Toute l’actualité Lyon Entreprises

Avec une vendange en légère baisse, les Côtes-du-Rhône se distinguent des autres régions viticoles françaises

Les viticulteurs de la Vallée du Rhône sont soulagés. La chute de la récolte devrait être d’au moins 25 % dans le Beaujolais et en Champagne, en baisse de près de 10 % dans l’Hexagone, mais elle ne devrait que légèrement reculer dans les différentes appellations des Côtes-du-Rhône où les vendanges débutent le 10 septembre.  

Si dans certains vignobles français comme le Beaujolais, le Bordelais ou les Vins de Loire, les viticulteurs ont la mine sombre à l’orée des vendanges, ce n’est pas le cas pour ceux de la Vallée du Rhône.

 Dans le Beaujolais et la Bourgogne, touchées par le froid, de forts orages ou la grêle, on s’attend à une chute de la récolte d’au moins 15 %. Ces prévisions tombent à – 25 % en Champagne. Au niveau national, 42,5 millions d’hectolitres devraient être récoltés, contre 51 millions l’année dernière, soit la plus faible récolte depuis 1991, selon le nouveau ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll.

 Or, selon les premières projections effectuées par Inter-Rhône, le représentant des producteurs et négociants de toutes les AOC de la Vallée du Rhône, la récolte ne devrait que légèrement régresser cette année dans le Sud de la France. Elle devrait atteindre 3 millions d’hectolitres contre 3,09 millions en 2011. « Les rendements devraient s’inscrire dans la moyenne des cinq dernières années », se félicitent les dirigeants d’Inter-Rhône.

 Jean Paly, son président, explique les raisons de cette bonne nouvelle pour ce vignoble : « si la Vallée du rhône est moins concernée par la baisse des rendements annoncée au niveau national, la raison tient aux excellentes conditions climatiques. » « Nous sommes sereins ! », lance-t-il.

 Cette sérénité que ne partagent pas la plupart des autres appellations hexagonales s’explique : après une fin d’hiver très froide, le débourrement (le moment où les bourgeons se développent laissant apparaître leurs jeunes feuilles) a été tardif et très hétérogène, il faut bien le dire.

Mais le printemps pluvieux a ensuite permis un bon développement de la végétation. Les conditions chaudes et sèches des mois de juillet et d’août, habituelles pour la région, n’ont en revanche pas généré de contraintes hydriques excessives, hormis dans quelques rares secteurs.

 Ensuite, les pluies qui sont tombées fin août ont été immédiatement suivies d’un anticyclone permettant de maintenir le vignoble « en parfait état sanitaire » , assurent les œnologues d’Inter-Rhône.

 Résultat : Les vendanges devraient être à la fois abondantes et précoces. Selon les sondages effectués sur les raisins au 30 août, le rapport sucre/acidité devrait faire de ce millésime 2012 l’un des cinq plus précoces depuis l’année 2000.

 En conséquence, la date des vendanges a été fixée au 10 septembre pour les Côtes-du-Rhône méridionales et au 17 septembre pour les Côtes-du-Rhône septentrionales.

 Voici pour le quantitatif, mais quid du qualitatif ? Il est toujours difficile de s’avancer, la qualité dépendant non seulement de la qualité des raisins, mais aussi en grand partie des conditions bonnes ou mauvaises des vendanges (pluie, par exemple) et de la vinification. On a trop souvent entendu annoncer un excellent millésime alors que débutaient les vendanges, les espoirs étant ensuite déçus.

 Pour l’heure une seule chose est sûre : « sanitairement et qualitativement, on part sur de bonne bases », explique le président d’Inter-Rhône. Ainsi, la concentration au niveau des arômes et des couleurs est de belle facture. Tout dépendra donc de la suite des opérations.

 Il faut comprendre que le vignoble pèse d’un poids non négligeable dans les six départements concernés, situés entre Ampuis (Rhône) et Nîmes (Gard).

 Le vignoble de la Vallée du Rhône représente pas moins de cinq mille viticulteurs produisant près de 400 millions de bouteilles sur 71 000 hectares.

 Une activité qui a généré l’année dernière un chiffre d’affaires de 1,6 milliard d’euros. Et qui pèse lourd en termes d’emplois : 46 000 directs ou induits. Une récolte favorable se diffuse aux autres secteurs de l’économie : dans la conjoncture actuelle, le bon niveau annoncé des vendanges des Côtes-du-Rhône est plutôt une bonne nouvelle..


Photo (DR)
 : Les vignobles des Côtes-Rôties, à Ampuis dans les Côtes-du-Rhône septentrionales.