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A découvrir cet automne : le Santenay de la Cave de Bissey

Si le village de Santenay, qui s’appelait autrefois Santenay les Bains a longtemps été partagé entre activités thermales, et viticoles, ce sont ces dernières qui ont finalement clairement pris l’avantage.

Situé à l’extrémité sud de la Côte de Beaune, le village de Santenay, connu notamment pour son château majestueux au toit de tuiles vernissées ayant appartenu à Philippe le Hardi, a donné son nom à une appellation.

L’appellation Santenay datant de 1937 et jouissant d’une belle réputation, s’étend sur 2 communes limitrophes mais rattachées à 2 départements différents. Santenay en côte d’Or, et Remigny en Saône et loire.

La superficie de l’appellation est à la taille Bourguignonne avec 330 hectares au total dont un peu plus d’un tiers classé en premier cru (11 premiers crus différents)

Le vignoble parfaitement exposé monte jusqu’à 500 mètres d’altitude.

Les sols de type argilo calcaire sont cependant très faillés comme souvent en Bourgogne et vont donner des nuances aux vins en fonction de leur provenance.

Les vins qui y sont produits sont majoritairement rouges (un peu plus de 80% de la production) et issus du seul cépage : Pinot Noir.

Les vins sont dotés d’un joli bouquet de fruits rouges, de pivoine, de violette, avec parfois des nuances réglissées.

La bouche à la fois souple et de texture fine en entrée dévoile ensuite un corps charpenté avec des tanins assez fermes.

C’est cette structure tannique qui permet aux Santenay de bien vieillir. On parle généralement de 5 à 10 ans de garde, voire une vingtaine sur les grands millésimes, mais j’ai personnellement le souvenir, quelques années en arrière, au fond de la cave d’une célèbre maison Beaunoise, d’un Santenay 1947, qui avait encore toutes ses facultés.

Servis à une température de l’ordre de 16°, ces vins à la fois souple et charnus s’associent bien avec des plats mitonnés (veau ou bœuf) ou une volaille

On dit des Santenay rouges qu’ils combinent (à un niveau légèrement inférieur) l’âme du Volnay et le corps du Pommard. Joli compliment pour ces vins équilibrés dont les prix sont assez nettement inférieurs à ceux de ses illustres voisins.

Les blancs même s’ils sont minoritaires, sont tout à fait digne d’intérêt.

Issus du cépage Chardonnay, ils présentent une belle fraicheur et s’expriment sur des notes de fougère et de noisette, avec une bouche structurée et minérale, qui n’est pas sans rappeler son prestigieux voisin : Chassagne Montrachet

Sur un beau millésime, ils pourront se conserver 5 à 6 ans sans problème (surtout pour les premiers crus)

Servi à 12° environ, ils feront un mariage heureux avec un poisson en sauce, un risotto aux champignons, une volaille crémée, ou encore un comté bien affiné

En blanc comme en rouge, Santenay propose donc des vins sérieux, de caractère, typiques de la Côte de Beaune, mais encore abordables.

Bonne dégustation

Alain Launay, Oenologue