producteur français d’électricité après EDF aura tout de même reversé à l’Etat qui l’a créé en 1933, 374 millions d’euros. Appréciable pour ce dernier, en cette période de disette budgétaire…