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Salon des entrepreneurs : le soufflé du statut d’auto-entrepreneur retombe au profit des jeunes

Avec 13 870 entrées cette année, le salon des entrepreneurs qui s’est déroulé à Lyon les 23 et 24 juin a attiré un moindre public qu’en 2009, année où les statistiques avaient explosé avec plus de 16 000 entrées. Deux explications sont à l’origine de cette baisse : la fin de l’effet de mode du statut d’auto-entrepreneur et le fait que le salon a subi les effets de la grève nationale. Un nouveau public s’est pressé en revanche de manière plus importante : celui des jeunes.

Créé à Lyon il y a sept ans, le Salon des entrepreneurs attire en moyenne près de 14 000 visiteurs à chacune de ses éditions. Sauf l’année dernière où les statistiques d’entrées avaient crevé le plafond avec plus de 16 000 visiteurs. La raison tient au statut d’auto-entrepreneur, alors tout neuf, qu’Hervé Novelli avait réussi à imposer contre l’avis de tous et qui on le sait a connu l’année dernière et en début d’année 2010 un succès étonnant.

On peut l’affirmer, au regard de l’édition 2010 du Salon des entrepreneurs : le soufflé, l’effet de mode est retombé. Pas de queues de 50 mètres enregistrées cette année devant les différents stands consacrés à ce statut, comme l’année dernière.

« Maintenant, chacun a bien compris que ce statut est intéressant pour un retraité ou un salarié qui veut compléter son revenu ou pour un créateur d’entreprise qui veut, à moindre coût tester une idée un concept. Il n’est pas fait pour les créations pures », explique Marcel Deruy, président du comité scientifique du salon.

Ainsi, le Salon des entrepreneurs de Lyon est revenu à sa tendance habituelle, autour de 14 000 visiteurs. La grève nationale du jeudi contre la réforme des retraites a aussi certainement joué un rôle dans cette affluence moyenne.

En revanche, Marcel Deruy se félicite de voir un nombre grandissant de jeunes fréquenter les allées du salon : « l’objectif de cette manifestation est justement de faire germer chez les 18/30 ans la graine entrepreneuriale. »

Pendant ce salon, tout était d’ailleurs mis en place pour « booster » les jeunes entrepreneurs, avec des séances d’échanges, des ateliers pratiques, des rencontres organisées avec des « business angels ».

Les jeunes entrepreneurs avaient même la possibilité de participer au « Venture tour 2010 » : un dispositif qui permettra aux meilleurs porteurs de projets de « lever »  jusqu’à 5 millions d’euros  en défendant leur projet devant un public d’experts confirmés.

De son sôté la CCI de Lyon, inspirée par certaines émissions de télé-réalité, a lancé sur la salon,« Lyon CCI Academy », dans le but de sélectionner cinq entrepreneurs qui avaient 10 minutes pour défendre, en public, leur business plan (lire ci-dessous).

Un autre thème fort a marqué ce salon : la post-création. Toutes les conférences consacrées au suivi du chef d’entreprises après qu’il ait créé sa société, au-delà même des deux ou trois premières années, ont attiré beaucoup d’entrepreneurs.

A l’autre bout de la chaîne entrepreneuriale, les LBO, ces montages financiers avec effet de levier, anéantis par la crise, ont effectué leur retour sur scène, lors de la conférence organisée par Lyon Place Financière et Tertiaire à l’occasion de la sortie d’un Livre Blanc consacré à ce sujet qui a nécessité 18 mois de travaux en commission.

Près de 250 personnes ont assisté au débat qui leur était consacrés. Pour Marcel Deruy, également président de Lyon Place Financière et Tertiaire : « Il est faux de dire que tous les LBO ont disparu. C’est vrai pour les très gros LBO, mais pas pour les plus petits, mis en place notamment à l’occasion de la transmission d’entreprises. Pour preuve, Oséo n’en a jamais autant réalisés que cette année ! »

Photo (Driss Hadria)-Remise du prix CCI Academy par Guy Mathiolon, au coup de cœur du jury qui est allé à Nathalie Perrin et Céline Mathieux, créatrices de la société Co-influence, née en juin 2010. Cette société se consacre à l’expertise, au conseil et à la formation en fundraising (levée de fonds), en mécénat et communication. Agées respectivement de 42 ans et 30 ans, les deux créatrices d’entreprise sont détentrices d’un certificat en fundraising, un concept américain. EIles bénéficieront, de la part de la CCI et de ses partenaires, d’outils renforcés pour les aider à développer et à promouvoir leur entreprise.