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Ses salariés ont investi pour le relancer : à la fois organisateur de salons et magazine, Classe Export sort la tête de l’eau

“On revient de loin !” Telle est l’expression du soulagement de Marc Hoffmeister, le créateur de Classe Export qui, à partir de Lyon, était devenu le leader français des informations autour du commerce international : à travers des salons organisés en France, mais aussi en Afrique ; mais encore un magazine et un site Web éponyme.

A une période au cours de laquelle, les médias sont sérieusement secoués, l’histoire récente de Classe Export illustre les soubresauts actuels de la presse, fut-elle très spécialisée et donc installée sur un marché de niche. Avant même l’arrivée du Covid-19, la TPE de presse Classe Export, riche d’une dizaine de salariés et à court de trésorerie, avait dû se placer en clause de sauvegarde.

Marc Hoffmeister son président, pensait s’en sortir en s’adossant, comme c’est souvent le cas, à un grand groupe.

Plus d’acquéreur en lice

Sauf que, lorsque la clause de sauvegarde a été transformée en redressement judiciaire, puis en cession, le Covid est venu troubler le jeu : plus aucun grand groupe ne voulait miser un centime sur Classe Export.

C’est alors heureusement que l’entreprise a pu s’appuyer sur la législation spéciale Covid-19 qui permet actuellement à des dirigeants de reprendre leur propre entreprise à la barre du tribunal, ce qui était auparavant impossible.

C’est ainsi qu’une bonne partie des salariés de Classe-Export ont cassé leur tirelire, devenant actionnaires ; l’un d’entre eux, Fabien Soudieu, devenant le président de l’entreprise. Au bilan : Classe-Export a pu rester indépendant.

La nouveau entité est désormais dénommée Linkateam.

Devenu minoritaire, son ex-président, Marc Hoffmeister se sépare alors du mandat social qu’il détenait depuis trente-quatre ans pour prendre la direction du développement du nouveau Classe Export.

Comme dans beaucoup d’entreprises, la crise a servi de révélateur. “Nous avons profité de la première période de confinement pour revoir notre modèle économique et développer notre offre éditoriale : nous sommes devenus phygital, à la fois numérique et physique “, décrit Marc Hoffmeister.

Une stratégie phygitale

Et de donner un exemple : “ Nous venons de créer un salon entièrement numérique. Nous avons transformé “le Forum des diasporas des Rencontres Africa” qui vient de rassembler 2 150 participants et produit près de 8 000 contacts, en une plateforme pérenne qui permet à la communauté qui la compose de faire du business toute l’année !”

Et d’ajouter : “C’est une bonne préfiguration pour les Rencontres Africa 2020 qui vont se dérouler les 24 et 25 novembre…”

Il en sera de même pour les autres salons organisés par le groupe qui souvent prendront une forme numérique, mais aussi physique lorsque cela sera possible : “Nous allons ainsi lancer un tour de France de l’Export”, s’enthousiasme Marc Hoffmeister.

Quid du support papier et du magazine ? Là encore le phygital va s’imposer. “Nous n’éditerons que trois numéros par an sur papier : nous les jumellerons avec nos guides, le reste passera par le numérique”, détaille Marc Hoffmeister qui avec toute l’équipe estime avoir trouvé lors de sa relance un excellent accueil.

Composé actuellement de 9 personnes, Classe-Export devrait embaucher. “Vu nos projets de développement, nous devrions être 13 ou 14 à la fin de l’année 2021, avec un chiffre d’affaires qui devrait s’élever à1,5 million d’euros.”

“Certes, nous avons vécu des moments difficiles, mais pour nous, c’est un « reset » complet”, conclut avec un large sourire Marc Hoffmeister…