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Pour sauver le projet : les financeurs de l’A 45 rencontrent la ministre le 11 octobre avec de nouvelles propositions

Le projet de l’autoroute A 45 va-t-il être débloqué in extremis ? On sait que le gouvernement veut remettre à plat tous les grands projets d’infrastructures. Or, le projet de canal Seine-Nord, puis le Lyon-Turin semblent sortir aux forceps de cette inquiétante « pause ». Et pourquoi pas aussi l’A 45 ?

La pression monte de plus en plus fort sur l’A 45. Toutes les parties prenantes du projet réunies au sein du « Collectif pour l’A45 », les collectivités, le Medef, la CPME, Chambres des Métiers, etc., se sont rassemblées lundi 2 octobre à la CCI Lyon Métropole pour frapper du poing sur la table.

Un sentiment de colère qu’exprime Emmanuel Imberton, président de la CCI. « Il y a vingt-cinq ans que ce dossier a été lancé, La DUP (Déclaration d’utilité publique, ndlr) qui se termine l’année prochaine a été lancée en 2008. Deux présidents de la République sont venus à Saint-Etienne pour assurer que l’A 45 se fera. Un concessionnaire, Vinci a été désigné. Le projet est financé, validé par le Conseil d’Etat. Que veut-on de plus ! »

« Faire sortir l’A45 du processus de pause… »

Pour Emmanuel Imberton, il faut sortir l’A 45 du processus de « pause des infrastructures en cours : Il ne manque plus que la signature du ministre pour démarrer les travaux ».

Et d’ajouter : « Si ce n’est pas le cas, que vaut alors la parole de l’Etat ! Je comprends que l’on veuille remettre à plat des projets qui ne sont qu’à l’état d’ébauches, mais pas l’A 45 qui est un projet finalisé. »

Et le président de la CCI Lyon/St-Etienne/Roanne d’assurer : « Je peux vous dire que les chefs d’entreprises stéphanois sont très en colère. Ils ont le sentiment que si la situation de se débloque pas, tout le travail effectué depuis vingt-cinq ans n’aura servi à rien ! »

Il enfonce le clou : « Ne pas faire cette autoroute serait une véritable catastrophe pour Saint-Etienne, comme d’ailleurs pour Lyon. C’est l’une des autoroutes les plus chargées de France il s’y déroule presque un accident par jour, se déplacer en voiture entre Lyon et Saint-Etienne est devenu aléatoire : ce n’est plus possible ! »

Et de lancer : « D’autant qu’il n’existe véritablement aucun projet alternatif. Ne pas faire cette autoroute s’est condamner la région stéphanoise. »

Et si le gouvernement fait la sourde oreille que se passe-t-il ? « Pour l’instant, nous réfléchissons à la suite, mais ce que nous voulons c’est d’abord renouer le dialogue », assure Emmanuel Imberton.

Le président de la CCI comptait bien rencontrer Elisabeth Borne, la ministre des Transports ce samedi, lors de l’inauguration du nouveau Terminal T1 de l’aéroport de Lyon-Saint-Exupéry pour se faire le porte-parole de toute une région.

Mais le moment le plus important se déroulera sans doute le mercredi 11 octobre dans le bureau de la ministre à Paris.

Tous présents autour de la table

Tous les participants au financement du projet seront présents autour de la table. Ils feront très probablement des propositions. L’Etat n’a pas les moyens actuellement de mettre sa quote-part, comme prévu dans ce projet : les collectivités pourraient non pas financer sa part de l’A45 à la place de l’Etat, mais lui avancer de l’argent, en proposant au dit Etat de reporter ses échéances qu’elles prendraient provisoirement à leur compte.

Bref, l’Etat contre sa signature se verrait proposer de payer un peu plus tard. Ce serait alors un gros effort pour ces financeurs, illustrant leur ferme volonté de lancer le plus rapidement possible les travaux de cet autoroute.

Sera-ce suffisant pour débloquer ce dossier ? On le saura rapidement…