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Vit’Cho traiteur : la start-up qui amène les plats surgelés au cœur de l’entreprise

Trois ans après sa création, les dirigeants de Vit’Cho qui veulent révolutionner la restauration en amenant des plats surgelés dans les PME dénuées de restaurants d’entreprise, commencent à tirer les dividendes de leur persévérance. L’entreprise qui après Lyon et Saint-Etienne va s’installer à Grenoble vise une présence dans six-cents entreprises et résidences hôtelières en 2015.

Etonnant que personne  n’y ait songé avant ! L’idée d’amener, via un distributeur automatique, au cœur de la résidence hôtelière ou de la petite entreprise dépourvue de restauration collective, des plats surgelés de qualité à prix doux, à réchauffer au micro-onde, n’avait effleuré aucun industriel .

Trop compliqué comme logistique ? Nathalie et Bertrand Cadillon, un couple de Lyonnais vient de montrer que c’était possible. Ils devraient prochainement prouver que c’est aussi rentable.

Trois ans après la création de leur start-up, née le 2 octobre 2009 et toujours sans concurrent, même si ça s’agite dans le lanterneau de la distribution, ils voient enfin leurs efforts récompensés.

Vit’cho Traiteur, leur société dont le siége est basé à Saint-Didier-au-M’ont-d’Or approche de la rentabilité, mais surtout cette start-up de neuf personnes est visiblement en train décoller.

« Il nous a fallu bien deux ans pour maîtriser notre  concept ! Mais depuis six mois, on sent vraiment un démarrage« , s’enthousiasme Bertrand Cadillon, à la tête de cette société qui  à la fin de l’année devrait réaliser 100 000 euros de chiffre d’affaires.

 Il leur fallu nouer des partenariats avec un fabricant espagnol de distributeurs automatiques accueillant la surgélation et installé près de Pampelune, un traiteur (« le petit Cuisinier » à Lille) et un transporteur spécialisé (STEF).

Vit’cho est désormais présent dans cinquante entreprises, à l’instar de la SNCF ou d’EDF et dans nombre de PME. Mais surtout vu les demandes qui arrivent, le concept devrait être présent dans 80 entreprises ou résidences hôtelières d’ici la fin de l’année. Ce chiffre devrait monter à deux cents distributeurs automatiques de plats surgelés fin 2013, puis à six-cents fin 2015.

Parallèlement, le chiffre d’affaires est aussi en phase de décollage : le business plan prévoit 800 000 euros de chiffre d’affaires pour l’exercice 2013, l’année de l’équilibre financier, puis 1,5 million d’euros en 2014, exercice à l’issue duquel sont attendus les premiers bénéfices.

Nathalie et Bertrand ont rencontré la plupart des difficultés que connaissent les créateurs d’entreprises, telles que le peu d’empressement de la banque qui les avait  accompagné à l’origine pour développer leur financement. Il leur a fallu trouver un second établissement bancaire.

Lauréats du réseau Entreprendre

 Et ce, malgré le fait qu’ils aient été lauréats du réseau Entreprendre créé par la famille Mulliez (Groupe Auchan), puis accueillis sur le réseau des start-up du Grand Lyon, Novacité, mais aussi dotés de prix récompensant les jeunes entrepreneurs, tel le « Parcours Innovations ».  

 Comme le veut le réseau Entreprendre, ils ont bénéficié aussi d’un prestigieux parrainage, celui de Christian Dutel, Pdg de VDI Group.

A l’instar de ce dernier, beaucoup ont cru dans ce projet car Nathalie et Bertrand Cadillon rassemblaient les trois compétences nécessitées par le métier qu’ils ont inventé. Nathalie, 46 ans, qui est resté dix ans chez bioMérieux est une pro du marketing. Passé par l’Isara Lyon, école d’ingénieur spécialisée dans l’agronomie, Bertrand, 47 ans, qui est aussi expert-comptable a fait ses classes pendant dix-sept ans chez un des « Big » de l’audit et du conseil, Deloitte. Il est donc à la fois spécialiste de l’agro-alimentaire et des chiffres.

Pour l’heure, leur stratégie est de se développer en Rhône-Alpes. Après Lyon, puis Saint-Etienne et Saint-Chamond, Grenoble est dans le viseur. Le reste du territoire national viendra après.

 Dernier espoir exprimé par Bertrand : que la législation  permette l’utilisation des tickets restaurant dans les machines automatiques, a fortiori,  lorsqu’elles proposent des repas correspondant aux canons de la diététique.

 « Les tickets restaurants sont acceptés dans les sandwicheries ou dans les camions pizza, mais pas dans nos automates. C’est un comble », tonne Bertrand. L’ancien ministre chargé des PME était sur le point de donner son accord, lorsque le gouvernement Sarkozy  a fermé boutique. Il espère que l’actuel ministre donnera son feu vert. « Cela nous donnerait un coup d’accélérateur supplémentaire », reconnaît-il.

Photo (DL)Nathalie et Bertrand Cadillon, les créateurs de Vit’cho devant un distributeur automatique de plats surgelés fabriqué par une société espagnole.