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La star la plus discrète du numérique lyonnais, Digital Virgo, a affiché une rentabilité record en 2013 

Vingt millions d’euros de rentabilité opérationnelle en 2013, après 14 millions d’euros en 2012 pour 242 millions d’euros de chiffre d’affaires : Digital Virgo dirigée par Eric Peyre et Manuel Cruz est en pleine forme. Cette belle société issue de Jet Multimédia, puis rachetée par SFR avant de voler à nouveau de ses propres ailes sous ce nom, connaît depuis plusieurs années une croissance à deux chiffres. Elle se positionne notamment sur le développement d’un segment d’avenir, annoncé comme exponentiel, celui des objets connectés.

 « Demain votre réfrigérateur sera connecté. Vous pourrez y lire les recettes proposées en lien avec ce que vous avez dans votre frigo ou l’horoscope du jour », assure Manuel Cruz, directeur général de Digital Virgo.

70 milliards d’objets connectés en 2020

 Ces objets connectés, prévus au nombre de 70 milliards en 2020 de par le monde vont se multiplier. « Déjà les nouvelles voitures, les télévisions, et puis, donc, les frigos sont ou seront connectés : pour nous, il s’agit d’un axe de développement qui s’annonce très important », explique avec gourmandise le responsable de Digital Virgo, une entreprise déjà très présente sur les tablettes et les smartphones.

 Une famille de quatre personnes possède actuellement en moyenne dans les pays occidentaux une dizaine d’objets connectés. Il devraient être vingt-cinq en 2017.

 Digital Virgo ? Sans doute l’une des stars les plus discrètes du numérique lyonnais. Cette société spécialisée dans l’édition de contenus et services de divertissements digitaux et objets connectés est issue d’une entreprise qui a eu son heure de gloire, à l’origine cotée en Bourse : Jet Multimédia.

Elle a ensuite été rachetée par l’opérateur téléphonique SFR dans le cadre de sa diversification, avant de revoler, en 2008, à nouveau de ses propres ailes sous la houlette de ses deux créateurs d’origine : Eric Peyre, président, plus particulièrement chargé de la stratégie et Manuel Cruz, directeur général, plus opérationnel.

Elle a alors quitté la cote et changé de nom pour se dénommer Digital Virgo.

 Cette société lyonnaise pousse très loin la discrétion malgré sa présence dans le numérique et le Web. « Nous n’avons pas un ego démesuré et nous nous sentons mieux dans l’ombre. Depuis que Digital Virgo est né, nous n’avons pas l’obsession de communiquer sur l’entreprise. Sur nos produits, oui», reconnaît Manuel Cruz.

 Une croissance à deux chiffres

 Cette discrétion n’a pas empêché Digital Virgo de se développer à grande vitesse et d’afficher désormais une taille importante : riche de 900 salariés dont une centaine au siège social à Lyon et près de trois cents en France, elle connaît depuis plusieurs années une croissance à deux chiffres.

 Digital Virgo a ainsi l’année dernière réalisé un chiffre d’affaires de 242 millions d’euros (pour 163 millions de CA en 2010) : un revenu provenant de la publicité et des 4,5 millions d’abonnés payants aux nombreux sites du groupe.

Ses dirigeants ont signé trois cents accords de licence de contenus et  éditent  une  centaine  d’applications pour smartphones ou tablettes. Parmi ceux-ci «VirginMega.fr » (livres, musique et films en téléchargements), « ParuVendu » (petites annonces sur Internet), etc.

 Chaque mois près de cinquante millions d’internautes utilisent sans le savoir les services et les sites de Digital Virgo.

 Le jeu, un des axes de développement du Groupe

 Le jeu aussi constitue l’un des axes de développement du groupe : « Nous sommes très présents sur les petits jeux que l’on peut utiliser sur smartphone ou sur tablette : nous avons pour ce faire une filiale à Clermont-Ferrand, « Prizee.com » bien installée sur ce créneau », commente le directeur général.

 Le développement de la société s’opére de manière organique, mais aussi via des acquisitions : en début d’année, l’entreprise a acquis la société « Gamestalla », un éditeur de jeux tels qu’Askking Quizz, disponibles sur mobiles et réseaux sociaux.

 Au bilan, à l’issue de l’année 2013, une croissance de… 20 % qui l’a amené à une rentabilité record  : 20 millions d’euros de rentabilité opérationnelle, après 14 millions en 2012 et 13 en 2011.

 L’entreprise réalise désormais 60 % de son chiffre d’affaires à l’international : outre l’Europe, ses marchés de prédilection sont les Etats-Unis et l’Amérique latine avec un fort développement actuellement au Mexique et au Brésil. Elle est présente dans dix-sept pays.

 « Notre prochaine cible est constituée par la Turquie et en Egypte : mais plutôt en 2015 », détaille Manuel Cruz.

 Digital Virgo n’est pas encore un de ces géants du Web qui manquent à la France et à l’Europe pour pouvoir se comparer aux Etats-Unis, mais dans le paysage français, elle s’affiche déjà comme un acteur de poids.