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Financement des entreprises : Hi Inov lève 27 millions d’euros, tandis qu’Euroglass à Grenoble s’apprête à entrer en Bourse

Le fonds d’investissement lyonnais Hi Inov créé par la holding familiale de la famille Dentressangle lève 27 millions d’euros : une somme principalement destinée à s’investir dans les start-up de l’économie numérique. Dans le même temps, la PME grenobloise Euroglass, spécialisée dans le surfaçage annonce son introduction en Bourse.

 Une bonne nouvelle pour l’investissement à l’heure où l’on parle de reprise économique. Lancé en 2012 par la holding familiale Dentressangle, spécialiste en transport et logistique, le Fonds d’investissement «  Hi Inov » annonce une première levée de fonds de 27 millions d’euros, auprès de plusieurs investisseurs : le groupe média Amaury qui édite Le Parisien et L’Equipe, la Caisse d’Epargne Rhône-Alpes, ICMI la holding personnelle de Jean-Michel Aulas, le patron de Cegid et de l’OL, Weber investissements, la mutuelle Uneo et pas moins de vingt-et-un entrepreneurs d’origine surtout rhônalpine, de l’industrie, de l’immobilier, des services et de l’économie numérique…

 Principal pourvoyeur d’Hi Inov, Dentressangle Initiatives apporte 15 millions d’euros à ce fonds dont l’objectif est à terme de lever 50 millions d’euros.

 Hi Inov, présidé par Pierre-Henri Dentressangle, fils de Norbert, est décidé à se concentrer sur les start-up du numérique à fort potentiel, dans les secteurs de l’e-commerce, des e-services, mais aussi des médias web et réseaux sociaux, des applications mobiles et des objets connectés. Sont exclus les infrastructures et les composants. Ce fonds veut s’adresser aux start-up plutôt matures qui génèrent au moins 1 million d’euros de chiffre d’affaires et qui… dégagent une marge.

Premier investissement : la Lyonnaise Géolid

 Le premier investissement concerne la société lyonnaise Géolid : Hi Inov a investi 3 millions d’euros dans cette start-up créée par Gautier Cassagnau, un ancien d’EM Lyon qui propose aux artisans et aux PME de communiquer efficacement sur Internet (déjà 120 salariés et 2 000 clients).

 Le nouveau fonds d’investissement lyonnais prévoit d’investir chaque année dans une quinzaine de sociétés dans une fourchette de participation allant de 500 000 euros à 4 millions d’euros.

 Cette initiative montre qu’à côté de sociétés de capital investissement comme Siparex, les fonds familiaux se développent de plus en plus, à l’instar d’Evolem, autre fonds familial créé par Bruno Rousset, le Pdg de la société lyonnaise d’assurances April.

 Le leader européen du surfaçage fait appel au Marché Libre

 Dans le même temps, la Bourse, mais souvent par le biais d’une entrée par la petite porte, retrouve les faveurs des chefs d’entreprises.

 L’on apprend ainsi que Louis Thannberger, spécialiste des introductions en Bourse lorsqu’il était à la tête d’Europe Finance et Industrie, désormais installé à Lyon, s’apprête à introduire sur la cote la société iséroise Euroglass. Cette société dont la capitalisation est évaluée entre 5 et 7 millions d’euros entend mettre sur le Marché Libre 49 % de son capital, mais pas d’un seul bloc, par étapes. Une arrivée sur la cote prévue pour début octobre.

 Cette PME familiale de seize salariés, basée à Barraux, prés de Grenoble, est le premier fabricant français et le leader européen de surfaceuses à glace. Elle va faire appel au marché afin d’assurer sa croissance à l’export et diversifier ses gammes de produits.

 Créée en 1966 et axée sur un marché de niche qui ne compte que cinq acteurs à l’échelon mondial, l’entreprise est présente sur tous les continents avec ses surfaceuses thermiques et désormais électriques, puis électroniques, depuis 2011.

De trente à quarante surfaceuses par an

 Produisant de trente à quarante surfaceuses par an (de 90 à 100 000 euros l’unité), elle a été le fournisseur officiel de trois olympiades (Grenoble en 1968, Sarajevo en 1984 et Albertville en 1992).

S’appuyant sur sa notoriété, elle est aussi devenue au fil des années, spécialiste des rambardes sportives pour les patinoires : NHL, standard et premier fabriquant d’équipements pour les patinoires ludiques. Elle s’apprête d’ailleurs à racheter un fabricant finlandais de rambardes.

 Les patinoires poussent comme des champignons dans les pays émergents. Cent nouvelles voient le jour chaque année : au Brésil, en Russie où la société croît de 30 % l’an, mais aussi en Chine où elle connaît un rythme de croissance similaire.

 80 % de son chiffre d’affaires à l’export

Ce qui explique que cette entreprise familiale dirigé par Eric Bouiller, leader sur le marché européen, réalise 80 % de son chiffre d’affaires à l’export, notamment dans des pays à fort potentiel dans le monde de la glace c’est à dire la Chine, la Russie et le Canada. Pour son Pdg, Eric Bouiller, « l’international est une priorité ».

 L’entreprise qui vient de terminer la refonte totale de la gamme de produits propose une surfaceuse complètement électronique baptisée « Okay Elektra » dont le design a été totalement revisité : un écran permet de gérer tous les paramètres dont la profondeur de coupe.

 La machine présente des avantages significatifs sur le plan environnemental : pas de retraitement de l’huile, moins de consommables, moins de traitement de déchets, elle est recyclable à 95 %. Elle devrait être fabriquée au Canada où Euroglass a prévu d’ouvrir une usine début 2014. Pour mieux pénétrer le marché nord-américain riche de … 4 200 patinoires !

 Photo (DR)Les dirigeants de la société familiale Euroglass (de gauche à droite) : Jerôme, ingénieur, Anne-Laure (DAF), François (DRH) et Eric Bouiller (Pdg). En médaillon, la nouvelle surfaceuse du groupe, entièrement électronique.