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L’informatique rhônalpine retrouve des couleurs

Tombé à 94 l’année dernière en pleine crise, l’indice Adira qui évalue le dynamisme socio-économique de l’informatique en Rhône-Alpes a fait un joli bond cette année, en s’établissant à 127. Un chiffre corroboré par des difficultés de recrutement pour un certain nombre de compétences. Les investissements sont repartis dans l’informatique où le taux de chômage ne dépasse pas les 5 %. Reste à savoir s’il ne s’agit que d’une embellie de courte durée ou d’un phénomène de fond.

Créé en pleine crise économique, à partir d’une base 100 en 2008, l’indice Adira (*) avait marqué le coup en 2009, tombant à 94.

Il connaît cette année un sérieux rebond, en s’établissant à 127. Ce qui traduit une évidente reprise dans le secteur de l’informatique, à un niveau très supérieur à celui de 2009.

Cet indice élaboré après enquête auprès de 300 entreprises représentant 80 % du chiffre d’affaires de l’informatique régionale, est réalisé en collaboration avec le laboratoire de statistiques de l’Idrac et corroboré par la Coface et Pole Emploi.

Dans son calcul, il prend en compte deux paramètres : la dimension économique et la dimension sociale de l’informatique en Rhône-Alpes.

La dimension économique d’abord : assurément, les investissements sont repartis. « Ces  investissements, précise Michel-Louis Prost, président de l’Adira et DSI de Descours&Cabaud, ont été d’autant plus faciles à mettre en œuvre qu’ils suscitent en cette période de crise, des économies au sein de l’entreprise. Qui dit informatique, dit automatisation, consolidation et réduction de coûts, mais aussi projets de refonte des systèmes d’information vers une gestion horizontale multi-canal de la relation client. Les temps sont durs, on informatise»

La dimension sociale, ensuite. Elle s’exprime, elle, en prévisions de recrutements. « Attention, prévision ne signifie pas que les créations d’emplois envisagées vont obligatoirement se produire, » précise un des animateurs de l’Observatoire de l’Adira, à l’origine de cet indice. Entre les prévisions et leurs réalisations, le soufflé peut retomber. Tout dépendra de l’évolution de la conjoncture économique. Pour l’heure, les effectifs restent stables.

A n’en pas douter, les métiers de la profession informatique sont « sous tension ». Cela signifie qu’elle peine à recruter un certain nombre de profils. Les développeurs sont en perte de vitesse, en revanche les compétences orientées autour de l’Internet, sont en pointe, mais elles sont rares. Dans le secteur, le chômage ne dépasse pas les 5 %. Ce qui pose d’ailleurs le problème de la formation des cadres de l’informatique, insuffisante dans l’Hexagone et a fortiori en Rhône-Alpes.

Reste désormais à savoir si cet indice anticipe véritablement la confiance dans l’avenir ou s’il s’agit d’un simple épiphénomène. Trop tôt pour l’assurer. Pour l’heure, le haut niveau de cet indice constitue plutôt une bonne nouvelle. Que l’on aimerait savourer longtemps.

(*) Adira : Association pour le développement de l’informatique en Rhône-Alpes. Elle regroupe à la fois les prestataires et les utilisateurs de services informatiques de la région.