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Tourisme : la crise a du bon

Jamais les professionnels du tourisme n’ont jamais été aussi créatifs que cet été en Rhône-Alpes, développant des animations, des packages ou proposant des réductions de prix. Résultat : contre toute attente, le bilan touristique de l’été 2009 se révèle positif : les étrangers étaient aussi nombreux qu’en 2008, tandis que les Rhônalpins  n’ont jamais autant voyagé dans leur propre région.

On le sait, la région Rhône-Alpes est grande comme la Suisse. Elle offre de ce fait des paysages diversifiés et des produits touristiques très variés. Il suffisait d’exploiter cet atout, à condition de le faire savoir et de proposer une offre adaptée. C’est ce qui, sous l’emprise de la crise, s’est passé cette année, avec à l’arrivée un bilan touristique des mois de juillet et d’août dressé par l’Institut Ipsos franchement positif.
« Lorsqu’en juin, nous avions interrogé les professionnels du tourisme, nous avons cru à une erreur : ils annonçaient une bonne saison estivale 2009 », explique avec un large sourire le directeur de Rhône-Alpes Tourisme, Marc Béchet. C’est bien pourtant ce qui s’est produit.
Selon Ipsos (*) « pour 77 % des professionnels rhônalpins du tourisme, la fréquentation de leur établissement a été bonne, contre 59 % affichant le même sentiment en 2008 ».
Contrairement aux inquiétudes, les touristes étrangers n’ont pas déserté (avec ce tiercé : Angleterre, Pays-Bas, Belgique)  ) et dans le même temps, les Rhônalpins ont plébiscité cette année leur propre région. Leur fréquentation est passée de 30 % en 2008 à 39 % en 2009.
On objectera que la crise est passé par là. Pas de  meilleure façon de réduire le coût de ses vacances que de rester non loin de chez soi. Cette tendance avait d’ailleurs été habilement flattée par une campagne Internet de promotion de la Région lancée début juillet sur le thème « Zéro Euro ».
Mais un autre paramètre, souligné par Ipsos, a sans aucun doute joué un rôle important : jamais les professionnels du tourisme ne se sont autant démené pour attirer le chaland. Pas moins de 41 % d’entre eux, ce qui constitue un record, ont mis en œuvre des actions spécifiques pour soutenir leurs activités. Un phénomène qu’on a le plus rencontré en milieu urbain et notamment à Lyon (52 %), forme de tourisme qui a le moins marché cette année, mais qui était fort présent aussi en montagne et  en bord de lac qui ont, cette année, attiré les foules. Des actions efficaces si l’on en croit leurs propres promoteurs qui, à 76 %, ont comptabilisé des retombées sonnantes et trébuchantes à leurs actions promotionnelles. Celles-ci ont pris toutes les formes possibles : réduction de prix, mise en place de packages, animations sportives ou culturelles etc.
« Au départ, nous n’avions pas une grosse fréquentation. Nous avons organisé des séjours à thème et des activités gratuites pour les ados : il y a eu beaucoup d’inscriptions gratuites de dernière minute », se félicite ce responsable d’hébergement collectif. Cet autre responsable, d’un camping, cette fois, se félicite de son côté que « la piscine gratuite que nous avons installée nous a attiré beaucoup de monde. » Une efficacité perçue au même niveau en milieu urbain qu’en bord de lac en montagne ou en milieu rural.
Bonne communication au niveau régional, plus des professionnels qui se bougent : la saison estivale a permis de mettre le doigt sur une martingale gagnante. A renouveler.

(*) Enquête réalisée par Ipsos du jeudi 13 au mardi 18 août 2009 par téléphone, étude réalisée selon la méthode des quotas auprès de 591 professionnels du tourisme interrogés sur le Rhône, l’Ain, la Loire et la Montagne (Savoie et Haute-Savoie) : trois vagues effectuées sur juin, juillet et août.

Photo : Un des visuels de la campagne décalée de promotion Internet menée par Rhône-Alpes Tourisme en début de saison estivale, sur le thème : voyager en Rhône-Alpes : Zéro Euro, déclinée sur chacun des départements.