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Ante-création : cent projets d’entrepreneurs en herbe sélectionnés par « Lyon Start-up »

Du site de crowdfunding pour l’entrepreneuriat féminin, aux montures de lunettes innovantes en passant par… l’adoption de poules par les particuliers : cent dossiers de projets de start-up ont été sélectionnés dans le cadre d’un nouveau dispositif d’ante-création d’entreprise. Le processus est lancé : sur combien de créations d’entreprises débouchera-t-il ? Suspens.

Le dispositif d’aide aux créations d’entreprise souffrait à Lyon d’un chaînon manquant : l’ante-création. Il ne s’intéressait pas aux créateurs d’entreprises qui ont un projet solide, une idée lumineuse ou qui ont découvert un marché de niche, mais ne l’ont pas encore concrétisé en créant leur start-up.

 Sachant la difficulté qui perdure en France pour créer son entreprise, cela signifiait qu’un certain nombre d’entrepreneurs passait entre les mailles du filet. Un entrepreneur accompagné dès ce stade de l’ante-création a beaucoup plus de chance d’aller au bout de son rêve entrepreneurial que celui qui reste livré à lui-même.

 D’où le lancement le 19 mai dernier sous l’égide de la Fondation pour l’Université de Lyon, avec l’appui du Grand Lyon d’un nouveau dispositif : « Lyon Start-up ».

 Celui-ci a alors lancé un appel d’offres aux entrepreneurs en herbe de l’agglomération lyonnaises, mais aussi de Rhône-Alpes et même de toute la France.

 Un total de 210 entrepreneurs a déposé un dossier, ce qui pour une « première », constitue un bon chiffre.

 Un jury de douze professionnels de l’accompagnement et de chefs d’entreprises

 Un jury de douze professionnels de l’accompagnement public et privé et d’entrepreneurs a ensuite sélectionné parmi ces dossiers, cent entrepreneurs, présentant les projets semblant les plus pertinents : ceux qui ont le plus de chance de se muer en entreprise et en emplois.

 Les cent premiers lauréats-il y en aura d’autres tout au long du processus- ont été réunis le 10 septembre au sein de la Halle 24 du Pôle Pixel à Villeurbanne.

 L’occasion pour eux d’entendre Benoît Ducret, chef de projet de Lyon Start-Up présenter le dispositif et tous les avantages qu’il représente, mais aussi d’ouïr des chefs d’entreprise qui ont déjà un beau parcours entrepreneurial, tel que Jean-François Geolier, président de « 1001 repas » ou Nicolas Davy, co-fondateur « Iperlink », tout deux parrains de l’opération, qui leur ont donné leurs premiers conseils.

 Les prochaines étapes de ce dispositif se traduiront, du 22 au 25 septembre, par une formation à l’entrepreneuriat innovant à EM Lyon.

Ensuite, le 8 octobre, les cent candidats assisteront à une première « Mentor session » avec Thibault Hanin, co-fondateur de la société Synthesio qui tentera à son tour de leur inoculer une partie de son savoir en matière de création et de développement d’entreprise.

 « Le numérique représente 50 % des projets »

« Parmi les dossiers que nous avons sélectionnés, 80 % proviennent du Rhône, 10 % de Rhône-Alpes et les 10 % restants proviennent du reste de la France. Le numérique représente près de 50 % des projets choisi par le jury », décrit Benoît Ducret, le chef de projet Lyon Start-Up.

 Parmi les projets numériques : des sites Web, des applications, des jeux vidéo, des objets connectés. Ainsi par exemple : un projet porte sur la collecte de données des visiteurs d’un point de vente, un autre propose un site de vente de places de cinéma, un autre sur une application pour le stockage de tickets de caisse, voire encore un site de crowdfunding de l’entrepreneuriat féminin.

 Pour la moitié restante, les propositions sont pour le moins très variées. Cela va d’un nouveau process de fabrication de hoummous industriel, aux pots de fleurs biodégradables, en passant par…l’adoption de poules par les particuliers !

 « Roule ma poule ! »

 A l’origine de ce dernier projet -futur nom de la société : « Roule ma poule ! », Thomas Poizat qui demeure à Courtenay dans le Nord-Isère.

 Cet ingénieur de 34 ans qui travaillait auparavant chez Renault Trucks à Vénissieux est en train de mettre au point un poulailler à la fois design et pratique, « en rupture totale avec les poulaillers en bois que l’on trouve partout » que sa future société proposera aux particuliers disposant d’un jardin, fut-il petit.

 « Songez qu’une poule est une vraie recycleuse sur patte : elle consomme 150 kg de déchets par an ! », lance Thomas Poizat.

 L’originalité de son projet : « Mon innovation se situe dans le service : contre un abonnement, le particulier reçoit sa ou ses poules et son kit complet. Si un jour il veut arrêter, nous reprenons le tout… » Il recherche des familles pilotes pour tester ses produits.

 D’ores et déjà ce futur chef d’entreprise pense avoir trouvé un bénéfice concret en n’étant plus seul, mais suivi par des professionnels de l’accompagnement et par ses pairs, entrepreneurs en herbe- « nous échangeons déjà beaucoup entre nous», se félicite-t-il-et en étant sélectionné pour bénéficier de dix jours de formation au sein de l’accélérateur de start-up d’EM Lyon.

 Il prévoit de créer son entreprise au printemps 2015.