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Et ça marche ! La start-up lyonnaise Regioneo fait appel aux internautes pour se financer

En moins d’un an, regioneo.com a réussi à fédérer 1 400 producteurs locaux de toute la France qui vendent leurs produits alimentaires par le biais du site. Une réussite dû à un buzz savamment orchestré, les utilisateurs pouvant eux-même devenir actionnaires du site, constituant de facto d’efficaces propagandistes et ambassadeurs de cette place de marché qui veut à marche forcée s’imposer comme « le » portail des régions françaises.

60 000 euros récoltés en huit jours seulement. L’appel lancé aux internautes par la start-up lyonnaise regioneo.com ne s’est pas ensablée dans les méandres du Net.

Rares ont été les initiatives similaires qui ont marché. Qu’a de plus regioneo.com née en juin 2009, pour fédérer ainsi les internautes dont certains ont mis au pot près de 2 500 euros (ils sont 180 à ce jour avec un ticket d’entrée minimal de 100 euros), initiant un joli buzz sur la toile avec notamment 400 citations sur twitter ?

Le concept mis au point par Marc Thouvenin, 35 ans, plaît. Il paraît pourtant de prime abord basique. Cet ancien directeur marketing de Wikio, après avoir été ingénieur chez l’équipementier Valéo, a eu l’idée de créer une place de marché nationale pour permettre aux artisans de nos belles provinces françaises de se faire connaître et de distribuer leurs produits gastronomiques au-delà de leur simple territoire.

Beaucoup n’avaient pas de sites internet, d’autres ne savaient pas comment les faire connaître. regioneo.com s’en charge, permettant aux artisans de vendre leurs produits en ligne. Moyennant une « cotisation » modique : de 30 à 60 euros par mois. A ce jour, regioneo.com revendique 1 400 artisans producteurs.

Le modèle économique tend également à se sophistiquer. Aucune structure n’existait jusqu’à présent pour mettre en relation ces artisans avec les grands donneurs d’ordres. A travers son site, Marc Thouvenin s’en charge : lorsqu’il reçoit une grosse commande, il lance un appel d’offres sur son site auprès des producteurs locaux et prend une commission au passage. Il a ainsi fourni 10 000 produits artisanaux/cadeaux à Pierre & Vacances. Un marché prometteur.

Le modèle économique comporte un troisième volet : « nous proposons aux petits acteurs locaux qui le désirent un accompagnement dans leur communication, dans leurs relations presse », explique le directeur général. Et ce, via un réseau d’organes de communication locaux qui est en train de se mettre en place.

Pour Marc Thouvenin, l’objectif premier n’est pas pour l’heure de gagner beaucoup d’argent, mais de développer le site à marche forcé, pour qu’il devienne incontournable. On sait à quelle vitesse les bonnes idées sont dupliquées sur la Toile. Il existe d’autres sites similaires, mais ils sont souvent cantonnés et circonscrits à des régions.

Le modèle économique est en train de faire ses preuves puisque d’ici juillet, regioneo.com devrait parvenir à l’équilibre, malgré 250 000 euros d’investissements cette année, après 200 000 en 2009. Voulant se positionner comme un véritable portail des régions, il vise 1 million de chiffre d’affaires en 2011.

Marc Thouvenin qui fait travailler une quinzaine de personnes, veut se tailler une bonne place parmi les 200 000 artisans de France fournissant des produits alimentaires dans l’Hexagone, près de 400 000 si l’on pend en compte les traiteurs, charcutiers, etc. « Nous voulons devenir les Pages Jaunes des producteurs locaux », s’exclame Marc Thouvenin.

La société qui a reçu l’appui de business angels tels que Pierre Chappaz, le fondateur de Kelkoo ou de Rafik Smati, le créateur de Dromadaire.com, entend donc se faire accompagner par les internautes qui partagent sa philosophie. « Ils deviennent des ambassadeurs et nous aident à faire connaître le site », décrit Marc Thouvenin. Un système de parrainage vient récompenser en actions supplémentaires les meilleures prescripteurs. Un habile mélange de commerce équitable et de marketing bien compris.